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Déconfinement : j'ai testé pour vous le rendez-vous chez le coiffeur

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C'était l'une de mes priorités post-confinement : décrocher un rendez-vous chez le coiffeur. Couleur, shampoing, coupe, coiffage, mes cheveux en avaient bien besoin, et mon moral aussi. Clientes et coiffeuses masquées, un peu hésitantes dans nos nouvelles habitudes, on a quand même bien rigolé.

Après la couleur et le shampoing avec Christine, je passe entre les mains d'Aurélie pour la coupe. Après la couleur et le shampoing avec Christine, je passe entre les mains d'Aurélie pour la coupe.
Après la couleur et le shampoing avec Christine, je passe entre les mains d'Aurélie pour la coupe. © Radio France - Christine Wurtz

Rendez-vous pris quinze jours avant auprès d'une employée du salon, déjà débordée par les appels. La boutique rouvre lundi, jour habituel de fermeture. Les demandes sont trop nombreuses. Je décroche un créneau dès le mardi, à l'ouverture. On me précise les consignes : port du masque obligatoire, friction des mains au gel hydroalcoolique en entrant, et on garde ses distances. Je pousse la porte à 9 heures pétantes ! Christine, la coloriste, m'attend, avec masque chirurgical et lunettes sur le nez. Après quelques essais, elle a abandonné la visière. "Ça faisait de la buée, je ne voyais rien". On en rit déjà derrière nos masques. Après deux mois de chômage technique, deux mois sans voir les collègues et les clientes, aucune des employées ne manque à l'appel. Elles sont toutes heureuses de reprendre le travail. "Ça nous manquait" avoue Christine et "ça fait plaisir de reprendre une vie normale". 

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Ça fait du bien de retrouver nos clientes et de retravailler enfin ! - Christine, la coloriste.

Normale ? Pas tout à fait. Je découvre le salon, habituellement fleuri et joliment agencé. En ce moment, ça ressemble plus à un laboratoire. Aucun produit sur les tablettes et consoles, mis à part du désinfectant, des housses plastiques sur chaque siège, des parois en plexiglas entre les bacs à shampoing, et des affiches partout qui rappellent les consignes sanitaires. C'est moins glamour, mais c'est rassurant. Première étape : la couleur. Ça ne change pas grand chose pour Christine qui porte toujours des gants pour manipuler les produits. Les élastiques du masque gênent un peu l'application derrière les oreilles, mais rien d'insurmontable. Elle est plutôt contente Christine. Ses clients ont préféré attendre la réouverture du salon que de se lancer dans des couleurs "maison" achetées en supermarché. Il n'y a pas trop de dégâts à rattraper. Une vingtaine de minutes de pose. J'ai oublié mon livre. On m'avait pourtant prévenue, il n'y aura pas de magazines à disposition. Pas de café, ni de thé non plus ! Evidemment, ça rend le moment moins convivial. Je me rabats sur mon téléphone portable, comme tout le monde. Il y a trois autres clients dans le salon, à bonne distance.

Avec le masque et le bruit du sèche-cheveux, pas facile de se comprendre

Rinçage. Shampoing. Christine désinfecte derrière moi et prend la photo souvenir. Puis, je passe entre les mains d'Aurélie, dont je ne vois que les yeux derrière les grosses lunettes de protection. Elle désinfecte ses ciseaux. C'était déjà le protocole avant l'épidémie. Et elle attaque ma coupe. On se raconte notre confinement ("hein ?") celui de nos enfants ("quoi ?"), le plaisir de revoir du monde ("comment ?"), mais aussi l'inquiétude d'une deuxième vague. Tant bien que mal parce qu'entre nos masques et le sèche cheveux, pas facile de se comprendre. Brushing terminé, Aurélie s'apprête à me retirer le peignoir mais se ravise : "Ah oui mince, non c'est toi qui dois l'enlever et le jeter dans le panier de linge sale". Je m'exécute. Il va nous falloir intégrer ces nouvelles habitudes pendant les mois qui viennent. 

Je paie. Deux euros de plus me sont facturés pour compenser le surcoût lié à l'équipement des employées du salon. C'est très raisonnable. Mon compte en banque s'est allégé mais ma tête et mon moral aussi. Et tant pis si d'autres trouvent ça futile. Le temps de rentrer chez moi, j'ai reçu la photo prise par Christine avec un gentil petit message : "Merci de ta visite, ça fait du bien"

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