Pays de Rennes : ils disent non à une ouverture de Carrefour le dimanche

Ils disent non à l'ouverture de leur supermarché le dimanche. Près de 200 personnes étaient réunies ce dimanche matin devant le Carrefour Market de Chartres-de-Bretagne. C'est la quatrième mobilisation pour ces salariés, sympathisants et élus locaux en un mois pour refuser une ouverture dominicale. Après la marche arrière du magasin Cora de Pacé, dans la métropole rennaise, sur son ouverture dominicale, les salariés et leurs soutiens présents comptent bien continuer la lutte pour faire changer d'avis leur employeur.

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Ginette par exemple, salariée à Carrefour depuis 26 ans, sera là tous les dimanches, s'il le faut pour faire plier l'enseigne : "Mon mari me dit que je n'ai pas envie de travailler le dimanche mais je suis quand-même tout le temps là pour manifester. Mais si je suis pas là, qui d'autre le fera? Je suis motivé pour ça !" dit-elle. 

Travailler le dimanche conduit à une perte de la vie de famille

Et puis travailler le dimanche pour elle, c'est dire adieu à sa vie de famille : "On se plaint qu'il y a beaucoup de divorce, qu'il y a des séparation, que c'est compliqué, mais pourquoi ? Parce qu'on nous en demande toujours plus, on en a jamais assez", peste Ginette. "Aujourd'hui, il n'y a que le pognon qui compte". Isabelle, à côté, elle aussi salariée à Carrefour, partage son avis. Pour elle, personne ne veut travailler le dimanche. Même les cadres ne le veulent pas. "Mais eux n'ont pas le choix, ils ont signé pour ça. Pourtant, ils ne sont pas forcément pour. Eux aussi ont une vie de famille et eux aussi préféreraient être chez eux que d'être au magasin". 

Sur la pancarte de Christophe, lui aussi salarié, on peut lire "Est-ce que les administrations [...] sont ouvertes les dimanches ? Non, pas encore". Pour lui, si elles ne sont pas ouvertes le week-end, c'est qu'il y a une raison. "Ici, on savait très bien qu'on allait travailler le dimanche mais pour le moment c'est uniquement basé sur le volontariat, pour le moment !" 

Ils sont un peu moins nombreux ce dimanche mais l'envie est là pour renverser "l'ogre" Carrefour. "L'enseigne n'a pas l'air de vouloir céder aujourd'hui mais la mobilisation est toujours là et on voit qu'elle reste forte malgré que ce soit le 4ème dimanche", soutient Hervé Couvert, membre de l'union départemental CGT. "Donc tant que l'on est mobilisé, tant que l'on tient, on est persuadé que l'on peut faire céder même un géant comme Carrefour. Il ne faut pas que les salariés oublient que nous, nous sommes des millions et qu'eux en face ne sont qu'une poignée".  

Une lutte entre David et Goliath

C'est un bras de fer compliqué qui s'annonce selon Stéphane Lenfant, conseiller communautaire à Chateaugiron, élu au pays de Rennes. _"_Carrefour est un groupe international", commence-t-il. _"C'est effectivement la bataille du pot de terre contre le pot de fer, mais s'il n'y avait pas cette solidarité je pense que Cora, par exemple, aurait continué à ouvrir. À partir du moment où il y a des grandes surfaces qui ouvrent le dimanche, ça serait la boîte de Pandore qui serait ouverte et là on aurait tous les autres supermarchés qui ouvriraient. Donc,_ _ce combat là est capital aujourd'hui pour pouvoir lutter contre ces ouvertures le dimanche__"_. 

Deux autres rassemblements ont eu lieu au même moment à Gévezé et à La Mézière ce dimanche matin, toujours devant des magasins Carrefour pour s'opposer à leurs ouvertures le dimanche. Pour le moment, quatre enseignes ont pris cette décision d'ouverture dominicale. 

Selon le maire de Chartres-de-Bretagne, Philippe Bonnin, venu sur place ce dimanche matin, des concertations sont organisées tous les jours. Une nouvelle réunion entre les élus du pays de rennes et Carrefour est une nouvelle fois prévue vendredi. Les salariés ont déjà coché le prochain dimanche sur leur calendrier pour manifester.