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Des milliers de masques encore à écouler pour les industriels de la filière textile vosgienne

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Au plus fort de la crise, ces entreprises vosgiennes, spécialisées dans le textile, ont transformé leurs usines pour produire des masques. Mais aujourd’hui, la demande a chuté. On évalue entre 180 et 250 000 masques encore à écouler dans les Vosges.

Les industriels textile vosgiens ont encore des milliers de masques en stock, à écouler. Photo d'illustration. Les industriels textile vosgiens ont encore des milliers de masques en stock, à écouler. Photo d'illustration.
Les industriels textile vosgiens ont encore des milliers de masques en stock, à écouler. Photo d'illustration. © Radio France - Luc Chemla

Il n'y en avait pas assez, maintenant il y en a trop. Au plus fort de la crise du covid-19, les entreprises textile des Vosges se sont investies dans la production de masque pour combler les besoins. Mais aujourd'hui, elles se retrouvent avec des stocks entiers sur les bras.

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"On est passé de 30 000 masques par semaine à des commandes de 1 400 par semaines, constate Fabrice Bizé, directeur de l'entreprise Berjac, basée à Dogneville et spécialisée dans les vêtements de protection pour ouvriers. On s'est retrouvé avec 50 000 masques en stock. Il nous en reste encore 25 000 à écouler." 

J'ai reçu une nouvelle machine hier, mais je ne produis plus de masque!

Une fois ces derniers produits vendus, Berjac cessera sa production de masques, faute de demande. Pourtant, l'entreprise venait d'investir dans une nouvelle machine. "Je l'avais achetée parce qu'on allait pas assez vite pour couper les élastiques, je l'ai commandée il y a un mois et je ne l'ai reçue qu'hier, raconte Fabrice Bizé. Mais je ne produis plus de masques!"

Les entreprises vosgiennes se veulent rassurantes : certains investissements pourront être réutilisés et les stocks restent raisonnables, de l'ordre de 180 à 250 000 masques dans le département, selon Paul de Monclos, président du syndicat des textiles de l'Est. Mais les pertes de trésorerie et les heures supplémentaires à travailler pour voir des stocks entiers dormir dans les usines ont de quoi frustrer les industriels.

Ce qui aurait pu être un moyen d'amortir la crise est, au contraire, un risque supplémentaire

"Ce retournement fait que, ce qui aurait pu être un moyen d'amortir la crise est au contraire un risque supplémentaire, confie Paul de Monclos, par ailleurs dirigeant de Garnier Thiebaut, spécialiste du linge pour restaurants et hôtels, basé à Gérardmer. Le mur est devant nous, je ne vous cache pas notre inquiétude." L'entreprise a investi environ 50 000 € pour produire des masques et compte aujourd'hui près de 80 000 masques en stock.

La demande s'est volatilisée : les Français se tournent davantage vers les protections jetables. Les masques en tissus vosgiens ne font pas le poids face à la concurrence chinoise depuis la réouverture des frontières. "Dans le monde d'après ça s'est un peu passé comme dans le monde d'avant. On est à nouveau submergés par les produits importés. Et c'est dommage", se lamente Eric Néri, président de Maille Verte des Vosges.

Pour les professionnels, la solution réside dans une consommation plus locale, et durable.

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