En Seine-Saint-Denis, deux librairies ferment en moins d'un mois

Difficile de survivre en tant que libraire en Seine-Saint-Denis. En moins d'un mois, deux librairies indépendantes vont mettre la clef sous la porte dans le département. Ce mercredi soir ferme "La librairie générale" du Blanc Mesnil, deux jours après l'annonce de fermeture imminente pour "A la librairie", à Bobigny. A chaque fois, le volume des ventes est en question.

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Au Blanc Mesnil, un déménagement pour survivre

Corisande Jover, gérante de la librairie du Blanc Mesnil a choisi, de quitter la ville pour relancer une librairie à Rosny-sous-Bois. "Dans la ville le pouvoir d'achat reste faible et on a toujours l'inquiétude en fin de mois pour payer le salaire des libraires" explique-t-elle. En plus, depuis l'an passé, elle n'a pas remporté un renouvellement de marché avec la ville pour fournir des livres de fin d'année aux enfants des écoles. "La mairie a décidé d'attribuer ce contrat à un grossiste extérieur à la ville qui est situé à Paris" regrette-t-elle. Mais le maire (Les Républicains) assure ne pas avoir eu d'autre choix, car le concurrent présentait une meilleure candidature. "Une mairie ne peut pas aider une entreprise quelle qu'elle soit à gagner des marchés" dit-il mettant en avant le code des marchés publics. Le faire aurait été "une erreur et une faute" ajoute l'élu, qui rappelle que " "le critère géographique, le fait d'être dans la ville n'est pas un critère acceptable en terme de droit".

La nouvelle librairie à Rosny-sous-Bois devrait ouvrir à la mi juillet.

A Bobigny, des difficultés financières récurentes

A Bobigny, là aussi ce sont des difficultés financières, qui ont poussé la gérante à décider une fermeture à la mi juillet. Une décision subite qui a surpris certains habitués : "je suis chagriné, car je viens de voir les annonces sur la vitrine", explique Tangui, qui travaille de temps en temps à Bobigny : "j'avais remarqué qu'en Seine-Saint-Denis, il y en avait assez peu et la librairie ici ne fonctionnait pas si mal que ça" estime-t-il. Comme lui beaucoup de clients sont des habitants extérieurs à la ville, qui viennent y travailler.

Mais les recettes sont trop faibles, il faudrait 30 000 ou 35 000 euros pour renforcer le capital et passer l'été, avec le risque que la situation se détériore à nouveau à l'automne. Et ce qui a poussé Aline Charon, la gérante à prendre cette décision rapidement, c'est le climat des dernières semaines : "on a du faire face à de gros problèmes de trésorerie suite à un début juin faible en terme de vente" explique-t-elle "et quand on est toujours à flux tendu et qu'il n'y a pas suffisament d'argent qui rentre, cela coince, pour le loyer et les salaires".

La gérante a demandé à la mairie de préempter son loyer, en clair de racheter le bail et de lui louer moins cher que les 1300 euros mensuels actuels. La mairie a refusé. Dans l'entourage du maire on explique que "ce n'est pas un sujet" pour la ville, qui n'a pas à se mêler d'un commerce privé. D'ailleurs des repreneurs potentiels se seraient manifestés.