Fin de la grève sur les sites de production des Maîtres laitiers du Cotentin

La CFDT, syndicat majoritaire, et la direction de la coopérative des Maîtres laitiers du Cotentin ont finalement trouvé un accord ce vendredi après-midi, après d'âpres négociations sur l'intéressement des salariés aux résultats de l'entreprise. "Nos trois propositions ont été acceptées", se réjouit Julien Destienne, représentant CFDT aux Maîtres Laitiers du Cotentin. Ces trois propositions sont le versement d'une prime Macron de 150 euros "pour tous les salariés, y compris les intérimaires" ; la refonte de l'accord d'intéressement ; et l'égalité de l'intéressement entre les salariés, "de la femme de ménage au cadre supérieur". Un accord qui met donc fin à la grève entamée jeudi soir 19 heures sur les trois sites manchois de Sottevast, Valognes et Méautis. La production a d'ailleurs repris dans l'après-midi. Il ne s'agissait pas de blocages car les camions, le personnel intérimaire et les CDD pouvaient entrer sur les sites. 

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"Ras le bol général"

"Tous les trois ans, on négocie d'une somme pour la coopérative à partager dès le mois de juillet avec les salariés. Nous ce qu'on veut, c'est _une égalité de l'intéressement entre les salariés__, de la femme de ménage au cadre supérieur_", expliquait Julien Destienne, représentant CFDT.

Ce vendredi matin, Sottevast est arrêté à 99%, Méautis et Valognes à 100%. Pour essayer de se faire entendre aux Maîtres laitiers du Cotentin, il faut des actions coups de poing - Julien Destienne, représentant CFDT

Mais au-delà de l'intéressement, les motifs de colère sont nombreux selon le syndicat majoritaire. Cet accord sur l'intéressement, c'est une première victoire pour la CFDT, mais il reste du travail à faire. "On n'a pas de mal à faire sortir les salariés. Il y a un ras le bol général. Les conditions de travail sont déplorables. On a fait appel à un cabinet extérieur pour les risques psychosociaux au sein des Maîtres laitiers du Cotentin, surtout dans les bureaux : on a eu sept arrêt sur quinze salariés au service commercial début juillet", note le syndicaliste. Le syndicat met en cause également "un management peut-être trop strict et trop sévère ces trois dernières années".

"Toujours le dernier moment"

A chaque assemblée générale, début septembre, aux Maîtres laitiers, on est les plus forts, on est le meilleurs. Derrière, quand vous avez des salariés qui ont travaillé pendant le covid, et qu'on leur en demande toujours plus pour zéro euro supplémentaire, il y a de quoi être écœuré - Julien Destienne, représentant CFDT

Julien Destienne regrette un "dialogue social tendu". "On nous pousse dans nos derniers retranchements. On attend toujours le dernier moment pour nous mettre, nous syndicats, dos au mur. On marche en année laitière. On aurait pu commencer les négociations dès le 1er avril. On doit rendre une signature avant le 30 septembre. On a été convoqué par la direction mi-septembre", s'interroge le représentant de la CFDT.