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Inflation : première baisse notable du prix du Panier France Bleu, tous les départements concernés

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Bonne nouvelle pour tous les consommateurs. Pour le deuxième mois consécutif, le prix du Panier France Bleu est en baisse. Même si cette baisse d'1,10 euro "n'est pas spectaculaire", notre partenaire NielsenIQ assure que l'on peut parler enfin d'une "baisse des prix généralisée".

Le prix du Panier France Bleu a baissé de plus d'un euro au mois d'octobre Le prix du Panier France Bleu a baissé de plus d'un euro au mois d'octobre
Le prix du Panier France Bleu a baissé de plus d'un euro au mois d'octobre © Getty - Kathleen Finlay

Un peu d'air pour le portefeuille des Français. Après une très légère baisse entre août et septembre, le recul des prix s'accentue au mois d'octobre : c'est le principal enseignement de la douzième édition du Panier France Bleu, en partenariat avec franceinfo et le cabinet NielsenIQ.

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Le ticket de caisse de l'ensemble de nos 37 produits du quotidien (pâtes, steaks hachés, haricots verts, chips, pizza, pâte à tartiner, pain de mie, shampooing, lessive....) s'élève en octobre à 108,51 euros. Si nous avions déjà perdu quelques centimes le mois dernier, le Panier baisse cette fois d'1,10 euro par rapport au panier du mois de septembre. Cette diminution "n'est pas spectaculaire", mais ce mois-ci, il est possible de parler d'une "baisse des prix généralisée", résume Emmanuel Cannes, expert inflation et prix chez NielsenIQ. Cette baisse se constate dans tous les départements : -1,32 euro à Paris, -1,14 euro en Isère, ou encore -1 euro en Loire-Atlantique par exemple.

"90% de nos catégories de produits suivies sur l'alimentaire sont en baisse"

Par rapport au mois dernier, les prix des produits de notre panier sont en diminution dans presque tous les rayons. D'après Emmanuel Cannes, "90% de nos catégories de produits suivies sur l'alimentaire sont en baisse. On peut vraiment parler de généralisation de la baisse". Selon les chiffres de NielsenIQ, les produits qui ont le plus chuté en un mois sont le pack de six bières blondes de marque (-36 centimes), le paquet de poisson pané (-30 centimes), le pack d'eau (-14 centimes) ou encore la boite de thon en tranche (-13 centimes).

Cela s'explique notamment par "une concertation commune" entre les fabricants et les distributeurs pour faire baisser les prix. La "pression" gouvernementale a peut-être incité certains industriels à agir sur les étiquettes, indique Emmanuel Cannes en guise de première hypothèse. En effet, les industriels et les représentants de la grande distribution devaient s'accorder sur "5.000 produits dont les prix ne doivent plus bouger ou bouger à la baisse", comme l'avait annoncé fin août Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie.

Emmanuel Cannes explique que des "actions ciblées" des fabricants "ont été répercutées par les distributeurs" sur les prix en rayons. "Les distributeurs aussi ont agi sur leurs marques propres, c'est-à-dire leurs marques distributeur et leur premier prix. Donc ce sont un peu ces deux actions communes qui font que l'on assiste à des baisses" précise-t-il.

L'inflation continue de ralentir

L'inflation, elle aussi, continue de ralentir. L'inflation n'est plus que de 10,17% sur un an, entre octobre 2022 et octobre 2023. C'est deux points de moins que le mois dernier.

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Une baisse qui ne compense pas les augmentations cumulées depuis deux ans

Si la baisse du Panier de plus d'un euro au mois d'octobre est une bonne nouvelle, elle ne compensera jamais les augmentations que l'on connait depuis presque deux ans, prévient toutefois NielsenIQ. Il suffit de comparer l'augmentation du prix du Panier pour s'en rendre compte. En octobre 2021, il coutait 87 euros, selon nos calculs. C'est 22 euros de moins qu'en octobre 2023.

On ne reviendra donc pas aux prix d'avant-crise et on ne reviendra pas non plus à ceux du début de l'année 2023 : "Ça paraît extrêmement compliqué parce que tous les coûts de structure, l'énergie, les salaires, ont quand même augmenté", explique Emmanuel Cannes.

Des hausses de prix pendant les Fêtes ?

À quoi doit-on s'attendre pour les semaines à venir ? Selon NielsenIQ, ces légères baisses pourraient se poursuivre. Mais Emmanuel Cannes, expert inflation et prix, émet un "petit bémol" pour la fin de l'année, "historiquement propice à des hausses de prix, car chacun va clôturer un peu ses comptes" et les acteurs de la grande distribution les veulent à l'équilibre, explique l'expert chez Nielsen IQ.

Cependant, les fabricants et les distributeurs ont aussi intérêt à garder les prix les moins hauts possibles afin de "donner une bonne image" auprès des consommateurs, ajoute Emmanuel Cannes qui estime que "les deux effets vont peut-être se contrebalancer".

Les négociations commerciales déterminantes

Le vrai changement interviendra lors de la conclusion des négociations commerciales entre industriels et supermarchés, qui doit être avancée en janvier 2024 (au lieu de début mars). Avec ce changement de date, le gouvernement espère répercuter plus vite les baisses du coût des matières premières sur les prix en magasin. Les députés et les sénateurs se réunissent en commission mixte paritaire ce lundi pour trouver un compromis final sur la date butoir. Ce sont ces négociations qui devront être scrutées de près, car elles détermineront les nouvelles hausses ou des baisses plus franches. Cependant, Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique du groupe E.Leclerc, indiquait ce lundi matin sur franceinfo que "tous les tarifs" demandés par les industriels "sont à la hausse". "Ils demandent entre 6 et 10% de demande de hausse pour 2024. Il va falloir ramener cela à 2-3% maximum pour casser l'inflation", a détaillé le patron de Leclerc.

Les négociations commerciales annuelles ont lieu chaque année et permettent de fixer les conditions (prix d'achat, place en rayon, calendrier promotionnel...) auxquelles les supermarchés vont s'approvisionner pour l'ensemble de l'année auprès de leurs fournisseurs agro-industriels pour les marques nationales. Ces négociations ne concernent pas les marques des distributeurs ou les marques premier prix.

Le prix du Panier France Bleu près de chez vous

Paris reste le département le plus cher de France avec un panier à 130,21 euros, quand la Vendée reste le moins cher. Les Vendéens payent leur panier 102,54 euros. 28 euros séparent les totaux de notre panier dans ces deux départements.

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Les 5 produits les plus inflationnistes

Voici les 5 produits du panier dont les prix ont le plus augmenté sur un an :

  • Le kilo de sucre premier prix : +53,3%
  • Le paquet de céréales pour le petit-déjeuner 1er prix : +17,5%
  • Le paquet de 500g de riz de marque distributeur : +16,8%
  • Le litre d'huile d'olive de marque distributeur : +15,06%
  • La sauce tomate de marque : +14,3%

L'inflation du sucre ralentit très légèrement, mais son cours à l'international est toujours très élevé. C'est pour cela que les confiseries ont beaucoup augmenté, mais NielsenIQ indique que l'on sent aussi un impact sur toute l'épicerie sucrée comme les confitures ou les sirops.

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Les produits qui augmentent le plus dans chaque département, tous rayons confondus

Ce graphique prend en compte tous les produits, tous rayons confondus, et pas seulement ceux de notre Panier.

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La composition du Panier France Bleu

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Les 37 produits du Panier France Bleu
Les 37 produits du Panier France Bleu © Radio France - Stéphanie Berlu/franceinfo

La méthodologie du Panier France Bleu

franceinfo et France Bleu se sont associés au cabinet NielsenIQ, cabinet spécialisé dans le suivi de la consommation, pour établir ce panier. Sa composition répond à deux objectifs : être au plus proche de la consommation des ménages, avec un panier de produits alimentaires et d'hygiène du quotidien, et être le plus mixte possible dans sa composition, en mélangeant produits de marque nationale, produits de marques distributeurs et produits premiers prix.

Il y a une forte représentation dans notre panier des produits premiers prix et de marque distributeurs. Un choix expliqué par les tendances des derniers mois : les Français se sont massivement tournés vers ces produits pour pallier l'inflation et s'ils restent encore bien moins chers que les autres, c'est aussi sur eux que la hausse des prix a été la plus importante.

Chacun de ces produits a alors été rattaché à une des plus de 500 catégories de produits que surveille NielsenIQ, qui nous a fourni l'inflation moyenne de la catégorie sur le mois de juillet et le prix moyen du produit en France sur une période de quatre semaines, du 25 septembre au 22 octobre 2023. L'inflation du panier a ensuite été obtenue en calculant la moyenne des inflations. Pour obtenir le prix du panier par département, nous avons appliqué au montant national l'indice des prix de chaque département.

Vous n'y trouverez pas de fruits et légumes frais, car la base de données à laquelle nous avons eu accès ne permettait pas de suivre les fruits et légumes en vrac.

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

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