Foire du trône : à cause des JO, certains forains ont fait à peine 25% de leur chiffre d'affaires habituel

Les churros, les manèges, les machines pour gagner des peluches sur la pelouse de Reuilly (Paris 12e), c'est bientôt fini! La foire du Trône, la plus grande fête foraine de France, plie bagage ce dimanche.

Estelle, venue de Villetaneuse (Seine-Saint-Denis) avec ses trois enfants, profite du rayon de soleil et de la pêche aux canards. "On n'est pas partis en vacances, dont j'ai regardé ce qu'on pouvait faire, et voir les enfants s'éclater, rire aux éclats, c'est magnifique et que du bonheur".

Les vidéos de bagarre, mauvaise publicité

Cette année, la foire du Trône a été confrontée à des épisodes de violence, avec des groupes de jeunes qui se sont battus. "J'ai regardé un peu sur les réseaux toute la semaine, apparemment c'était dangereux, il y avait des bagarres, donc je me suis dit qu'on allait y aller vers midi avec les enfants, mais là je suis rassurée", sourit la quadragénaire, non loin de la police municipale qui patrouille.

Au guichet du "Maximum", une attraction à sensations fortes, Brad, un forain, confie que ces bagarres n'ont "pas fait une bonne publicité" à l'événement.  "Avec les tiktoks qu'il y a eu, c'était compliqué, ça faisait des mouvements de foule, des familles ont pu avoir peur et ne plus avoir envie de venir".

Les JO raccourcissent la durée d'exploitation

La météo du mois d'avril n'a pas été clémente avec les forains, si on excepte un weekend de grand beau temps et de températures dignes d'un mois de juin. Surtout, ils sont pénalisés par les Jeux Olympiques : au lieu de durer jusqu'à fin mai et d'englober le 1er mai, le 8 mai, l'Ascension, et parfois le lundi de Pentecôte, la foire du Trône a dû faire une croix sur ces jours fériés.

En effet, les Jeux nécessitent l'installation d'un camp militaire provisoire sur la pelouse de Reuilly, actuellement occupée par les forains. "Ca va être très compliqué cette année, souffle John. Par rapport à la foire du Trône de l'an dernier, je fais environ 25% du chiffre d'affaires", grince cet historique de la fête foraine. Or, ce manque à gagner est "perdu, on ne le récupère pas", souligne John, qui ne sait pas encore comment il va lisser cette perte.

La plupart des forains ne pourront pas s'implanter ailleurs le mois prochain, en tout cas pas John. "Je n'ai pas trouvé de fête, car ici on est 300 forains, et dans toutes les autres fêtes, tous nos collègues ont déjà leur place, donc on ne peut pas arriver et s'imposer comme cela".
Ils n'ont pas été indemnisés par l'Etat, tout juste les forains ont-ils reçu une ristourne de la mairie de Paris : -35% sur le prix de leur emplacement cette année.