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Jean-Bernard Pearon, directeur de l'ADMR Loiret : "90% de nos salariés concernés par l'obligation vaccinale"

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Face au Covid-19, l'obligation vaccinale va être instaurée pour certaines professions : le projet de loi a été adopté définitivement au Parlement. Parmi les structures qui seront très impactées, l'ADMR du Loiret. Entretien avec son directeur Jean-Bernard Pearon.

L'ADMR45 emploie 200 salariés, dont 160 aides à domicile et une quinzaine d'aides-soignants L'ADMR45 emploie 200 salariés, dont 160 aides à domicile et une quinzaine d'aides-soignants
L'ADMR45 emploie 200 salariés, dont 160 aides à domicile et une quinzaine d'aides-soignants - DR

Le processus parlementaire a pris fin dimanche soir : députés et sénateurs ont trouvé un accord pour le projet de loi élargissant l'utilisation du pass sanitaire et instaurant la vaccination obligatoire contre le Covid-19 pour certaines professions - personnels des établissements de santé, aides à domicile, ambulanciers, professionnels de santé libéraux, pompiers, membres des associations agréées de sécurité civile. Tous auront finalement jusqu'au 15 octobre pour se faire vacciner, sous peine de sanctions qui ne pourront pas aller, toutefois, jusqu'au licenciement.

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Parmi les structures particulièrement impactées dans le Loiret : l'ADMR 45, spécialisée dans les services à la personne. Sur les 200 salariés de l'association, la plupart seront concernés par l'obligation vaccinale : les 160 aides à domicile et la quinzaine d'aides-soignants qui accompagnent au quotidien 2.500 personnes âgées ou fragiles. Entretien avec Jean-Bernard Pearon, le directeur de l'ADMR 45.

Etes-vous favorable à cette obligation vaccinale qui va être imposée à près de 90% de vos salariés ?

Oui, en tant que directeur de l'ADMR dans le Loiret, je comprends et je soutiens cette obligation vaccinale. D'autres pays ont eu recours à ce genre d'obligation, on s'adresse à des publics fragiles : prendre des précautions supplémentaires n'a rien de surprenant. Maintenant, j'entends bien les réticences, elles sont de mon point de vue très respectables ; on peut comprendre que des gens se posent des questions sur la rapidité avec laquelle les vaccins ont été développés ou sur les volumes très importants qui ont été produits en très peu de temps. Simplement, on s'en remet quand même aux autorités scientifiques qui font la part des choses entre les bénéfices et les risques. Et surtout aujourd'hui, on n'a pas le droit de faire prendre des risques aux personnes fragiles qu'on accompagne.

Dans le Loiret, l'ADMR accompagne quelque 2 500 bénéficiaires
Dans le Loiret, l'ADMR accompagne quelque 2 500 bénéficiaires © Radio France - Aurore Richard

Avez-vous une idée de la situation actuelle au sein de votre personnel : combien sont déjà vaccinés ?

A vrai dire non, car c'est une donnée à caractère personnel sur laquelle les employeurs n'ont pas le droit d'enquêter à l'heure actuelle. Nous avons incité nos salariés à se faire vacciner, en leur laissant la possibilité de réserver un créneau pendant leur temps de travail. Certains ont effectué cette démarche, mais on n'a pas stocké ni compilé cette information puisqu'on n'a pas le droit de le faire. S'y ajoutent sûrement des salariés qui se sont fait vacciner sur leur temps libre et qui ne nous en ont pas parlé. Si je devais hasarder une estimation - et j'emploie le mot "hasarder" à dessein - je pense que plus de la moitié de nos salariés ont déjà reçu au moins une dose de vaccin, mais ce n'est vraiment qu'une estimation.

Que se passera-t-il après le 15 octobre : savez-vous déjà comment vous vérifierez cette obligation vaccinale ?

On n'y a pas encore réfléchi, on essaie d'être pragmatique. On attend la loi et les décrets d'application : quels seront les moyens qui nous seront donnés pour effectuer ces contrôles, si c'est à nous de les exercer ? Ou bien ces contrôles seront-ils du ressort de l'administration ou de la médecine du travail ? Pour l'instant, on n'en sait rien. Ce qui est sûr, c'est qu'on respectera la loi, toute la loi et rien que la loi, et qu'on assumera notre responsabilité d'employeur. En précisant qu'on fait partie d'un réseau national, et qu'on travaille avec le conseil départemental du Loiret et l'Agence régionale de santé, avec qui j'imagine qu'on se concertera.

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