Fuite d'essence à la raffinerie de Donges fin 2022 : la pollution de l'air précisée

En décembre dernier, plusieurs membres de l'Association Environnementale Dongeoise des Zones à Risques et du PPRT dénonçaient "l'omerta" après une fuite importante d'essence sur une cuve de la raffinerie Total de Donges. "770 mètre cubes" selon la préfecture. Autrement dit, 770.000 litres. C'était le 21 décembre 2022.

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Ce 12 janvier, plus d'un après les faits, la préfecture communique des éléments issus d'une réunion de la commission de suivi. On y apprend ainsi que Total Énergies a excavé plus de 11.000 tonnes de terres au niveau de la fuite. Les hydrocarbures ont pu être récupérés. Les travaux pour les sols, les eaux souterraines et superficielles sont jugées "efficaces" par les autorités.

Taux de benzène dépassé pendant quatre jours

Quant aux émanations dans l'air, "pendant la durée de l'incident, il y a eu une influence sur la qualité de l'air sur certains paramètres tels que le benzène sur une partie du bourg de Donges", écrit la préfecture. "Des dépassements (...) pendant les quatre premiers jours qui ont suivi le début de l'incident", ont été constatés toujours d'après la préfecture. Elle précise que "ces concentrations moyennes simulées restent inférieures au seuil d'exposition en milieu professionnel."

Un rapport d'Air Pays de Loire (organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air dans la région) évoquait, quatre mois après l'incident, un seuil de 30 microgrammes de benzène par mètre cube franchi pendant plusieurs jours et sur cinq kilomètres à la ronde. "La norme, la moyenne par an tolérée par l'organisme, c'est 5 microgrammes !", rappelait au printemps Didier Ott, membre de l'association ADZRP. Le benzène est un solvant inflammable et toxique, classé cancérogène par l'Union européenne.

"Pas de signalement d'effets sanitaires"

Si on se réfère, cette fois, à la moyenne annuelle, "la valeur réglementaire n'est pas dépassée à l'extérieur du site de la raffinerie", assurent les autorités. Par ailleurs, selon ce communiqué, "aucun signalement d'effets sanitaires n'a été porté à la connaissance des services d'incendie et de secours et les professionnels de santé n'ont pas relayé de signalements auprès de l'agence régionale de santé."

Pour l'AEDZRP (Association Environnementale Dongeoise des Zones à Risques et du PPRT) en revanche, "on voit clairement que le choix a été fait de minimiser les choses". L'association dénonce des résultats "partiels", avec des données "manipulées", "hors des clous" et demande qu'une nouvelle modélisation soit faite, cette fois avec les données de la station météo de Montoir-de-Bretagne.