Passer au contenu
Publicité

Limatech va lancer en Isère la fabrication de ses batteries au lithium pour l'aéronautique et le spatial

Par

Créée en 2015 à Grenoble, sortie des technologies du CEA, la société Limatech a choisi l'Isère et Voreppe pour installer sa ligne pilote qui commencera en 2023 à produire des batteries au lithium pour l'aéronautique civile et militaire et le spatial. Entretien avec sa présidente Florence Robin.

Limatech conçoit et fabrique des batteries au lithium pour l'aéronautique et le spatial Limatech conçoit et fabrique des batteries au lithium pour l'aéronautique et le spatial
Limatech conçoit et fabrique des batteries au lithium pour l'aéronautique et le spatial - Limatech

Née du CEA à Grenoble mais ayant son siège officiellement à Toulouse, la société Limatech a choisi l'Isère, et plus particulièrement Voreppe, pour installer sa première ligne pilote. La production de pack batteries au lithium commencera l'an prochain à un rythme de 400 unités par an, mais Limatech ambitionne 30 000 unités annuelles en 2028, persuadée que sa technologie au lithium, comme celle des batteries de smartphone, "plus performante de 20% que le principal concurrent direct" séduira les constructeurs du monde entier. Entretien avec Florence Robin, présidente et co-fondatrice de Limatech.

Publicité

France Bleu Isère - Florence Robin qu'est ce que ça a de différent ? Et est ce que ça a quelque chose de différent de faire des batteries pour l'aéronautique plutôt que pour la voiture ?

Florence Robin - Oui, nous fabriquons effectivement des batteries au lithium pour l'aéronautique, le spatial et la défense. Ce sont trois domaines qu'on dit "sévères" ou il faut répondre à des normes drastiques, des normes environnementales assez sévères comme par exemple la résistance aux vibrations, aux chocs, ce genre de choses. Donc ce ne sera pas tout à fait pareil que sur d'autres secteurs comme l'automobile, le train ou le nautisme, etc... Un avion ou un hélicoptère, ok, ça peut planer un petit peu, mais s'il y a le moindre problème, ça tombe et ça peut faire des morts. Ce n'est pas comme une voiture avec laquelle on peut garer sur le côté et attendre les secours.

Est ce que ça sous entend aussi des différences en termes de longévité, de durée de la batterie ?

Alors non... disons que là dessus, c'est pas vraiment l'idée. L'idée c'est qu'aujourd'hui ce qui existe dans l'aéronautique, ce sont des batteries au plomb ou au nickel-cadmium. Ce sont des matières qui sont toxiques, très polluantes et qui sont lourdes aussi. Le lithium est trois fois plus léger que du plomb ou du nickel cadmium et n'a pas cette toxicité. Plomb, nickel, cadmium, ce sont des matières cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques.

Travail de montage
Travail de montage - Limatech

Votre entreprise est née de la recherche du CEA. Elle est partie s'installer à Toulouse où est toujours le siège. Et là, vous effectuez une sorte de retour pour une ligne pilote de production à Voreppe. Qu'est ce qui explique ce retour ?

On a toujours été sur les deux régions. L'important, c'est d'allier la "vallée de l'électronique" à la "vallée de l'aéronautique". Et en plus, là, récemment, il y a plusieurs boîtes dans les batteries qui se sont montées à Grenoble, qui veulent en faire un peu la "vallée des batteries" également. Mais il y a eu aussi le Covid ! C'est à dire qu'a un moment donné, on ne pouvait plus se déplacer facilement entre Toulouse et Grenoble, alors il a fallu prendre une décision et c'est qu'on a fait notre déménagement.

Est ce que vous créez de l'emploi dans le bassin ?

Oui. Aujourd'hui on est 25 et on va doubler l'année prochaine. On pense être une centaine d'ici 2025 environ et après, au delà, c'est là qu'on va avoir un petit problème parce que le bâtiment ne peut pas accueillir plus de 100 personnes. Donc  il faudra qu'on trouve d'autres solutions. Comme il y a une "ligne pilote" qu'on pourra dupliquer, Voreppe est notre "usine pilote" qu'on souhaite aussi dupliquer et comme nous nous positionnons à l'international on imagine des duplications dans des pays où il y a beaucoup d'aéronautique.

Au plus près des clients...

C'est exactement ça.

Est-ce que vous avez du mal à pourvoir certains postes dans le bassin grenoblois ?

Non, nous nous sommes plutôt contents. Nous sommes une entreprise "à impact", qui donne du sens et on est très attractifs parce que nous sommes sur l'avenir, l'énergie, les batteries tout le monde en parle, donc c'est moins dur pour nous et on arrive à grandir. Nous sommes passés de 6 à 25 en deux ans donc c'est quand même bien. Il y a tout de même des petits soucis, on le voit, dans certains domaines comme la comptabilité par exemple. Je pense qu'on forme moins en comptabilité parce que peut-être qu'à un moment donné on a pensé que la digitalisation ferait qu'on aurait moins besoin de comptables. C'est peut-être ça.

Florence Robin, présidente et co-fondatrice de Limatech
Florence Robin, présidente et co-fondatrice de Limatech - Limatech

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined