Handicap : à l'ESAT de Bernay, ils veulent être des salariés comme les autres

Avec 74 équivalents temps plein et 80 personnes embauchées, l'ESAT (établissement et service d'aide par le travail) de Bernay, géré par l'ADAPT de l'Eure, est une structure pluridisciplinaire, principalement spécialisée dans le conditionnement de cosmétiques et de visserie pour les enseignes de bricolage. Dans ce milieu protégé, les employés peuvent être aussi formés, car même si le taux de chômage des personnes en situation de handicap est passé de 18% à moins de 14% en trois ans, il est presque deux fois plus élevé que l'ensemble de la population. Laëtitia Salley, 46 ans, a rejoint en juillet l'ESAT de Bernay après avoir élevé ses enfants : "Ça se passe super bien et ça fait du bien de travailler", dit celle qui a déjà effectué un stage dans une moyenne surface.

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Travailler en milieu ordinaire

Certains des employés de l'ESAT ont une envie, rejoindre une entreprise ordinaire et quitter le cocon de l'ESAT. Nicolas Fougy va bientôt franchir le pas, il est sur la liste des sortants de l'ESAT. Le trentenaire le reconnaît, il en avait "un peu peur au début". Mais il veut prouver que "les personnes en situation de handicap peuvent aussi travailler en milieu ordinaire" car "à l'extérieur, il y a des gens qui regardent les personnes en situation de handicap un peu bizarrement, mais on est des personnes comme tout le monde, avec des difficultés certes, mais pas plus bêtes qu'un autre".

L'intégration en milieu ordinaire est d'ailleurs un des objectifs fixés par le gouvernement dans le cadre de son plan de transformation de 2021. Pour le responsable d'exploitation de l'ESAT de Bernay, il reste toujours des freins, notamment dans les entreprises : "Il y a des entreprises dites ordinaires, qui, malheureusement, ont une méconnaissance du handicap et qui s'imaginent qu'un handicapé, c'est une personne qui pose des problèmes", explique-t-il. "Alors que nous avons des personnes en situation de handicap qui ont une volonté de travailler plus plus plus", avance Laurent Poupeau. C'est le cas de Xavier Flavez-Blackmore, qui espère devenir magasinier cariste. Il va d'ailleurs compléter sa formation en 2024 et a commencé à envoyer des CV.

Pour faire connaître sa structure et ses savoir-faire, l'ESAT de Bernay organise des portes ouvertes et des cafés entreprises pour faire changer le regard sur le handicap.