Passer au contenu
Publicité

La fermeture des remontées mécaniques en Isère entraîne "un effet domino sur tout le territoire"

Par

Alors que les vacances d’hiver démarrent ce vendredi soir, les stations de ski iséroises accusent une baisse de 40 à 80% de leur taux de réservation sur les hébergements, selon Vincent Delaitre. Le directeur d’Isère attractivité était l’invité de France Bleu Isère matin à 7h45.

Une remontée mécanique à l’arrêt à l’Alpe d’Huez. Une remontée mécanique à l’arrêt à l’Alpe d’Huez.
Une remontée mécanique à l’arrêt à l’Alpe d’Huez. © Radio France - Stéphane Milhomme

Les vacances d’hiver démarrent ce vendredi soir en Isère et même si le gouvernement n’a pas imposé de restriction de circulation entre les régions, le secteur du tourisme de montagne s’attend à une grosse perte de chiffre d’affaires, en raison de la fermeture des remontées mécaniques. 

Publicité

Vincent Delaitre, bonjour, si on compare à un mois de février normal, où en est-on cette année des réservations pour les vacances d’hiver dans les stations iséroises ? 

Dans les stations c’est la double-peine, à la fois avec la fermeture des équipements touristiques comme les restaurants et puis la fermeture des remontées mécaniques qui vont plonger l’économie iséroise dans des abîmes. Au niveau des réservations, selon les stations, nous sommes entre moins 40 et moins 80% du taux de réservation

On comprend l’intérêt pour les stations de promouvoir le ski de randonnée, le ski nordique ou encore les raquettes mais cette baisse du taux de réservation veut dire que la communication sur la montagne sans remontées n’a pas si bien fonctionné, finalement ? Le ski reste ce qui attire le plus les touristes ? 

Les stations n’ont pas attendu cette crise pour se diversifier, certaines grandes stations de l’Oisans offrent jusqu’à 25 activités différentes en dehors du ski alpin. Donc la richesse de l’offre est très importante, mais les personnes qui viennent de Paris et d’autres territoires en France viennent en Isère d’abord pour pratiquer le ski alpin

Cette situation est bien sûr due à la fermeture des remontées mécaniques mais aussi à celle des restaurants. Les professionnels de ce secteur font tout pour maintenir une offre grâce à la vente à emporter mais tout cela est compliqué, d’autant plus avec le couvre-feu à 18 heures…

Nous sommes en train de prendre la mesure de ce qu’est l’écosystème d’une station. C’est l’ensemble des acteurs touristiques, mais aussi sanitaires, car il y a des pharmacies en stations qui sont en grande difficulté. Nous voyons aussi les dégâts sur les industriels. 60 industriels dans le bassin grenoblois travaillent pour le territoire de montagne et accusent des pertes de chiffre d’affaires de moins 30 à moins 50%. 

Ces industriels dont vous parlez travaillent dans quels domaines ? 

Ce sont tous les équipementiers de remontées mécaniques comme Poma, les fabricants de ski comme Rossignol, ou les fabricants de textile ou de matériel de piste. Je pense qu’à Paris, lorsqu’on a décidé de fermer les remontées mécaniques, on n’a pas imaginé le jeu de domino que cela allait entraîner sur tout le territoire et pas uniquement sur les stations qui vont être en très grande difficulté. 

Craignez-vous que cette saison fortement impactée par la crise sanitaire laisse des traces dans l’investissement, le prix de l’immobilier ou même dans l’emploi des saisonniers futurs ? 

Il y a des effets à très court terme, comme pour les saisonniers qui sont en très grande précarité, des entreprises et petits commerçants qui déposent le bilan. Et puis cette crise va avoir un effet sur plusieurs années. Les stations ne vont pas pouvoir investir dans les mois qui viennent pour renouveler leurs équipements. Les grands équipementiers vont entrer dans trois à quatre années de crise. 

Certains maires, comme celui de l’Alpe d’Huez, disent qu’ils ne rouvriront pas les domaines en mars, même si c’était possible, car cela coûterait trop cher pour le peu de temps qu’il resterait. La saison est vraiment pliée cette année ? 

Pour la saison d’hiver, oui. Un domaine skiable se prépare, il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour enclencher toute la machine. Février représente 60% du chiffre d’affaires donc la saison d’hiver est effectivement pliée pour cette année

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined