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Transitions Pro se donne de la visibilité à Grenoble avec une nouvelle agence

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Transitions Pro, qui a remplacé depuis 2020 l'ancien Fongecif, a investi à Grenoble de nouveaux locaux place Robert Schuman. Une "vitrine" dans un lieu de grand passage pour une offre d'aide à la transition professionnelle qui est aussi plus complète qu'auparavant.

La nouvelle agence Transitions Pro de Grenoble, 9 place Robert Schuman (entrée côté rue Pierre Sémard) La nouvelle agence Transitions Pro de Grenoble, 9 place Robert Schuman (entrée côté rue Pierre Sémard)
La nouvelle agence Transitions Pro de Grenoble, 9 place Robert Schuman (entrée côté rue Pierre Sémard) © Radio France - Laurent Gallien

L'association Transitions Pro Auvergne-Rhône-Alpes a inauguré ce mardi 8 novembre à Grenoble ses nouveaux locaux de la place Robert-Schuman, sur le parvis ouest de la gare. Une situation qui la rend beaucoup plus visible que ses anciens bureaux de la rue des Alliés pour ceux qui sont sa cible : les salariés qui souhaitent changer d'horizon professionnel. Depuis 2020 cet organisme paritaire syndicats/organisations patronales gère le Parcours de transition professionnelle (PTP), et entre autre l'argent des CIF (congés individuels de formation), en lieu et place des anciens Fongecif. L'objectif affiché est d'accompagner au mieux les mutations de notre société qui voit se multiplier à la fois les transitions professionnelles - subies mais aussi de plus en plus souhaitées - et les difficultés de recrutement dans de nombreuses branches. Entretien avec Claude Bost (CFDT), président de Transitions Pro Auvergne-Rhône-Alpes et le vice-président Maurice Croppi (Medef).

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Claude Bost cette agence c'est pour faire quoi ? Qu'est-ce qu'on peut y trouver ? 

Eh bien les salariés qui veulent faire une reconversion professionnelle y trouvent des réponses à leurs questions. On est là pour leur expliquer ce que c'est qu'une reconversion, les aider à choisir également leur reconversion. Connaître le système de financement également.

J'ai envie de changer de métier. Je ne sais pas trop vers quoi m'orienter. Je peux venir ici, pousser la porte et dire "voilà, je cherche, aidez moi" ? 

L'important, c'est que les salariés poussent la porte de Transitions Pro. Parce que pour ce qui est de l'orientation, le conseil en évolution professionnelle qui n'est pas notre domaine, on peut les orienter vers les bons organismes. Il faut aussi l'accord de leurs employeurs. Donc aussi, on peut leur parler de tous les dispositifs et comment on peut les développer.

J'ai cru comprendre quand même que quand on arrive avec un projet assez flou, ça ne peut pas marcher. Il vaut mieux venir vous voir avec en main déjà une idée de métier, de formation à mener....

Oui, il faut une idée. Mais l'idée, elle se construit aussi au fil des jours. Parce que les salariés sont dans des situations des fois un peu particulières, soit un peu précaires ou soit un peu euphoriques et puis il faut essayez avec tout ça de faire un bon parcours. Donc il faut qu'ils viennent pour qu'on leur donne des réponses et qu'on les renvoie des fois sur un autre organisme qui peut mieux les aiguiller. 

Quelle place occupe finalement votre dispositif dans l'univers de la reconversion professionnelle ? 

Transitions Pro existe maintenant depuis trois ans, mais c'est une évolution. C'est un organisme paritaire qui est une évolution d'un dispositif qui s'appelait le Fongecif, le congé individuel de formation, qui lui a été créé en 1973. Donc, il a toujours existé un dispositif pour les salariés qui avaient un projet individuel. Aujourd'hui, les enjeux sont tout autre. Aujourd'hui la reconversion professionnelle, compte tenu des changements en cours, est devenue vraiment un enjeu national. Donc Transitions Pro aujourd'hui développe une offre à tous les actifs pour sécuriser leur reconversion, financer leur reconversion et finalement répondre à un vrai besoin qui est un besoin de pénurie d'emploi qui risque vraisemblablement d'être durable. Donc on est, on s'inscrit complètement dans la conjoncture actuelle et dans les évolutions et dans les grandes mutations actuelles : la transition écologique, la transition géopolitique, technologique, etc... qui crée un bouleversement au niveau des besoins et des évolutions des métiers. Donc on est plutôt aujourd'hui dans une logique collective même si ça reste un projet individuel : c'est le salarié qui décide in fine de son projet. 

Et ici on m'apporte du conseil... et de l'argent ?

Oui, le point clé c'est que nous sommes des financeurs. C'est à dire que il y a une commission paritaire mensuelle qui va examiner tous les dossiers qui auront été déposés et que nous aurons aidé à construire nos dossiers, pour qu'ils soient robustes et qu'ils soient éligibles aux critères prévus par la loi. Donc tout ça est très objectivé, avec un souci d'équité. Ensuite, ce qu'on apporte directement au salarié, c'est la capacité à financer son projet, c'est à dire à maintenir sa rémunération pendant la durée de sa formation et à prendre en charge le coût de sa formation. Le but ensuite c'est de l'aider, de l'accompagner jusqu'à son emploi futur, c'est à dire à un autre emploi.

En cela, ça va plus loin que le Fongecif. Claude Bost Transitions Pro vous apparaît plus efficace, plus pertinent que l'ancien Fongecif ?

Alors moi je n'étais pas au Fongecif, donc je ne peux pas vous le dire. Mais ce que je peux dire, c'est qu'on répond à des besoins en emplois, en compétences - grosso modo c'est 60 millions d'euros par an et 2 500 parcours accompagnés dans la région - et que nous avons également d'autres dispositifs. Donc on va dire que la panoplie s'est élargie avec Transitions Pro par rapport au CIF et au Fongecif. On finance également pour partie la validation des acquis de l'expérience (VAE). Nous avons également un dispositif de certification des compétences CléA. C'est pour les salariés sans compétences, pouvoir leur redonner un niveau d'étude qui leur permette de retrouver confiance en eux et leur permettre d'aller peut-être sur des reconversions.

Vous mettez aussi en place un dispositif de transitions collective ? 

Oui, il y a aussi un nouveau dispositif qui existe maintenant depuis deux ans, qui avait été mis en place au moment de la crise du Covid, c'est un dispositif de transition collective. Ce qui n'existait pas avec le Fongecif. C'est à dire qu'une entreprise qui se trouverait en difficulté peut adhérer à ce dispositif pour permettre de reconvertir son personnel vers des métiers en pénurie. L'objectif étant de mettre en relation deux entreprises au sein d'un même territoire. C'est d'avoir cette médiation entre les entreprises peut être en difficulté et les entreprises qui sont en pénurie d'emploi pour construire avec eux des programmes de reconversion collective. C'est aussi un dispositif qui correspond tout à fait aux mutations actuelles. 

Vous voulez dire que vous pouvez rentrer dans le cadre d'un PSE ?

Non avant le PSE ! Justement, l'objectif de ce dispositif, c'est d'agir avec les partenaires sociaux, avec les salariés et avec les chefs d'entreprise avant le PSE. D'être en amont. 

Après deux ans et demi de fonctionnement vous avez déjà des indicateurs pour mesurer l'efficacité du système et de votre rôle ? 

Oui. Ce que nous pouvons dire c'est qu'aujourd'hui plus de 70 % des personnes qui ont engagé un processus de formation pour se reconvertir se sont reconverties. C'est à dire qu'elles sont allées au bout de leur parcours de formation et ont trouvé un emploi dans le métier visé. Et nous allons augmenter ce résultat. On est plutôt sur une pente de 80 %. Pourquoi ? Parce que un des points forts de Transitions Pro, c'est effectivement dès le départ d'accompagner le salarié pour qu'il ait un dossier robuste et des perspectives de reclassement réelles. Nous finançons quand même à partir d'argent public, des cotisations des entreprises, et bien évidemment les budgets ne sont infinis et donc on a, entre guillemets, une double obligation de résultat pour les salariés et pour les financeurs. 

A la tête de Transitions Pro en Auvergne-Rhône-Alpes (de gauche à droite) : le président Claude Bost (CFDT), le directeur général Stéphane Giboudaud et le vice-président Maurice Croppi (Medef)
A la tête de Transitions Pro en Auvergne-Rhône-Alpes (de gauche à droite) : le président Claude Bost (CFDT), le directeur général Stéphane Giboudaud et le vice-président Maurice Croppi (Medef) © Radio France - Laurent Gallien

Transitions Pro Auvergne Rhône-Alpes en 2022 ce sont :

  • 72 millions d'euros engagés pour 2 500 parcours de reconversion individuelle (PTP), 3 300 dossiers de "dispositif démissionnaire" permettant de conserver ses droits à l'allocation chômage en cas de démission pour mutation professionnelle, 300 validation des acquis de l'expérience (VAE) et 1 000 certification CléA.
  • Un fond de 20 millions d'euros pour financer des transitions collectives (TransCo).
  • En terme d'accueil et d'information : 30 000 appels téléphonique reçus, 200 000 connexions sur le site web et une plateforme recensant 84 métiers "propres à une reconversion".
  • L'agence de Grenoble compte une douzaine de salariés dont certains tiennent des permanences régulières à Voiron, Chambéry, Annecy. Des permanences sont à l'étude en Nord-Isère, qui seront peut-être tenues par l'agence de Lyon.

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