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Résidence contaminée par la légionelle : des habitants de Borny veulent de l'aide

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La résidence Christiane, rue du Béarn à Borny, est touchée depuis fin avril par une contamination à la légionnelle, une bactérie qui se développe dans l'eau chaude et présente un danger pour la santé. Ses habitants veulent de l'aide pour assumer des travaux coûteux et urgents dans cette copropriété.

Des co-propriétaires se sont réunis jeudi 2 mai pour attirer l'attention sur leur situation. Des co-propriétaires se sont réunis jeudi 2 mai pour attirer l'attention sur leur situation.
Des co-propriétaires se sont réunis jeudi 2 mai pour attirer l'attention sur leur situation. © Radio France - Natacha Kadur

C'est une calamité de plus pour les habitants de cette copropriété en difficulté financière où vivent de nombreux retraités. La résidence Christiane, située rue du Béarn dans le quartier de Metz-Borny, est touchée par une contamination à la bactérie légionelle, qui se développe dans les réseaux d'eau chaude quand la température de celle-ci est mal réglée.

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Les habitants l'ont appris le 25 avril dernier après que le conseil syndical a fini par demander des analyses de l'eau : « Les habitants jouent à cache-cache avec l'eau chaude depuis des années. Nous avons des coupures régulières ou de l'eau tiède depuis 2018. En faisant des recherches, en s'intéressant aux problèmes d'eau chaude dans les bâtiments, nous avons découvert que la bactérie légionelle peut s'y développer, et avons commencé à craindre d'être contaminés » explique Naima Hassani, membre du conseil syndical. Les résultats sont venus confirmer leurs soupçons.

C'est le conseil syndical de la résidence qui a commandé des analyses de l'eau dont les résultats sont tombés le 25 avril dernier.
C'est le conseil syndical de la résidence qui a commandé des analyses de l'eau dont les résultats sont tombés le 25 avril dernier. © Radio France - Natacha Kadur

Interdiction de douches

La légionelle provoque la maladie de la légionellose, par l'inhalation de gouttelettes d'eau chaude contaminée, lors de douches ou de bains. Celle-ci peut prendre une forme bénigne avec des symptômes d'état grippal, mais aussi provoquer une infection pulmonaire sévère et mortelle chez les personnes fragiles.

"Du jour au lendemain, on nous dit plus de douches, plus de bains. Les gens ici ne comprennent pas trop ce qui se passe, commente Mounira Kherief, propriétaire depuis 2009.  Certains ont même peur de faire la cuisine, même si on nous a dit que c'était sans risque".

Il y a donc urgence à faire des travaux d'ampleur sur les canalisations. Dans l'immédiat, toutes les dispositions sont prises pour accompagner les habitants, avec la livraison de douchettes spécifiques qui doivent arriver ce lundi, et un traitement de l'eau par le chlore à venir. L'Agence régionale de santé (ARS) est informée de la situation.

Près d'1 million d'euros de travaux

Au-delà de l'anxiété provoquée par le risque sanitaire, c'est la mauvaise nouvelle de trop, dans un contexte difficile pour cette copropriété sous administration judiciaire depuis 2020.

Alors que les travaux sur les canalisations étaient prévus d'ici à un an, les copropriétaires ont appris mi-avril qu'ils ne pourraient pas compter sur toutes les aides prévues : « Nous venons d'apprendre lors d'une réunion avec notre opérateur que nous n'allions bénéficier que de la prise en charge de l'Agence nationale de l'habitat (Anah). Toutes les autres aides prévues, comme celles de la CARSAT pour les retraités, nous n'allons pas pouvoir en bénéficier, soit parce qu'elles arrivent à terme ou parce qu'elles n'existent plus » déclare Naima Hassani.

L'Anah prend en charge 80% du cout des travaux, laissant un reste à charge conséquent pour une opération estimée à près d'un million d'euros : «Je ne sais pas comment nous allons faire, si on doit payer quelques milliers d'euros chacun. C'est impossible pour moi de faire un crédit. J'ai 64 ans. Je ne veux pas laisser un crédit à mes enfants.» se désole Akli, qui habite la résidence depuis près de 25 ans.

"Comment les gens vont faire pour payer ?"

Surpris et abasourdis de ne pas avoir accès aux dispositifs sur lesquels ils comptaient, les habitants veulent une information claire et du soutien : « Cela arrive dans un contexte difficile pour nos copropriétaires qui sont quasiment tous des retraités, avec peu de pouvoir d'achat et qui assument déjà des hausses de charge importantes» rappelle Mounira, également du conseil syndical.

« Comment les gens vont faire pour payer ? On a des informations contradictoires, donc les gens ont vraiment besoin d'être rassurés de savoir à quoi s'en tenir. Il y a vraiment un accompagnement humain qui doit être fait à ce niveau-là», ajoute Naima Hassani.

Reste une incertitude pour certains de ces habitants : depuis combien de temps sont-ils contaminés ? Emina, qui a vécu dans la résidence chez sa mère jusqu'en décembre 2023, se pose des questions : « J*'ai une peau fragile et quand j'étais ici, j'avais toujours la peau sèche. Quand je me lave aujourd'hui chez moi, je n'ai pas de problème d'eczéma ou d'irritations sur la peau. C'est vrai qu'ici, on voit la différence.* »

Des propriétaires de cette même résidence s'étaient déjà mobilisés il y a trois ans contre la dégradation de leur cadre de vie.

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