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Réforme des retraites : entre 570.000 et 2 millions de manifestants, 154 policiers et gendarmes blessés

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  • France Bleu

L'échec de la réunion entre syndicats et ministres à Matignon n'aura pas suffi à remobiliser les troupes contre la réforme des retraites, pour cette 11e journée de manifestations ce jeudi. Entre 570.000 et "près de 2 millions" de personnes ont manifesté dans toute la France, un chiffre en recul.

Gérald Darmanin fait état de 154 policiers et gendarmes blessés ce jeudi. Gérald Darmanin fait état de 154 policiers et gendarmes blessés ce jeudi.
Gérald Darmanin fait état de 154 policiers et gendarmes blessés ce jeudi. © AFP - Charly TRIBALLEAU

Au lendemain de l'échec de la réunion à Matignon entre les syndicats et l'exécutif, les Français étaient de nouveau appelés à descendre dans la rue pour une 11e journée de manifestation contre la réforme des retraites. Près de 2 millions de personnes sont descendues dans la rue ce jeudi d'après l'intersyndicale, 570.000 selon la police, un chiffre en baisse par rapport à la précédente journée, le 28 mars. Blocages, grèves, manifestations : revivez le fil de la journée sur France Bleu.

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L'essentiel

  • 570.000 manifestants ont défilé jeudi en France, a indiqué le ministère de l'Intérieur, près de 2 millions d'après les syndicats
  • 400.000 manifestants à Paris selon la CGT, 57.000 selon la préfecture, chiffre de nouveau en baisse par rapport à la précédente mobilisation
  • Le ministère de l'Éducation compte 8 % d'enseignants en grève
  • 111 personnes ont été interpellées et 154 policiers et gendarmes blessés dont "certains gravement", selon Gérald Darmanin

Mobilisation en baisse

Confirmant le reflux observé la semaine dernière, syndicats et autorités ont compté moins de manifestants dans de nombreuses villes. Depuis le sursaut provoqué par le 49.3, la participation s'étiole. Quelque 570.000 manifestants ont défilé ce jeudi en France, a indiqué le ministère de l'Intérieur. Près de 2 millions selon les syndicats. Le 28 mars, 740.000 personnes s'étaient mobilisées en France, selon la place Beauvau, "plus de 2 millions" d'après l'intersyndicale.

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Les opposants se sont toutefois rassemblés dès la fin de la matinée à Clermont-Ferrand, au Havre, à Vesoul où des tensions ont éclaté, à Nice, à Péronne dans la Somme, à Bressuire dans les Deux-Sèvres, à Toulouse, à Belfort, à Orléans, à Laval, à Rennes, théâtre d'affrontements, à Caen, à Dax, à Nantes, à Saint-Nazaire, à Perpignan, à Albertville, à Amiens, à Poitiers où des manifestants ont envahi les voies de la gare SNCF ou encore à Bordeaux.

À Paris, la manifestation a débuté à 14h. Quelque 57.000 personnes ont manifesté dans la capitale, selon la préfecture de Paris, alors que le syndicat CGT a fait état de 400.000 participants. C'est moins que lors de la dernière journée d'action du 28 mars quand la CGT avait recensé 450.000 manifestants dans la capitale et les autorités 93.000.

Avant le départ du cortège, la nouvelle secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a fustigé un gouvernement qui "vit dans une réalité parallèle", l'accusant de faire "comme si de rien n'était" face à la "profonde colère" contre la réforme. À ses côtés, le numéro un de la CFDT, Laurent Berger, a observé que "la contestation est toujours aussi forte" même s'il a concédé que les chiffres de participation du jour n'étaient "pas les plus importants depuis le début" du mouvement social.

31 personnes interpellées à Paris, échauffourées en région

Dans la capitale, les forces de l'ordre sont intervenues à 15h50 pour "disperser un groupe à risque" en marge de la manifestation après des "jets de projectiles", selon la police, au niveau du restaurant La Rotonde, brasserie prisée par Emmanuel Macron. L'auvent de l'établissement a brûlé. 1.330 contrôles ont été effectués en amont de la manifestation parisienne, d'après franceinfo.

Un total de 111 personnes ont été interpellées en France et 154 policiers et gendarmes blessés, "certains gravement", selon un bilan provisoire tweeté par Gérald Darmanin. "Plein soutien aux policiers, aux gendarmes, aux sapeurs-pompiers qui protègent les manifestants et les biens publics comme privés", a ajouté le ministre de l'Intérieur.

Des heurts ont éclaté jeudi à Paris entre un groupe de manifestants et les forces de l'ordre avec un début d'incendie à La Rotonde, brasserie prisée d'Emmanuel Macron, le 6  avril 2023.
Des heurts ont éclaté jeudi à Paris entre un groupe de manifestants et les forces de l'ordre avec un début d'incendie à La Rotonde, brasserie prisée d'Emmanuel Macron, le 6 avril 2023. © Radio France - Manon Derdevet

Des échauffourées ont éclaté à Nantes (Loire-Atlantique) où 50.000 personnes ont défilé, selon les syndicats. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes. À Lyon, la préfecture de police a dénombré environ 400 casseurs. Six personnes ont été interpellées.

En Savoie, au moins 1.500 manifestants se sont mobilisés à Albertville, a appris France Bleu Pays de Savoie de source policière. Deux policiers ont été blessés à la mi-journée, pendant un face à face devant le poste de commandement (surveillance des routes), alors que des manifestants tentaient d'entrer dans le bâtiment. Selon France Bleu Pays de Savoie, un policier a reçu un tir de mortier au visage et a perdu connaissance, avant d'être évacué à l'hôpital par les pompiers. Une fonctionnaire de police a également reçu un projectile à la tête. Des renforts de gendarmerie ont été envoyés sur place.

Au total 11.500 policiers et gendarmes ont été déployés en France, dont 4.200 à Paris, soit un peu moins que pour la dernière journée de mobilisation.

Des blocages routiers dans plusieurs régions

Plusieurs opérations de blocage ont eu lieu dans la matinée en Bretagne : le dépôt de bus de Rennes a été bloqué. Des blocages ont également été organisés à Brest et Quimper dans le Finistère, ainsi que dans le Morbihan.

Idem sur les routes du Nord et du Pas-de-Calais, mais aussi dans la Vienne, les Deux-Sèvresen Isère ou encore à Toulouse.

En Meurthe-et-Moselle, un barrage filtrant a été mis en place par la CFDT à la zone industrielle des Sables, à Rosières-aux-Salines. Dans le Cher, des manifestants ont mené une opération escargot entre Déols et Vierzon, sur l'A20. À Angoulême, des manifestants ont occupé la gare.

Les secteurs impactés par des actions

  • Sur les rails

Le trafic était en partie perturbé à la SNCF ce jeudi. Dans le détail : la SNCF prévoyait 1 TER sur 2 en moyenne, 3 TGV INOUI et OUIGO sur 4, 1 Intercités de jour sur 4 et aucune circulation d'Intercités de nuit. Les circulations Eurostar et Thalys sont quasi normales.

  • Des dépôts de bus bloqués dans plusieurs villes

Dans plusieurs villes, la circulation des métros, trams ou bus est également touchée par des mouvements de grève. C'est le cas à Nice, par exemple, ou à Dijon. Les prévisions à Paris sont à retrouver dans cet article. À Rennes et Nîmes, les dépôts de bus sont bloqués.

  • Dans les airs

La Direction générale de l'Aviation civile a demandé aux compagnies aériennes d'annuler 20% de leurs vols à Marseille-Provence, Toulouse, Bordeaux et Nantes. L'aéroport parisien d'Orly n'est cette fois-ci pas concerné. En dépit de ces mesures préventives, "des perturbations et des retards sont néanmoins à prévoir", souligne la DGAC.

  • Grève dans l'éducation

Environ 8% d'enseignants sont en grève, a indiqué le ministère de l'Éducation à la mi-journée. Dans le détail, 7,97% d'enseignants sont grévistes, dont 7,87% dans le primaire et 8,06% dans le secondaire, selon le ministère. Des chiffres bien en-dessous de ceux du Snuipp, premier syndicat du secteur qui prévoyait autour de 20% d'enseignants en grève. Du côté des collèges et des lycées, le premier syndicat Snes-FSU comptait jeudi midi "entre 20% et 25% de professeurs grévistes", selon sa secrétaire générale Sophie Vénétitay.

  • Des lycées et universités bloqués

Plusieurs établissements scolaires étaient bloqués ce jeudi matin. C'est le cas de l'université de Nice, de celle de Nîmes, de plusieurs lycées de Laval, de Grenoble et du lycée Malherbe de Caen.

  • Dans le secteur de l'énergie, des centrales à l'arrêt

Dans le secteur de l'énergie, la CGT Mines Energie apelaient à nouveau les professionnels à se mobiliser. Des baisses de production dans les centrales et des opérations "Robin des bois", avec l'électricité gratuite ou des coupures sur des bâtiments ciblés, étaient de nouveau attendues. Dans le Haut-Rhin, la centrale hydroélectrique de Vogelgrun est à l'arrêt, occupée par des salariés.

  • Les éboueurs restent mobilisés dans plusieurs villes

Si les éboueurs de Paris ont suspendu leur mouvement le 29 mars, un nouveau préavis de grève a été déposé pour le 13 avril. Les trois incinérateurs d'Ivry-sur-Seine, d'Issy-les-Moulineaux et de Saint-Ouen, cruciaux pour l'évacuation des déchets de la capitale, font toujours l'objet de blocages sporadiques quotidiens.

Les éboueurs étaient aussi mobilisés ce jeudi à Saint-Etienne. À Chambéry, les camions-poubelles ne peuvent pas sortir du centre technique municipal, bloqué par des opposants. À Toulouse, l'accès à l'incinérateur du Mirail a de nouveau été perturbé.

  • Dans les raffineries

Expéditions bloquées, production à l'arrêt, blocages... Les raffineries du pays connaissent des difficultés liées au mouvement de grève, mais certaines ont repris la production. En Seine-Maritime, la grève a été levée ce jeudi à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-sur-Seine. En Seine-Maritime toujours, le tribunal administratif de Rouen a ordonné en référé la suspension de l'arrêté de réquisition de grévistes de la raffinerie TotalEnergies de Gonfreville-L'Orcher, qui dessert l'Ile-de-France. La décision est entrée en vigueur à 12h30.

 Le point complet sur la situation dans les raffineries dans cet article

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