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Le patron de la SNCM débarqué

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Les représentants de l'Etat se sont abstenus lors du conseil de surveillance de la compagnie maritime réuni lundi à Marseille, ne permettant pas la reconduction du directoire de la SNCM présidé par Marc Dufour. L'actionnaire principal Transdev reprend donc la main, dans un contexte très tendu. Politiques locaux et syndicats crient à la trahison.

Navires de la SNCM dans le port de Marseille
Navires de la SNCM dans le port de Marseille © Radio France

La position du gouvernement s'annonçait décisive lors du renouvellement du directoire de la Société nationale maritime Corse-Méditerranée (SNCM), que son principal actionnaire, l'opérateur de transport Transdev (filiale de Veolia et de la Caisse des dépôts), souhaitait remplacer. Au cours de cette assemblée, les représentants de Transdev (66 % du capital), l’Etat (25 %) et les salariés (9%) devaient décider du maintien ou non de l’actuel patron de la SNCM, Marc Dufour, dont le mandat s'achève fin mai. Et au delà, de la stratégie de la compagnie maritime, en grandes difficultés.Marc Dufour et les salariés militaient pour un plan de revitalisation de l’entreprise prévoyant l’achat de quatre nouveaux navires et la suppression de 500 postes sur 2.600, afin de maintenir l’entreprise à flot. Un projet jugé trop couteux par Transdev. Autre raison de la non-viabilité de ce plan selon l'actionnaire prinicipal : la condamnation de Bruxelles à rembourser 440 millions d’euros d’aides publiques jugées illégales.

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Les trois représentants de l'Etat se sont donc abstenus lors du vote, rejetant par six voix contre cinq le renouvellement du mandat du directoire. "Une abstention d'exigence et de clarification" , selon Frédéric Cuvillier, secrétaire d'Etat aux Transports, qui demande à Transdev, désormais soumis à un* "devoir de résultat"* , d'assumer "le poids et le sens de ses responsabilités" .

"Il était important de "mettre un terme à la quasi paralysie qui menaçait la société".
(Frédéric Cuvillier, secrétaire d'Etat aux Transports)

La mairie de Marseille et la sénatrice socialiste Samia Ghali ont aussitôt critiqué ce choix, craignant la disparition de la compagnie maritime car cette abstention de l'Etat implique de fait l'abandon du plan de redressement de l'entreprise, pourtant initialement soutenu par les pouvoirs publics.

"La SNCM et ses 2.600 salariés mais aussi les collectivités qu'elle dessert, ne méritent pas d'être traités avec un tel cynisme. Cette décision précipite un dépôt de bilan que le gouvernement avait annoncé vouloir éviter"(Samia Ghali, sénatrice PS des Bouches-du-Rhône)

De leur côté, salariés et syndicats ne décolèrent pas. Pour eux, l'éviction de Marc Dufour est le signe d'une volonté de "démantèlement" de la compagnie. Ils craignent que le gouvernement ne fasse ainsi "place libre à Corsica Ferries" , principal concurrent de la SNCM, et ont demandé à rencontrer le Premier ministre et le secrétaire d'Etat aux Transports au plus vite.

"C'est du gâchis, c'est une trahison de l'Etat"(Pierre Maupoint de Vandeul, élu CFE-CGC)

Le PDG de Transdev joue la carte de l'apaisement : "Nous souhaitons permettre à la SNCM de se construire un avenir, qui ne soit ni la liquidation, ni la fuite en avant" , a indiqué Jean-Marc Janaillac, assurant que l'actionnaire principal allait "désormais pouvoir travailler sereinement dans l'intérêt de la compagnie, de ses salariés et de ses clients" . Donc acte. "Plus que jamais on va se mobiliser autour du projet" , répondent les syndicats.

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