GRAND FORMAT - En Isère, la vallée qui ne veut pas mourir
C'est la dernière usine des gorges de la Romanche, l'usine Ferropem de Livet-et-Gavet (Isère) est menacée par un plan de restructuration : 129 emplois sont en jeu en Isère. Les salariés veulent croire à la viabilité de leur usine. "La vallée qui ne veut pas mourir", une enquête de France Bleu Isère.
Ils auraient pu se résigner. Ils auraient pu cesser le travail. Ils auraient pu fermer les portes de l'usine, en défendre l'accès en brûlant des pneus, comme on le voit à la télé. Mais non, rien de tout ça : les salariés des Clavaux, qui ont appris fin mars que leurs 129 emplois étaient menacés, ont décidé de se retrousser les manches et de faire tourner la boutique peut-être comme jamais. Car la survie d'un village, Livet-et-Gavet (Isère), et même d'une vallée, la Romanche, en dépend.
Les syndicats appellent à une nouvelle mobilisation des salariés et des habitants de la vallée ce samedi 5 juin devant l'usine de silicium, un candidat à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), est même annoncé. C'est cette histoire, l'histoire des salariés de Ferropem des Clavaux, que nous vous racontons dans ce podcast : "La vallée qui ne veut pas mourir".
Un plan de restructuration annoncé fin mars
Le groupe américano-espagnol FerroGlobe, confronté à un marché du silicium hyper-concurrentiel, a enregistré 74 millions d'euros de pertes en deux ans. L'entreprise, qui possède six sites en France, a annoncé fin mars la mise en sommeil de deux unités : Château-Feuillet à La Léchère en Savoie, et celle des Clavaux à Livet-et-Gavet en Isère. Avec à la clé 221 suppressions de postes en Savoie, 129 en Isère. L'usine des Clavaux a notamment été fragilisée par le désengagement d'un gros client. Mais en Isère, les ouvriers veulent croire à la rentabilité du site. D'autant que le silicium, utilisé dans le matériel médical comme dans les panneaux solaires, est une matière stratégique.
Gagner du temps
Les négociations autour du PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) ont été prolongées jusqu'au 7 octobre, ce dont se réjouissent les syndicats CGT et Force Ouvrière. Le marché du silicium semble repartir et le client qui s'était désisté l'année dernière en raison de la crise du Covid serait revenu à la table des négociations.
Mais il reste une question de taille, celle du coût de l'électricité pour cette industrie très énergivore. Jusqu'ici l'usine des Clavaux bénéficiait d'un système de compensation pour avoir cédé ses barrages sur la Romanche au moment de la nationalisation d'EDF. Un système devenu peu compatible avec les règles de l'Union Européenne... Le Gouvernement français chercherait une solution.
Le berceau de l'hydroélectricité
La Romanche, c'est le berceau de l'hydroélectricité, la vallée la plus industrialisée des Alpes françaises au début du XXe siècle. Aujourd'hui, ce serait plutôt un exemple de désindustrialisation. En 1998 l'usine Péchiney de Rioupéroux coulait sa dernière barre d'aluminium. Au cours de son histoire, l'usine des Clavaux a elle su s'adapter au marché. C'est sans doute ce qui explique sa longévité plus que centenaire. Aujourd'hui les élus ne veulent pas perdre leur dernière usine. Ils ne veulent pas que leur commune deviennent une cité dortoir, ou que Livet-et-Gavet ne soit plus qu'un point de passage sur la route des stations de sports d'hiver.
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