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L'entreprise chambérienne Ekosport prévoit un million d'euros de pertes à cause du Brexit

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À peine entré en vigueur, le Brexit a déjà des conséquences sur les entreprises. C'est le cas de la société chambérienne Ekosport, spécialisée dans l'équipement sportif outdoor. Selon son dirigeant, elle pourrait perdre un million d'euros en 2021.

Le magasin Ekosport à Saint-Alban-Leysse
Le magasin Ekosport à Saint-Alban-Leysse © Radio France - Luc Chemla

Après la fermeture des remontées mécaniques, voilà le problème du Brexit. Les nouvelles règles commerciales sont entrées officiellement en vigueur le 1er janvier, suite notamment à l'accord commercial signé entre le Royaume Unis et l'Union Européenne le 24 décembre. Mais les conséquences se font déjà sentir pour les entreprises, notamment la société chambérienne Ekosport, spécialisée dans l'équipement sportif en plein air. Son dirigeant Yannick Morat revient sur la situation. 

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France Bleu Pays de Savoie : Quelles conséquences le Brexit a-t-il sur vos affaires ? 

Yannick Morat : Là on a 500 commandes qui sont en attente, bloquées. Une partie est chez les transporteurs ou dans des camions, on ne sait pas  trop où. Une autre partie est chez nous et on ne sait toujours pas comment on va pouvoir les expédier. Il faut refaire les documents, changer de transporteur et ça c’est très compliqué puisque les étiquettes sont déjà sur les colis, etc. Donc notre service client explose un petit peu au niveau de la langue anglaise parce que forcément ça va provoquer de l’insatisfaction.

En quoi le Brexit bloque-t-il la livraison de ces commandes ? et en quoi est-ce un problème pour plus tard ? 

C’est une remise en place des formalités douanières qui n’existaient pas ces dernières années puisque l’Angleterre faisait partie de l’Union Européenne. Avant il y avait une libre circulation des biens,  il suffisait de s’acquitter de la TVA anglaise, ce que l’on fait directement comme dans tous les pays avec lesquels on  travaille. Là, il faut que chaque colis soit dédouané, donc ce sont des formalités, des documents et des frais de douane. 

Le coût va augmenter pour les clients anglais. C’est un premier frein évidemment. Le deuxième concerne les retours. Quand on vend sur internet, il y a des colis qui reviennent pour des problèmes de taille ou  autre, on a à peu près 11% de taux de retour. Cependant, désormais, en retour le client ne sait pas combien de temps son colis va prendre pour revenir chez nous, comment il va être remboursé, est-ce qu’il va  bien retoucher les frais de douane dont il se sera acquitté. Tout ça ce sont des complications qui vont évidemment freiner les affaires des vendeurs internet en Angleterre.

Avez-vous déjà pu évaluer le manque à gagner à cause du Brexit en 2021 ?

Je pense que ce sera 1 million d’euros de chiffre d’affaires en moins bien entendu. C’est considérable, c’est considérable ! On a déjà constaté  ces dernières semaines que notre volume d’affaires baissait de manière  drastique sur l’Angleterre. Il a été divisé par deux à peu près,  l’Angleterre est un des trois plus gros pays chez nous en terme d’exportations. On envoie entre 4 et 5 millions d’euros de  marchandises par an. Beaucoup de skieurs viennent d’Angleterre, vont-ils venir tout aussi facilement ? 

Et puis il y la monnaie dont on n’a pas parlé. C'est la troisième constante. Comme ils ne sont pas en euros les Anglais achètent ou ou non en fonction des variations. Tout cela fait beaucoup de complexités qui forcément vont nous amener à voir notre  chiffre d’affaires baisser.

Mais n'étiez-vous pas préparé à ce Brexit ? 

On ne peut pas dire que l’on découvre le Brexit évidemment mais on avait l'espoir jusqu’à la fin d’avoir un accord commercial vraiment fluide qui se rapproche un petit peu des facilités  intracommunautaires. On ne pensait pas véritablement à avoir à remettre en place toutes ces formalités douanières. 

Ce à quoi on ne s’était pas préparé, ce sont les blocages de camions. On a des  transporteurs qui ont refusé de livrer nos colis, qui ont refusé de les collecter chez nous et ces transporteurs ne sont pas aujourd’hui aptes à réaliser eux-mêmes toutes ces formalités  douanières. Ce qui nous inquiète, ce sont les équipes à mettre en place, autant du côté Français qu’Anglais. Remettre en place une douane entre deux pays à travers lesquels passent beaucoup de marchandises, cela nous paraît quelque chose d’assez énorme. J’imagine que les premiers mois risquent d’être  un beau bazar, avec des colis en souffrance un peu partout.  

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