PHOTOS - De Peugeot 1912 à Sochaux 2022 : une usine en mutation
Février 2022 est un tournant pour l’usine Stellantis de Sochaux avec la mise en service d’un nouveau système de montage ultra moderne. Retour en images sur plus de 100 ans d’expansion puis de rationalisation pour le site historique de Peugeot.
Berceau de la marque Peugeot, l’usine de Sochaux et ses presque 6.000 salariés vivent une nouvelle grande mutation en ce mois de février 2022. Le groupe Stellantis met en oeuvre le projet “Sochaux 2022” qui doit faire du site historique l’usine la plus moderne du groupe en Europe. Les premiers salariés ont commencé à travailler dans les nouvelles installations le 8 février. Le déploiement doit être achevé d’ici l’été.
Après des décennies d’expansion, c’est une nouvelle étape dans la rationalisation du site : le nouveau bâtiment de montage a la capacité de produire autant de véhicules sur une surface divisée par deux.
1912 : naissance d’une usine
C’est Robert Peugeot qui est à l’origine de l’installation dans le Doubs. A la région parisienne, il préfère l’implantation d’une nouvelle usine dans la plaine entre Sochaux (400 habitants à l’époque) et Montbéliard, non loin de la fonderie déjà située à Hérimoncourt. Pour se développer, Peugeot cherche de l’espace, de la main d’oeuvre, et veut s’inspirer des usines automobiles l’américaine.
L'usine de 20.000 mètres carrés entre en service en 1912 et emploie 400 personnes à la fabrication de camions.
Pendant la Première Guerre mondiale, l’usine participe à l’effort de guerre et fabrique des obus, des moteurs d’avions et des utilitaires pour l’armée. Mais Peugeot Sochaux prépare aussi son expansion, avec l’achat en 1917 de 200 hectares sur les bords de l’Allan.
C'est ainsi qu'en 1919 sont mis en service de nouveaux ateliers. Une forge de 18.000 mètres carrés approvisionne toutes les usines Peugeot de France. En 1921, commence la production de voitures.
Les années 30 : le “grand Sochaux”
Au cours des années 20 et 30, l’extension de l’usine se poursuit : en 1930, elle occupe 220.000 m² , soit une superficie multipliée par 10 en quinze ans. Les effectifs passent de 2.000 ouvriers en 1926 à 15.000 en 1937. La mise en oeuvre de ce “grand Sochaux” répond déjà à la nécessité de réorganiser les sites et la production pour rationaliser les flux. L’industrie automobile se transforme, le travail à la chaîne se développe.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'usine est contrôlée par les Allemands. En lien avec la Résistance, des dirigeants et des ouvriers mettent en oeuvre une grève du zèle et des sabotages. L’usine est bombardée et pillée par les occupants.
Peugeot Sochaux à la conquête du territoire
Après guerre, c’est une phase de reconstruction puis de développement. Dans les années 50, l’usine s’agrandit encore vers le Sud, elle franchit la rivière l’Allan, des travaux de drainage de la plaine sont mis en oeuvre pour implanter de nouveaux ateliers et des parkings de stationnement des véhicules avant expédition.
En 1960, la surface bâtie atteint 575.000 mètres carrés pour une capacité de production annuelle de 220.000 véhicules. L’usine emploie 20.500 salariés.
En 1977 apparaissent les premiers robots dans les ateliers de tôlerie. C’est à peu près au même moment, en 1978, que les effectifs culminent à près de 40.000 salariés, soit 40% des actifs de l’agglomération.
L’usine de Sochaux manque encore de surface pour se développer : après l'absorption de la route nationale qui coupait le site en deux, en 1986 débutent les travaux qui permettront de détourner la rivière. Un million de mètres cubes de terre sont déplacés. Avec ces nouveaux investissements, il s’agit, encore, de faire de Peugeot Sochaux le centre de production le plus moderne d’Europe.
Dans cette vidéo réalisée par le laboratoire Idehes (Institutions et dynamiques historiques de l'économie et de la société) du CNRS, on voit comment le site industriel a peu à peu investi le territoire.
Après l'expansion, l'usine se replie mais devient plus efficace
Le début des années 80 marque aussi la crise de l’automobile, le développement du “juste à temps”, de la robotisation, de l’externalisation de certaines tâches, des gains de productivité et de baisse des effectifs.
Dans les années 2010 s’ouvre une nouvelle phase de compactage de l’outil industriel. L’usine se rétracte et libère de l'espace après en avoir dévoré. En 2015, le groupe vend 23 hectares à Pays de Montbéliard Agglomération. Ces terrains accueillent à leur tour des entreprises sous-traitantes. Une quarantaine d'autres hectares sont en discussion. Au sein de l’usine, des bâtiments emblématiques comme le Cercle Hôtel et le Building sont détruits en 2018.
Avec Sochaux 2022, Stellantis a divisé la surface de montage par deux. Dans l'atelier, avec 135 000 m2 désormais, se concentrent en un même lieu la nouvelle ligne de montage des véhicules, le secteur qualité et la logistique. A plein régime, la ligne est dimensionnée pour une production de 400 000 véhicules par an, voire un peu plus. L'usine en avait produit 515.000 en 2019, année record.
L’acheminement des pièces a été considérablement revu et automatisé. Outre la fluidité, la ligne de production se veut aussi plus agréable pour les salariés : plus ergonomique, dans un environnement plus lumineux et moins bruyant.
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