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La nouvelle éco : La Bonne Pioche, à Grenoble, quel avenir pour la vente en vrac ?

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Ces dernières années, les magasins qui font du vrac ont poussé comme des champignons. Mais ces commerces voient leur chiffre d'affaires baisser à cause des nouvelles habitudes de consommation des Français, suite au Covid. Pour en savoir plus, nous sommes allés à la Bonne Pioche, à Grenoble.

L'épicerie qui vend en vrac alimentation, cosmétiques et produits ménagers a ouvert ses portes en 2016 à Grenoble L'épicerie qui vend en vrac alimentation, cosmétiques et produits ménagers a ouvert ses portes en 2016 à Grenoble
L'épicerie qui vend en vrac alimentation, cosmétiques et produits ménagers a ouvert ses portes en 2016 à Grenoble © Radio France - Véronique Pueyo

Les magasins qui font de la vente de produits en vrac se sont multipliés ces dernières années. La France en compte aujourd'hui 920, alors qu'ils étaient une quinzaine en 2015, selon les chiffres de Réseau Vrac, qui regroupe les professionnels du vrac. Mais suite au covid, les Français ont changé leurs habitudes de consommation. D'après une étude réalisée par Réseau Vrac, entre mai et novembre 2021, plus de 80% de ces commerces ont vu leur chiffre d’affaires baisser de 20% par rapport à la même période en 2020, en raison d'une baisse de la fréquentation de l'ordre de 30%. Nous avons voulu savoir ce qu'il en était pour la Bonne Pioche, pionnière dans le secteur, une épicerie grenobloise qui vend en vrac alimentation, cosmétiques, produits ménagers, selon trois critères : qualité, proximité et zéro déchets. Elle s'est montée en SCOP,  société coopérative de production. Le principe est simple : vous venez avec vos récipients vides que vous remplissez selon vos besoins.

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Matthias Charre, vous êtes l'un des six associés-salariés de La Bonne Pioche. Vous existez depuis 2016. Vous avez connu une belle progression. Qu'en est-il aujourd'hui? Avez-vous ressenti une désaffection du public ?

On va dire que depuis septembre 2021, il y a une légère baisse au niveau de la fréquentation et du chiffre d'affaires qui peut s'expliquer. Il y a peut-être une anticipation ou une réalité de baisse de pouvoir d'achat des gens. On voit que les prix des matières premières et donc de l'alimentaire augmentent. Actuellement, il y a peut-être aussi des gens qui passent plus par du drive, de la livraison à domicile. Le télétravail a modifié les trajets des personnes. Certaines qui pouvaient s'arrêter chez nous ne le font plus parce que ce n'est plus sur leur route. Ce sont des facteurs assez pluriels qui peuvent expliquer cette baisse de fréquentation chez nous mais plus globalement dans les magasins bio. Il y a une baisse d'activité marquée en France aujourd'hui.

Est-ce que les grandes surfaces qui se sont mises, elles aussi, à faire du vrac vous font concurrence ? 

Je ne suis pas sûr, parce que nous, on attache une importance très forte à la qualité des produits et aux liens que l'on a avec les producteurs locaux. On travaille en direct systématiquement avec les producteurs. Du coup, les gens qui viennent chez nous viennent pour la qualité de nos produits. Ils nous le disent souvent.

Une loi est en préparation qui vous interdirait de vendre certains produits en vrac ? Qu'en est-il exactement ? Cela vous inquiète-t-il ?

En fait, la loi existe déjà. Il y avait un vide juridique et elle a défini ce qu'était la vente en vrac. En ce moment, ce qui est à l'étude, dans le cadre de cette loi, ce sont des décrets. L'un d'eux prévoirait l'interdiction de vendre en vrac certains produits ménagers, des détergents type lessive, des produits en poudre. Parce que la poudre pourrait, par exemple, se déposer sur des aliments ou que cela pourrait être dangereux pour des enfants, qui pourraient se servir seuls, en déjouant la surveillance de leurs parents. Mais à mon avis, on va plus aller vers l'encadrement de la vente de ces produits que l'interdiction pure et simple. 

Comment voyez-vous l'avenir pour La Bonne Pioche ? 

On est plutôt confiant. Il y a un petit ralentissement, certes. Mais à mon avis, c'est conjoncturel et on croit en notre modèle économique, celui d'un commerce de proximité où les gens viennent à la Bonne Pioche parce qu'ils nous connaissent, ils savent comment on travaille. Nous sommes pour partager notre expérience, notre savoir-faire. Récemment, deux personnes, qui veulent ouvrir une boutique de vrac, sont venues voir comment on travaillait. A terme, si on est plusieurs dans la région, on pourrait mutualiser le transport, le stockage voire la communication !

Matthias Charre ( à gauche) et son collègue Rodolphe, devant le stand des fruits et légumes de la Bonne Pioche
Matthias Charre ( à gauche) et son collègue Rodolphe, devant le stand des fruits et légumes de la Bonne Pioche © Radio France - Véronique Pueyo

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