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Idées noires, détresse financière : à Orléans, les salariées d'Alliance Vision au bord du gouffre

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Le centre médical Alliance Vision situé à côté de la place d'Arc à Orléans est déconventionné depuis le 21 août, il n'accueille plus de patients. Les salariées restantes, elles, ne sont plus payées et se sentent prises au piège par la direction.

Le centre Alliance Vision à Orléans. Le centre Alliance Vision à Orléans.
Le centre Alliance Vision à Orléans. © Radio France - Phéline Leloir-Duault

A l'entrée du centre Alliance Vision d'Orléans, les grilles sont baissées. Durant l'été, ce centre et une dizaine d'autres en France ont été épinglés pour avoir fraudé l'Assurance maladie avec un préjudice estimé à plus de 20 millions d'euros. Depuis le 21 août dernier, l'établissement médical n'est plus conventionné. C'est à dire que les soins ne sont plus remboursés, les patients n'y sont plus acceptées. Pourtant, il y a encore de la vie dans l'établissement.

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Parmi la quinzaine de salariés, la moitié a démissionné. L'autre moitié - des secrétaires médicales, des assistantes dentaires etc - est dans une situation totalement ubuesque. Salomé, Marine et Justine* sont encore là, elles viennent au centre tous les jours, mais elles ne sont plus payées. "Dans un mail, il a été stipulé que nous n'avions plus besoin de venir sur site détaille l'une d'entre-elle. Mais nous n'avons plus confiance, nous venons car il y a une pointeuse. Ce que nous redoutons, c'est qu'on nous accuse d'abandon de poste. La direction nous pousse à la démission, mais on ne le fera pas."

Anti-dépresseurs, anxiolytiques, idées noires

Démissionner voudrait dire "tout perdre", c'est à dire les droits aux allocations chômage et les salaires qu'elles ne perçoivent plus depuis la sanction de l'Assurance maladie. Fin juillet, les salariées assistent à une réunion avec leur employeur. "On nous explique que des avocats sont sur le dossier, qu'il faut les laisser gérer, que tout va rentrer dans l'ordre, se souvient Justine. Nous avons poursuivis notre mission auprès des patients jusqu'au déconventionnement le 21 août. Et la belle surprise le 5 septembre : pas de salaire."

Alliance Vision ne s'est pas déclarée en cessation de paiement, ce qui permettrait pourtant aux salariés d'être payées par les assurances. C'est donc une véritable course contre la montre pour Marine et ses collègues, qui s'inquiètent en regardant l'état de leurs comptes bancaires. Une détresse financière qui s'ajoute à une fragilité psychologique omniprésente à l'intérieur du centre. "Des collègues ont parlé de suicide prévient Salomé. Si on en retrouve une qui se pend dans les bureaux, on fait quoi ? Il faut que ce calvaire cesse." Les trois femmes ont lancé une cagnotte en ligne pour payer les services d'un avocat. Sans aucune nouvelle d'Alliance Vision d'ici la fin septembre, elles porteront l'affaire devant la justice.

* Les prénoms ont été changés pour préserver l'anonymat des salariées

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