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La nouvelle éco : Une boulangerie de Rennes fermée le dimanche, faute de personnel

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La boulangerie Dubois, installée près de la gare de Rennes depuis 9 ans, a décidé, il y a un mois, de fermer les dimanches. L'équipe est en sous-effectif depuis plusieurs mois et le patron n'arrivait pas à recruter. Il ne pouvait plus assurer deux jours de repos par semaine à son personnel.

La boutique tourne avec six personnes, contre onze, il fut un temps. La boutique tourne avec six personnes, contre onze, il fut un temps.
La boutique tourne avec six personnes, contre onze, il fut un temps. © Radio France - Clara GUICHON

À Rennes, la boulangerie Dubois, située rue de Châteaugiron, à proximité de la gare, a pris la décision de fermer le dimanche. Depuis février, le patron du magasin cherche du monde en magasin et en cuisine, en vain. Ces deux derniers mois, son équipe a enchaîné les jours avec seulement un jour de repos par semaine.

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Des semaines de 6 jours

Ils ne sont plus que six à faire tourner la boutique, contre 11, il fut un temps. Alors le patron, Sébastien Dubois, a dû se résoudre à fermer le dimanche, quitte à faire une croix sur près d'un tiers de son chiffre d'affaires. "Je n'imaginais pas une boulangerie fermée le dimanche, avoue l'homme de 46 ans. Mais là, ce n'était plus possible..." Personne ne postule chez lui et il sait que ses collègues sont dans la même situation. Il manquerait, selon lui, une cinquantaine de personnes dans les boulangeries de Rennes.

Et depuis deux mois, la cadence est infernale à cause du manque d'effectif. "Quand il y a suffisamment de monde, on arrive à faire un roulement, explique Sebastien Dubois. Là, je suis obligé de faire travailler mon personnel tous les jours de la semaine où on est ouvert. Fermer le dimanche, en plus du lundi, ça assure à tous deux jours de congés."

"Mon dos et mes bras en pâtissent et j'ai déjà fait quelques séjours à l'hôpital" - Sebastien Dubois, boulanger depuis 30 ans

Le boulanger a 46 ans, 30 ans de métier derrière lui et des semaines à enchaîner les jours pour boucher les trous. Il a déjà abattu deux fois plus de travail sur une longue période quand il ne trouvait pas de boulanger. Il est fatigué. "Je commence à en avoir un peu marre, avoue-t-il. Mon dos et mes bras en pâtissent et j'ai déjà fait quelques séjours à l'hôpital."

Le repos le dimanche, avec de vraies réunions de famille où il n'arrive pas quand l'apéro est terminé, c'est un luxe qu'il savoure. Il a l'impression que, pour la jeune génération, c'est presqu'un prérequis, surtout depuis le Covid-19. "Les candidats ne veulent pas travailler chez vous si vous n'êtes pas fermé le dimanche ou si vous leur demandez de faire plus de 35 heures, raconte-t-il. Moi, quand j'ai commencé à bosser, c'était six jours sur sept, avec 50 à 60 heures par semaine, même en apprentissage. Et on n'avait rien à dire."

Sa pâtissière, Emma Menguy, embauchée en septembre dernier, était prête à garder ce rythme. Elle commence à prendre goût à ce nouvel emploi du temps. "La qualité de vie est différente, compare-t-elle. Mon conjoint est aussi boulanger. Il a ses dimanches. Ça nous permet de partir en week-end et d'aller voir ma mère dans les Côtes-d'Armor." Ça ne devrait pas changer avant un moment. Son patron n'a pas l'intention de revenir sur cette décision.

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