Télétravail en Île-de-France : de nombreux accords d'entreprise autorisent deux jours par semaine
À compter de ce mercredi, le gouvernement n'imposera plus le télétravail aux entreprises privées. Chacune pourra fixer un accord en négociant avec les représentants des personnels. En Île-de-France, beaucoup d'accords ont déjà été signés selon l'Association nationale des DRH.
L'heure du retour au bureau a sonné pour beaucoup d'entre vous et pour cette rentrée professionnelle un nouveau protocole sanitaire national doit être publié ce mardi soir par le ministère du Travail. Celui-ci acte la fin de l'obligation du télétravail. Concrètement, à partir de mercredi, l'État n'imposera plus de jour minimum, les entreprises reprennent la main. Si ce n'est pas déjà fait, elles peuvent fixer elles-mêmes leurs propres règles, en négociant aves les représentants du personnel. En Île-de-France, beaucoup d'accords ont déjà été signés, selon l'Association nationale des DRH. Le télétravail reste donc en vigueur, en grande majorité pour deux jours par semaine dans la région.
Le télétravail est "rentré dans la culture" d'entreprise
Depuis plusieurs jours, Jean-Jacques, un Francilien de 43 ans, retrouve progressivement ses collègues à La Défense. Ce retour au bureau se fait selon le bon vouloir dans son entreprise. "Il y a des pourparlers actuellement avec les syndicats pour un accord qui devrait être instauré dans les prochaines semaines avec 12 jours par mois de télétravail", explique Jean-Jacques, financier dans le domaine de l'énergie.
"Ça fait partie des habitudes de travail et d'organisation", se réjouit Mehdi
Au total, plus de 20.000 accords ont été signés en France, d’apres l’ANDRH. La Dares évoque elle un autre chiffre : 1.980 accord portant sur le télétravail ont été signés en 2020, d’après le service statistique du ministère du Travail.
On retrouve une grande partie de ces accords dans les entreprises installées en Île-de-France, selon Laurence Breton-Kueny, vice-présidente de l'ANDRH. "L'Île-de-France n'étant pas une région industrielle, on a beaucoup de sièges sociaux, de services et donc il existait déjà des politiques de télétravail", détaille-t-elle. L'épidémie a toutefois poussé certaines entreprises à augmenter le nombre de jours accordés au télétravail. "On se rend compte que par rapport à la situation avant-covid, on a fait évoluer les accords qui étaient en place".
Deux jours par semaine de télétravail
Le plus souvent ces accords autorisent deux jours de télétravail par semaine. Cela concernait ainsi au 31 juillet 9% de l'ensemble des salariés, selon l'ANDRH. C'est d'ailleurs l'accord qui a été trouvé dans l'entreprise d'Armand, chef d'équipe dans le secteur de l'industrie nucléaire. "Ça permet de s'organiser autrement, ça donne un peu plus de souplesse pour le compromis entre vie professionnelle et vie personnelle", salue ce trentenaire. Il assure par ailleurs que sa direction aussi y trouve son compte car elle peut désormais miser sur le "flex office", c'est-à-dire le fait de ne pas avoir de bureau attitré. "On a un nombre de bureaux insuffisant par rapport à l'effectif, donc on n'a pas le choix on doit faire du télétravail", indique Armand.
Des réticences persistent
Beaucoup de salariés redoutent tout de même la fin de l'obligation gouvernementale. Ils craignent un retour à 100% du présentiel. Déjà en juillet, 38% des salariés travaillaient dans une entreprise n'autorisant pas le télétravail, selon l'ANDRH. Certains managers restent réticents. C'est le cas des supérieurs hiérarchiques d'Emeline, employée dans le secteur de l'informatique. Son entreprise a déjà signé un accord autorisant quatre jours de télétravail par semaine, du moins en théorie, dit-elle. "En pratique personne ne le fait", assure-t-elle. Emeline regrette que dans son entreprise "des managers sont de la vieille école et préfèrent avoir des collaborateurs directement sous la main". Avant la crise sanitaire, un accord d'entreprise "permettait deux jours de télétravail par semaine, mais quand on faisait des demandes elles étaient généralement refusées", ajoute Emeline.
Le télétravail devient un critère dans la recherche d'emploi
Ces entreprises frileuses à l'idée d'accorder des jours de télétravail pourraient bien avoir dû mal à recruter. C'est devenu le critère de bon nombre de chercheurs et chercheuses d'emploi. C'est le cas par exemple de Mehdi, responsable de projet, dans le secteur banque/finance. "Une des questions posées maintenant par les collaborateurs c'est "est-ce que l'entreprise propose du télétravail et à quelle fréquence", affirme ce trentenaire francilien. Une méthode d'organisation qui rassure Mehdi. "Ça promeut la notion de confiance dans l'entreprise : les responsables font confiance aux collaborateurs et les collaborateurs deviennent de plus en plus responsables de leur production et de leur organisation", salue-t-il.
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