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L'activité des carrières de Bourgogne va s'accroître promet le PDG du groupe canadien Polycor

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Ca bouge dans l'industrie de la pierre naturelle. Le groupe canadien Polycor va prendre le contrôle de Rocamat, propriétaire de quatre carrières en Bourgogne et placé en redressement judiciaire. La promesse d'achat doit être détaillée à ses salariés à partir du 6 mars et validée par la justice.

 La carrière de Massangis (Yonne)  a obtenu une certification qui permet aux professionnels de s’assurer que les pierres qu’ils utilisent sont produites de façon responsable.  La carrière de Massangis (Yonne)  a obtenu une certification qui permet aux professionnels de s’assurer que les pierres qu’ils utilisent sont produites de façon responsable.
La carrière de Massangis (Yonne) a obtenu une certification qui permet aux professionnels de s’assurer que les pierres qu’ils utilisent sont produites de façon responsable. © Radio France - Thierry Boulant

C'est sans doute la sortie du tunnel qui se profile à l'horizon pour Rocamat, une entreprise créée en France en 1853 et spécialisée dans l'extraction et la transformation de pierre. Rocamat est en redressement judiciaire mais elle fait aujourd'hui l'objet d'une promesse d'achat pour acquérir 100% de son capital par le groupe Polycor d'envergure mondiale dont le siège est au Canada. Pourquoi ce rachat et quelles conséquences pour l'activité de la pierre en Bourgogne ? Entretien avec Patrick Perus, le PDG du groupe Polycor.

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France Bleu Bourgogne : Le groupe Polycor est leader mondial de l'industrie de la pierre naturelle. Pourquoi ce rachat de Rocamat ?

Patrick Perus : Il y a deux raisons. D'abord, en France, il se passe quelque chose d'extraordinaire. Le monde de la construction est en train de changer pour construire des bâtiments durables, avec une faible empreinte carbone. La pierre va jouer un rôle majeur dans cette révolution. On connaît bien les marchés mondiaux et en France, le marché est bien en avance sur le reste du monde et donc on voulait y participer. Et puis, il y a aussi un savoir faire et une connaissance exceptionnels de cette matière en France. Rocamat avec son histoire, la qualité des équipes et des carrières sont pour nous la meilleure manière de s'ancrer sur le marché français.

Polycor était déjà dans le capital de Rocamat. Qu'est ce que ça va changer exactement pour cette entreprise ? Est ce qu'elle va disparaître ou au contraire se développer ?

On l'achète pour la développer. On a les moyens financiers et des plans d'investissements ambitieux pour augmenter les capacités de production, parce qu'on pense que la demande de pierre en France à cause du Standard RE 2020 va exploser. Et donc il va falloir être prêt et sans doute faire ces investissements pour devenir le leader sur ce métier.

Rocamat était en redressement judiciaire ?

L'entreprise était en redressement judiciaire depuis 2018 et grâce à cette transaction là, c'est l'occasion d'en sortir. Mais la transaction n'est pas encore totalement approuvée. On a juste fait une offre. C'est soumis à un certain nombre d'autorisations, notamment celle du tribunal de commerce de Bobigny qui devra entériner la sortie du redressement judiciaire.

Quel sera l'avenir des carrières de notre région et notamment, en Côte d'Or, de l'usine de transformation de Corgoloin ?

On n'a pas l'intention de la rouvrir. Par contre, la grosse opération, c'est l'usine de Ravières dans l'Yonne. On a vraiment l'intention de continuer à la développer. C'est une usine connue dans le monde entier. Et en Côte-d'Or, il y a aussi notre carrière de Massangis qui va bien. Donc, l'activité en Bourgogne va croître. Avec notre implication, elle va continuer à croître.

Votre projet de rachat sera présenté dès le lundi 6 mars dans l'entreprise et sera aussi soumis à l'autorisation du tribunal de commerce de Bobigny. Est ce que vous êtes optimiste ?

Oui, bien sûr. Je suis certain d'une issue positive.

Polycor est groupe qui intervient à l'échelle mondiale, est ce que ça veut dire que les pierres de nos carrières de Bourgogne vont partir à l'autre bout du monde ou on pourra toujours en trouver sur le marché français ?

Rocamat a toujours été présent à l'export sur des projets prestigieux en Chine et aux États-Unis, donc on continuera cette tradition là. Mais la croissance, l'avenir, elle est dans la fourniture locale d'un matériau de construction bas carbone, c'est ça qui nous intéresse et c'est ça qu'on va développer. La partie export a toujours été un élément marginal dont on parle beaucoup parce que c'est souvent des projets prestigieux, mais la réalité, c'est que l'essentiel de la pierre a toujours été vendu au marché français et ça continuera.

Un optimisme sur une explosion à venir du marché

Le placement de Rocamat en redressement judiciaire et le manque d'investissements dans les fabriques illustre les difficultés d'un marché de la construction malmené par une concurrence internationale forte sur les matériaux, mais la donne est en train de changer. *"*On est persuadé de l'avenir de la pierre naturelle en France pour deux raisons. D'un matériau de décoration pour des projets haut de gamme, ça devient un matériau de construction. Pourquoi ? Parce que c'est un matériau qui ne nécessite pas d'énergie. Il n'y a pas d'empreinte carbone comme pour le bois. Ce sont les deux matériaux les plus évidents pour décarboner l'industrie de la construction. Et donc, à partir du moment où les politiques ont décidé d'être sérieux là dessus et de décarboner notre économie, la pierre va jouer un rôle majeur. Evidemment, utiliser la pierre, ça veut dire aussi utiliser la pierre locale. Autant les matériaux de décoration pouvaient venir de très loin dans le monde, autant les matériaux de construction utilisent des pierres locales. Et donc, pour ces deux raisons là, nous, on est optimiste sur l'avenir de la filière en France après, des décennies très difficiles. Mais là, la dynamique est différente." s'enthousiasme le PDG de Polycor.

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