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Un nouveau plan pour développer le chauffage au bois en Dordogne

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Presque 30 ans après le premier, le Département de la Dordogne devrait engager 10 millions de travaux pour développer le chauffage au bois. 37 nouvelles chaufferies devraient ainsi voir le jour.

Du bois broyé avant d'être envoyé en chaufferie, à la scierie Delord de Tocane Saitn-Apre. Du bois broyé avant d'être envoyé en chaufferie, à la scierie Delord de Tocane Saitn-Apre.
Du bois broyé avant d'être envoyé en chaufferie, à la scierie Delord de Tocane Saitn-Apre. © Radio France - Thomas Coignac

Avec les températures hivernales, c'est un sujet de saison, mais ce sont aussi des décisions à très long terme. 27 ans (!) après le premier plan bois lancé en 1995 en Dordogne, un second volet devrait sortir des cartons en 2022. Le Département devrait investir 10 millions d'euros pour la filière, dont presque la moitié sera financée par l'Adème, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie. Aujourd'hui 43 chaufferies au bois sont installées en Dordogne, pour chauffer par exemple l'hôpital de Périgueux, des Ehpad, ou des réseaux de chaleur. Avec ce nouveau plan, ce sont 37 nouveaux projets qui devraient voir le jour, à Hautefort ou Saint-Léon-sur-Vézère, par exemple. 

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Il est temps de revenir à des ressources plus naturelles

Alors que 8 millions de français se chauffent déjà au bois dans leur foyer, et que le gouvernement veut faire passer ce chiffre à 10 millions, le chauffage au bois va donc aussi progresser pour les établissements publics. Dans un contexte où les prix de l'électricité, du gaz, ou du fioul augmentent, le chauffage au bois est défendu par le président du Département, Germinal Peiro. "On n'utilise pas de pétrole, pas d'énergie fossile. Il est temps de revenir à des ressources plus naturelles, dont le bois". 

Le problème des particules fines

Alors certes, ça n'utilise pas d'énergie fossile, mais reste le problème d'émission de particules fines associé au chauffage au bois. Très souvent, les préfectures interdisent, en cas de pic de pollution, l'utilisation des poêles à bois, très émetteurs de particules. En avril 2021, les députés ont d'ailleurs voté, dans le cadre de la loi Climat, l’objectif d’une baisse de 50 % des émissions de particules fines entre 2020 et 2030 dans les territoires les plus pollués, notamment en accélérant le renouvellement des poêles à bois domestiques. Pas d'inquiétude concernant les plus gros projets, assure Germinal Peiro. "Les grosses chaufferies sont équipées de filtres. Techniquement, on est capables de garder ces particules", assure-t-il. "Par exemple, à l'hôpital de Périgueux, ce que vous voyez sortir, ce sont pas des particules fines, c'est de la vapeur d'eau." 

Une accélération qui sert aussi les intérêts des industriels périgourdins, notamment les scieries. Exemple, à la scierie Delord, à Tocane Saint-Apre, qui vend de plus en plus le bois qu'elle ne peut pas utiliser pour les charpentes. Cela représente environ la moitié du volume de bois qui est considéré comme "impur à la production", et qui se retrouve broyé pour servir à des chaufferies. Entassé en copeaux, séché, ce bois est ensuite acheminé par camion, parfois plusieurs fois plusieurs fois par semaine. 

Patrick et Amélie Delord gèrent la scierie de Tocane.
Patrick et Amélie Delord gèrent la scierie de Tocane. © Radio France - Thomas Coignac

Une activité lancée il y a 20 ans, qui rapporte moins de 10% du chiffre d'affaire. "On a toujours broyé nos produits, mais on ressent un réel engouement depuis une décennie", explique Aurélie Delord, associée à la scierie. L'entreprise alimente par exemple la chaufferie de Saint-Astier, qui fournit du chauffage au lycée, la piscine et de nombreux logements du quartier. 

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