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SCA refuse la conciliation avec ses anciens salariés qui contestent leur licenciement

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L'usine d'essuie-tout et de papier toilettes de Saint Cyr en Val a fermé en octobre 2015, sacrifiant 119 salariés. 62 d'entre eux ont décidé de refuser les arguments économiques avancées par la direction pour justifier cette décision et attaque devant les prud'hommes d'Orléans.

Des salariés de SCA devant le Palais de Justice d'Orléans
Des salariés de SCA devant le Palais de Justice d'Orléans © Radio France - Stéphane Barbereau

L'audience de ce mardi matin au Palais de Justice d'Orléans était une conciliation avec le groupe suédois. La direction de SCA a refusé, elle maintient la justification économique à la fermeture du site. Du coup, les plaintes des 62 ex-SCA seront examinées par ce même tribunal des prud'hommes d'Orléans le 8 septembre prochain.

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Une réparation davantage symbolique que financière

Pour Alexandre Baillavoine, délégué syndical CFDT de SCA, les salariés qui attaquent  l'entreprise veulent surtout connaître la réalité financière de l'ancien site loirétain :

C'est pas spécifiquement l'argent qui intéresse les salariés. C'est plutôt de comprendre que s'assurer que SCA a vraiment un problème financier.

Alexandre Baillavoine, délégué CFDT chez SCA
Alexandre Baillavoine, délégué CFDT chez SCA © Radio France - Stéphane Barbereau

Les salariés de l'ancienne usine de Saint Cyr en Val ont du mal à croire que leur site n'était pas rentable :

ça n'a pas lieu d'être puisque SCA a toujours fait du chiffre et du chiffre, toujours augmenté leurs bénéfices, donc aujourd'hui les salariés veulent comprendre pourquoi on leur ferme leur usine, pourquoi ils ont tant travaillé et qu'on leur enlève leur travail

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Des repreneurs laissés de côté

Les représentants du personnel de l'usine sont les derniers employés du site. Salarié protégé, ils n'ont toujours pas été licenciés. Tous dénoncent le manque de volontarisme de SCA à trouver un repreneur. Christophe Compère, le secrétaire du CE :

Y'a 2 repreneurs qui se sont présentés, qui étaient sérieux mais qui étaient des concurrents directs, dans la même branche, le papier domestique

Christophe Compère, secrétaire du CE de SCA
Christophe Compère, secrétaire du CE de SCA © Radio France - Stéphane Barbereau

La direction aurait donc freiné des quatre fers pour trouver un repreneur. C'est inacceptable pour Alexandre Baillavoine :

L'entreprise tire une balle sur un site de 47 hectares qui va être en tant que friche industrielle à attendre un potentiel repreneur maintenant

La majorité des ex-SCA au chômage aujourd'hui

Parmi les ex-SCA qui était au Palais de Justice hier matin, il y a Toufik Khellaf. Cet ouvrier de 38 ans est au chômage depuis 5 mois :

J'ai fait 10 candidatures, aucune réponse. Ya des gens ça faisait 25 ans qu'ils étaient là, moi 4 ans et demi, on est tous dans le même plat !

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Difficile en ce moment de trouver un emploi sur Orléans, surtout avec un salarie au-delà du Smic selon cet ancien conducteur de ligne chez SCA. Or, le Smic, c'est justement ce que cet ouvrier avait fui en 2010 quand il est embauché dans l'usine de papier domestique. C'était son cinquième CDI, payé bien plus que le salaire minimum qu'il avait toujours connu. Mais depuis qu'il est inscrit à Pôle Emploi, ses revenus ont diminué d'un quart avec l'assurance-chômage :

Pôle Emploi me donne 1 110€, avant je touchais 1 600€. C'était une bonne paye. Maintenant, on fait des maths, des calculs on fait attention au gazole, aux courses, on fait attention à tout

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Toufik et ses 61 ex-collègues présents hier au Palais de Justice d'Orléans auront de nouveau rendez-vous avec les avocats de leur ancienne direction pour examiner leur demande le 8 septembre prochain.

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