Puy-de-Dôme : Marie-Jeanne, 89 ans, teste l'Ehpad à domicile
Unique en Auvergne ! A Tauves, dans le Puy-de-Dôme, 13 séniors sont pris en charge dans le cadre du dispositif "Daphné". Ne pas aller en Ehpad, rester chez soi en toute sécurité, c'est possible. La preuve, avec Marie-Jeanne.
Vieillir chez soi : le souhait de la plupart des retraités. Terminer sa vie en Ehpad ne fait pas rêver. Encore moins depuis les révélations du livre "Les fossoyeurs" qui a enquêté sur le réseau ORPEA. Dans le Puy-de-Dôme, une expérimentation est menée depuis six mois : un "dispositif renforcé d'accompagnement des personnes âgées", un Ehpad à domicile. Son nom : "Daphné", fruit d'un partenariat entre l'Agence Régionale de Santé, la Fédération Nationale de la Mutualité Française et Aésio Mutuelle. 13 personnes, dont Marie-Jeanne, 89 ans, en bénéficient dans le secteur de Tauves.
A la maison, en toute sécurité
Marie-Jeanne est née à Bagnols, petit village à quelques kilomètres de Tauves, dans le Sancy, et elle tient à y rester le plus longtemps possible. Pas question pour elle d'en partir et d'intégrer un Ehpad. Mais quand elle a eu des problèmes de santé, il a fallu sécuriser son maintien à domicile. Par chance, le dispositif "Daphné" est arrivé.
Il a permis de mettre en place un réseau d'intervenants, en fonction de ses besoins : infirmière et aide-ménagère qui viennent tous les jours. Il y aussi Marie-Claire, par exemple, qui lui rend visite chaque semaine pour boire le café et s'assurer que tout va bien.
La maison de Marie-Jeanne a été équipée : barres d'appui et capteurs dans ses escaliers, télé assistance, bracelet anti chute etc. En cas de problème, de jour comme de nuit, 7 jours sur 7, elle peut ainsi alerter et recevoir de l'aide.
"C'est très bien, je préfère rester dans ma maison !" explique-t-elle. Sa fille, Marie-Annick, confirme : "Elle a ses repères, elle fait sa cuisine, et elle a son chat, Orange, avec elle. Si elle était en Ehpad au Mont-Dore, ses voisins et ses amis du village ne pourraient pas aller la voir".
Du sur-mesure
Estelle Louradour est infirmière, c'est elle qui coordonne le dispositif : "Rien n'est imposé, tout est fait en concertation avec la personne. Une sorte de sur-mesure en fonction de ses besoins. Et c'est elle qui choisit son médecin, son cabinet infirmier etc."
Le test va durer trois ans. Il porte sur 20 personnes âgées, elles sont 13 pour le moment, avec des profils divers.
Cette alternative à l'Ehpad permet de répondre aux souhaits des séniors mais aussi au vieillissement de la population sur le territoire et à l'augmentation de la dépendance. La maison de retraite de Tauves ayant fermé ses portes, il a fallu innover.
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