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"Pourquoi nous et pas les autres ?" : à Quimper, le protocole renforcé dans les petits commerces agace

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Les commerces non essentiels sont tournés vers le 1er décembre. Fixée par le gouvernement, cette date possible de réouverture s'accompagnera du renforcement du protocole sanitaire : probable augmentation de la jauge par client et possible prise de rendez-vous. Mesures jugées pénalisantes à Quimper.

Valérie Sarrut, gérante de la boutique Jott à Quimper Valérie Sarrut, gérante de la boutique Jott à Quimper
Valérie Sarrut, gérante de la boutique Jott à Quimper © Radio France - Nicolas Blanzat

Ils ont encore l'impression d'être traités différemment des autres. Les commerces non essentiels, dont la fermeture a été prolongée de quinze jours jeudi dernier lors de l'intervention du Premier ministre Jean Castex, sont désormais tournés vers la date du 1er décembre.

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C'est le nouvel horizon fixé par le gouvernement en vue d'une réouverture sous condition d'amélioration de la situation sanitaire. Sous condition aussi que les magasins concernés adoptent un protocole sanitaire plus strict que ce qu'il était avant ce second confinement. Si les discussions sont en cours entre l’État et les représentants de la profession, il est question de la réception de clients uniquement sur rendez-vous. Et d'une jauge augmentée, passant de 4m² par client à 8 ou 10m² dans les magasins. Des perspectives qui n'enchantent pas les principaux concernés rencontrés à Quimper (Finistère).

4 ou 5 clients au lieu de 15 ou 20

Valérie Sarrut, gérante de la boutique Jott et ses doudounes, dispose d'un espace "de 70 mètres carrés". Ce qui est déjà conséquent car bien d'autres indépendants du centre historique ont des superficies moins grandes. Mais il faut encore enlever l'emprise des rayonnages dans le calcul de la superficie disponible pour les clients. Avec ces chiffres, "ça ferait 4 ou 5 clients maximum dans la boutique, alors qu'il peut y en avoir jusqu'à 15 ou 20 en temps normal."

Au sujet d'éventuels rendez-vous à pendre, plusieurs commerçants expliquent avoir besoin de flux, "avec des clients libres de pouvoir circuler, voir, toucher" comme dans les supermarchés ou les magasins de bricolage. "Pourquoi, dans d'autres surfaces, tout se fait sans rendez-vous ? C'est un peu révoltant, voilà l'injustice que nous éprouvons et ressentons actuellement" reprend Valérie Sarrut.

Pourquoi ne pourrait-on pas faire comme les boulangeries ?

Anita Tonnellier, gérante du Cèdre, magasin de meubles et décoration, acquiesce. "Dire aux gens qu'ils peuvent rentrer quatre par quatre, ça fonctionne dans les boulangeries ou les commerces alimentaires de petite taille. Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas faire la même chose ? Ça me paraît _simple à mettre en place__, et pas délirant comme demande de pouvoir travailler._"

Vers une extension des horaires d'ouverture pour compenser...

Ces mesures sont "encore pénalisantes pour les petits" estime la présidente des Vitrines de Quimper, une association qui rassemble une centaine d'adhérents. "_Ces mesures peuvent être faites pour les grandes surfaces, mais pas pour le petit commerce__. A chaque fois, il est perdant_" s'agace Geniève Coadour. "Dans certains petits magasins, 40% de la surface est occupé par du rayonnage. Dans le centre-ville de Quimper, plein de commerces sont encastrés dans des immeubles anciens avec des boutiques qui font 20 ou 25 mètres carrés. Donc là, on passera à une personne accueillie ? C'est hallucinant !"

... et sauver ce qui peut l'être

Pour compenser, certains commerçants envisagent d'ores et déjà l'extension des horaires d'ouverture, de tôt le matin à très tard le soir pour sauver une période où certains réalisent 30% de leur chiffre d'affaires annuel. 

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