Yara à Montoir : une grève, un plan B et des fertilisants "vertueux" pour sauver l'usine, les salariés en mode combat

Un plan pour maintenir une activité industrielle conforme aux normes sécuritaires et environnementales sur le site de Yara à Montoir-de-Bretagne. Tel est l'enjeu pour les syndicats. "L'argument économique pour licencier 139 personnes et fermer l'usine ne tient pas" explique Sébastien Fulgheri délégué CGT.

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Des engrais décarbonés

Les syndicats ont donc travaillé avec un cabinet d'experts pour mettre au point ce plan alternatif qui présente le double avantage de maintenir les emplois et de fabriquer "made in France" des fertilisants moins polluants. "In fine, le but, c'est bien de produire des engrais décarbonés, de participer à l'agriculture de demain, pourquoi pas à base d'ammoniac vert" détaille Sébastien Fulghéri.

Une certitude : il va falloir remettre aux normes et réhabiliter l'usine. "Hors de question de continuer à travailler dans les conditions dégradées que nous connaissons. Bien sûr, ça nécessite des investissements, mais la multinationale qui engrange les milliards de bénéfice nous doit bien ça".

Des responsables européens de Yara présents ce vendredi

Le plan a été présenté en Comité Central Extraordinaire à Paris ce mercredi, en Assemblée générale ce jeudi midi aux salariés sur le site de Montoir et donc ce vendredi à la direction locale de l'usine, mais pas seulement. "Des représentants européens de Yara seront présents également". Une journée de grève pour les salariés de l'usine qui débrayent dès 5 heures ce vendredi.

Yara doit donner une réponse officielle à cette proposition le 27 mars à Paris, le lendemain, le 28 mars, à Montoir. "On se battra jusqu'au bout" assurent déjà les syndicats.

"Il faut faire sans Yara" - député Matthias Tavel

Le député LFI de la circonscription Matthias Tavel qui a plaidé la cause des salariés de Yara devant l'Assemblée nationale ce mardi, se dit pour sa part inquiet du silence du gouvernement, "qui acte de fait la délocalisation". Le député propose d'appliquer le projet des syndicats mais "de faire sans Yara, une entreprise voyou".

Yara, le géant norvégien des engrais chimiques, régulièrement mis en demeure pour non respect des normes sécuritaires et environnementales, a annoncé fin octobre son intention de fermer l'usine de Montoir et envisage de transformer le site en un centre de stockage.