Illkirch-Graffenstaden : dépôt de bilan pour Unterland Metal, ex Clestra, 130 emplois menacés
La direction d'Unterland Metal, anciennement Clestra, dont l'usine est située à Illkirch, annonce son dépôt de bilan. Elle a sollicité le placement en liquidation judiciaire devant le tribunal de commerce de Paris. 130 salariés pourraient perdre leur travail.
Le coup de massue pour les 130 salariés d'Unterland Metal, anciennement Clestra, à Illkirch : La direction annonce qu'elle est en cessation de paiement et qu'elle a déposé le bilan auprès du tribunal de commerce de Paris le 27 septembre. Clestra avait été repris par le groupe Jestia en octobre 2022.
Dans un communiqué de presse, on peut lire que l'entreprise fait face à des difficultés financières depuis 10 ans, des difficultés renforcées par les effets de la crise sanitaire et de l'inflation. Sans oublier une cyberattaque en 2022 qui a paralysé l'activité pendant plusieurs mois.
Le mouvement de grève pointé par la direction
Mais surtout, la direction pointe du doigt les trois mois de grève des salariés d'Illkirch. Un mouvement mené par la CGT qui aurait fait perdre 65% du chiffre d'affaire depuis le début du 3e trimestre et vidé littéralement le carnet de commande.
Depuis près de 13 semaines, les salariés étaient en effet en grève. Ils réclamaient des engagements sur l'avenir du site et la pérennité de l'emploi. Une grève qui selon la direction a accentué les difficultés de l'entreprise. "Ces circonstances combinées ont épuisé les ressources financières d’UNTERLAND METAL", souligne le communiqué de presse de la direction. Elle parle d'un redressement désormais impossible.
Ce mercredi, les représentants des salariés ont été en tout cas été reçus pendant plus de 2h30 au ministère de l'industrie à Paris. Bercy se dit très attentif aux reclassements qui seront proposés. Et surtout au remboursement du prêt consenti à la direction il y a un an de cela seulement : 4 millions d'euros d'argent public que Jestia le repreneur devra continuer à rembourser.
La CGT écoeurée
La CGT de son côté se dit écœurée. Même si elle redoutait ce scénario depuis longtemps. "C'est le scénario catastrophe que l'on attendait. On a affaire à une repreneur qui dès le début n'avait pas envie que Clestra vive. Ils ont pris dans Clestra ce qui les intéressait, c'est à dire le nom et les brevets. Et maintenant ils sont allés du dépôt de bilan. une fois qu'ils avaient ce qu'ils voulaient, ils laissent la carcasse quelque part" estime Laurent Feisthauer, secrétaire départemental de la CGT du Bas-Rhin. Même longueur d'onde pour le député France Insoumise de Strasbourg, Emmanuel Fernandes.
"Après l’absence de communication de la direction envers les salariés et leurs représentants sur le devenir de la production, les salariés subissent maintenant la destruction de l’entreprise par ce fond vautour qui ne souhaitait que le démantèlement de la partie production" estime l'élu dans un communiqué. Qui appelle l'Etat à prendre ses responsabilités. "Bruno Le Maire nous parle à longueur de temps d'une prétendue réindustrialisation de notre pays, il est temps de joindre les actes à la parole et de stopper la désindustrialisation. L’Etat a le devoir de sauvegarder les fleurons industriels comme Clestra" ajoute-t-il.
Une audience au tribunal de commerce de Paris est prévue ce mardi suite à la demande de la direction de placement en redressement judiciaire.
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