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"Plus de vacances, plus de loisirs, plus de plaisir" : une retraitée de l'Indre témoigne de son quotidien

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Elle est dans la rue pour manifester ce mardi 24 octobre. Anne-Marie Birghoffer, habitante de Thenay, dans le sud de l'Indre, témoigne de son quotidien de retraitée. Elle vit - ou plutôt survit - avec moins de 1.000 euros par mois, et doit se restreindre sur de nombreux plans.

(image d'illustration) (image d'illustration)
(image d'illustration) © Maxppp - Pierre DESTRADE

C'est un quotidien fait de privations que décrit Anne-Marie Birghoffer. Retraitée depuis quatre ans, cette habitante de Thenay a pourtant travaillé pendant 32 ans dans le secteur de la confection vestimentaire. Mais sa retraite de moins de 1.000 euros lui suffit à peine pour vivre, ou plutôt "pour survivre" rectifie cette retraitée, qui a sa carte à la CGT, et qui fait partie de l'Union locale du syndicat à Argenton-sur-Creuse. À 66 ans, elle manifeste ce mardi 24 octobre, pour demander une revalorisation des pensions, comme des dizaines de milliers d'autres retraités en France.

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"La viande et le poisson, je n'en achète plus"

Avec moins de 1.000 euros par mois, en effet, on survit sans doute plus que l'on ne vit. "Ça fait longtemps que la viande et le poisson, je n'en achète plus (...) Il n'y a plus de vacances, plus de loisirs, plus de plaisirs" énumère Anne-Marie Birghoffer. Cette retraitée achète désormais ses vêtements dans des magasins d'occasion. Locataire, elle doit assumer cette charge en plus pour conserver son logement. Elle est confrontée de plein fouet, comme de nombreux retraités, à l'inflation, mais aussi à la hausse des prix du carburant. "Je fais plus de kilomètres à pieds que je ne fais de kilomètres en voiture" explique la retraitée. Ainsi, ce lundi, elle n'a pas hésité à faire six kilomètres de marche, sous la pluie, pour aller à la pharmacie et faire deux-trois courses. "Ça m'évite de mettre de l'essence, et puis bon, on est le 23. On arrive à la fin du mois aussi".

L'angoisse de l'hiver, et du chauffage à remettre en route

À cette période de l'année, une nouvelle charge se profile pour Anne-Marie Birghoffer : le chauffage. "Ça commence à faire peur, parce qu'avec l'électricité, le gaz qui a augmenté, on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé sur nos prochaines factures". La retraitée indrienne allumera d'abord des petits chauffages d'appoint, pour tenter de moins dépenser, mais évidement cela ne sera pas non indolore.

Avec moins de 1.000 euros de revenus par mois, Anne-Marie Birghoffer vit sous le seuil de pauvreté; c'est le cas d'ailleurs d'une proportion plus importante des retraités dans l'Indre et le Cher que dans d'autres départements. Quand on lui demande comment elle vit cette situation, Anne-Marie Birghoffer répond : "c'est un peu honteux, parce qu'on se dit qu'on a quand même travaillé une bonne partie de notre vie. Mais le problème qu'il y a c'est que dans certaines professions, comme l'habillement, vous rentrez dans l'entreprise, vous êtes payé au SMIC, et vous ressortez 30 ans plus tard, vous êtes toujours au SMIC". Un revenu trop faible pour assurer des retraites décentes, estime cette retraitée, 'encartée' à la CGT. Elle demande, comme les autres manifestants, une hausse des retraites d'au moins 10% (le gouvernement ne prévoit qu'une augmentation de 5,2% l'année prochaine).

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