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"Urgence revalorisation" réclame un collectif national d'infirmiers libéraux en colère, présent aussi en Isère

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En décembre dernier, un collectif d'infirmiers libéraux en colère, a-syndical, s'est constitué sur les réseaux sociaux pour demander une revalorisation financière des actes et des indemnités kilométriques. Témoignages de professionnels isérois qui se sentent oubliés du gouvernement.

Emmanuelle Caruana et Antoine Hourdé ont rejoint le collectif des infirmiers libéraux en colère. Emmanuelle Caruana et Antoine Hourdé ont rejoint le collectif des infirmiers libéraux en colère.
Emmanuelle Caruana et Antoine Hourdé ont rejoint le collectif des infirmiers libéraux en colère. © Radio France - Véronique pueyo

Le ras-le-bol des IDEL, comme ils se surnomment, comprenez les infirmiers diplômés d'état libéraux (ils sont 130 000 en France) a pris sur les réseaux sociaux comme un feu de paille. C'est dire si la colère est grande ! Le collectif est né en Provence en décembre dernier et depuis, il ne fait que croitre. Il a essaimé en Isère. Emmanuelle Caruana est tombée dessus sur le collectif par hasard sur internet et l'a rejoint voici deux semaines : "Je suis infirmière libérale depuis 20 ans. C'est la première fois que je vois un tel élan, je veux y croire !" dit-elle. "D'habitude, on travaille de façon solitaire, même si on est associé en cabinet. Là, on se sent plus fort ensemble pour se faire entendre, nous les oubliés du Ségur !"

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En visite chez les patients, par tous les temps

Emmanuelle travaille en zone de montagne, dans le massif de Chartreuse. Pour passer de partout, en plein hiver, avec la neige, et arriver, coûte que coûte, chez ses patients, elle a acheté un 4x4.

"Les patients nous disent, heureusement que vous faites pas comme la Poste, vous, au moins vous venez !" souligne Emmanuelle, 51 ans. "Oui, si on n'était pas là, tous ces gens devraient quitter leur montagne. Moi, j'ai des patients de plus de 90 ans, qui peuvent ainsi rester chez eux, grâce à nous ! Ce sont les seuls à nous donner de la reconnaissance, c'est pour eux qu'on continue ! On est un maillon indispensable du système de santé, à un moment où les hôpitaux sont débordés, nous on les décharge. Aujourd'hui, faute de lits, on ne reste plus aussi longtemps qu'avant à l'hôpital et les gens font leur suite de soins chez eux parce qu'on est là pour eux", rappelle Emmanuelle qui se dit dégoûtée par le mépris des autorités à leur égard.

Des actes dont le prix n'a pas bougé depuis des années

Malgré tous leurs efforts, les infirmiers libéraux se sentent méprisés et oubliés. Les actes infirmiers qu'ils pratiquent n'ont pas été revalorisés depuis des années. "Quand j'ai commencé il y a 12 ans mon métier d'infirmier en libéral" se souvient Antoine Hourdé, 39 ans, qui travaille à Grenoble. "faire un pansement, par exemple, c'était payé 12,60 euros. 12 ans plus tard, le même pansement, c'est toujours 12,60 euros ! Retirer des points de suture, c'est 2 euros ! Le coût de la vie à augmenter, tout a augmenté. L'essence, par exemple, a augmenté mais les indemnités de transport, c'est toujours 2,50 euros par trajet, quelle que soit la distance, on ne s'y retrouve pas!" déplore Antoine. "Si nous on monte pas au créneau pour revendiquer et crier haut et fort qu'on existe et qu'on nous a oubliés, personne ne le fera à notre place !"

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Une retraite à 67 ans à taux plein

Emmanuelle enchaine : "Parfois on se dit que c'est au détriment de notre propre santé qu'on s'occupe de celle des autres. Parce que, faut pas rêver, à 50 ans, j'ai mal partout ! Pour une retraite à taux plein, nous on doit bosser jusqu'à 67 ans ! Comment je ferai à 67 ans, pour m'occuper de mes patients, pour rouler 120 kilomètres tous les jours pour les visiter ?"

Le collectif des IDEL en colère fait circuler une pétition qui a déjà recueilli près de 30 000 signatures et envoie chaque jour une lettre de revendication à l'Elysée pour faire entendre ses revendications.

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