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“Je me demande combien de temps on va tenir” : l'angoisse d'un coiffeur amiénois face à l'explosion des coûts

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Alors que les coiffeurs se retrouvent de plus en plus en difficulté avec l'inflation et l'explosion des prix de l'énergie, beaucoup essaient d'économiser le plus possible. Illustration dans le centre-ville d'Amiens avec les gérants du salon de coiffure “Charles”.

En plus de la baisse du nombre de clients, le salon accuse une hausse importante du nombre de factures. En plus de la baisse du nombre de clients, le salon accuse une hausse importante du nombre de factures.
En plus de la baisse du nombre de clients, le salon accuse une hausse importante du nombre de factures. © Radio France - Lison Bourgeois

“Je viendrais ici jusqu'à la fin de mes jours, avec ma canne ou mon déambulateur”, promet Marylène à sa coiffeuse Esther Fiore. Mais les clients habitués, comme la retraitée, sont de plus en plus rares au salon “Charles”, situé dans le centre-ville d’Amiens à côté du Beffroi. “Quelqu'un qui venait avant tous les mois ou tous les mois et demi, vient désormais tous les deux mois voire tous les trois mois”, observe la cogérante du commerce.

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Une situation aggravée par l'inflation et la crise énergétique

En plus de la baisse du nombre de clients, le salon accuse une accumulation des factures. Une situation qui a débuté avec la crise sanitaire, mais qui s’est aussi amplifiée par l’inflation et la crise énergétique.** Les patrons de TPE/PME attendent avec angoisse leur prochaine facture d'électricité, car le prix de cette énergie a augmenté de 10% au 1er août. Le co-gérant Stéphane Caron confie que c’est une situation très stressante pour lui.

À Amiens,  Esther Fiore et Stéphane Caron tiennent le salon de coiffure “Charles” en plein centre-ville à côté du Beffroi.
À Amiens, Esther Fiore et Stéphane Caron tiennent le salon de coiffure “Charles” en plein centre-ville à côté du Beffroi. © Radio France - Lison Bourgeois

"C'est quelque chose de très stressant, ça vous coupe la faim"

Aujourd'hui, il a la hantise que son commerce fasse faillite. “Je me lève le matin, je me dis : est-ce qu'on va tenir encore un mois, cinq mois ou un an”, explique-t-il. “Après bientôt 16 ans d'activité, il y a des matins où je me demande combien de temps on va tenir le coup. C'est sûr, c'est quelque chose de très stressant, ça vous coupe la faim quoi”, confie-t-il.

Sur le premier semestre 2023, le salon a enregistré près de 4 % supplémentaire de chiffre d'affaires. Mais ce n'est toujours pas suffisant pour Stéphane Caron : “Vous avez des charges qui ont pris à peu près 700 euros mensuels, c'est-à-dire 8 400 euros sur l'année. Ces 4 % là, vous ne les retrouvez pas sur votre compte en banque ! Vous avez beau faire 4 % en plus sur le premier semestre, et bien à la fin du mois vous avez zéro euro sur votre compte”.

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Des économies sur les magazines, les boissons et le ménage

Les deux associés ont donc décidé de faire de nombreuses économies, comme sur les magazines ou sur les boissons proposées aux clients. Mais les gérants ont aussi dû se séparer de leur femme de ménage. Ils se relaient pour revenir au commerce les lundis pour nettoyer les vitres, les fauteuils et le sol. “Ça nous rajoute du travail, donc on passe moins de temps avec nos enfants ou avec notre femme ou notre époux”, regrette Stéphane Caron. En adoptant cette nouvelle organisation, les gérants économisent 3 400 euros chaque année.

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