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"Les tabacs frontaliers ne vont plus exister", inquiétude à Laruns avec la fin du "une cartouche par personne"

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Depuis ce 29 mars, il est possible de ramener autant de cartouches de cigarettes que l'on veut des pays de l'UE. Un décret qui ravi les fumeurs, mais qui ne fait pas du tout les affaires des buralistes français, particulièrement à Laruns, juste à côté de la frontière espagnole.

Il est maintenant autorisé d'acheter autant de cartouches de cigarettes qu'on veut dans les autres pays de l'UE Il est maintenant autorisé d'acheter autant de cartouches de cigarettes qu'on veut dans les autres pays de l'UE
Il est maintenant autorisé d'acheter autant de cartouches de cigarettes qu'on veut dans les autres pays de l'UE © Radio France - Fanny Narvarte

"Je vais en prendre dix d'un coup !" Max, Lot-et-garonnais, a profité d'un séjour en Béarn pour faire une virée au col du Pourtalet, en Espagne, et faire le plein d'alcool mais surtout de cigarettes. Pour se mettre en conformité avec la législation européenne, un nouveau décret paru ce vendredi 29 mars lève la limitation à une cartouche par personne. Max peut en ramener autant qu'il veut : "on sera plus tranquille pour les contrôles", confie le jeune homme qui avait tendance à "tricher un peu", en ramenant toujours deux ou trois cartouches.

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Des contrôles plus nombreux

Attention quand même, les contrôles vont être renforcés aux frontières pour éviter la contrebande. Il faut pouvoir prouver que les cartouches ramenées sont pour sa consommation personnelle. Les douaniers seront donc plus attentif à certains signaux, par exemple si les cigarettes semblent être cachées dans la voiture, ou s'il y a trop de marques différentes, qui ont peu de chance d'être destinées à un seul fumeur.

Reste que ce nouveau décret réjouit les fumeurs qui habitent près de la frontière. "On va essayer de ne pas faire une razzia, même si ça fait faire de grosses économies", se raisonne Frédéric venu de Pau. Une aubaine aussi pour les ventas espagnoles. Marie-Claire gère la venta Anayet au Pourtalet, et pour elle les habitudes de consommation des Français vont un peu changer : "au lieu de venir une fois par semaine pour acheter une cartouche, ils viendront peut-être seulement une fois par mois, mais ils en achèteront beaucoup plus d'un coup. Pour le commerce, c'est toujours mieux quand les gens peuvent acheter davantage." Surtout que 80% de sa clientèle est française.

"Ça ne va pas du tout dans le bon sens"

De notre côté de la frontière en revanche, c'est plutôt la soupe à la grimace. "On ne comprend pas ce décret, on se dit que les tabacs frontaliers ne vont plus exister", s'inquiète Hakima Abid, gérante du bar-tabac L'Aventure, à Laruns en vallée d'Ossau, à quelques kilomètres de la frontière. Le tabac n'est pas ce qui lui rapporte le plus, mais ça fait venir du monde. "Heureusement que j'ai le bar pour tenir", souffle la commerçante. Elle sait pertinemment que les locaux vont déjà en Espagne, mais elle redoute que ce nouveau décret ne fasse encore plus de mal.

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"On n'a pas le choix, on va faire avec, mais on se pose des questions, ça incite à vendre. En tout cas on y réfléchit", explique Hakima Abid. Même constat du côté de la Fédération des buralistes Béarn et Soule. Contacté par France Bleu Béarn Bigorre, le président Jérôme Récapet regrette une législation "qui ne va pas du tout dans le bon sens. C'est même une attaque contre notre réseau". Il craint que les douaniers n'aient pas assez de moyens pour couvrir toutes les routes du département pour lutter contre la contrebande.

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