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"Cultiver" la forêt, utiliser le débardage par câble, comment la filière bois savoyarde peut se développer

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Le prix du bois flambent ! Pour faire face à la demande, c'est peut être l'occasion pour la production locale de se développer. Entretien avec Thibault Guiraudie, chef de projet au Pôle Excellence bois des Pays de Savoie.

Illustration - une scierie dans la région de Thônes en Haute-Savoie Illustration - une scierie dans la région de Thônes en Haute-Savoie
Illustration - une scierie dans la région de Thônes en Haute-Savoie © Maxppp - Tim Somerset

Les forêts couvrent 35% du territoire des pays de Savoie ; alors que le prix du bois flambe -les tarifs du bois importés ont été multipliés par deux- cette situation peut permettre à la production locale de bois de se développer plus rapidement pour faire face à la demande. Thibault Guiraudie est chef de projet au Pôle Excellence bois des Pays de Savoie.

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France Bleu Pays de Savoie - Quelles sont les conséquences de cette flambée des prix du bois importé pour les scieurs locaux ?

Thibault Guiraudie - Les charpentiers s'approvisionnant en Europe se sont redirigés vers la filière locale du fait de l'explosion des prix et des délais. Du coup, les scieurs ont beaucoup de demandes et les prix commencent aussi à augmenter ; beaucoup moins qu'à l'import, mais ça commence quand même. Et du coup, les délais d'approvisionnement aussi augmentent petit à petit.

Comment est-ce qu'on pourrait développer la production de bois en Savoie et Haute-Savoie pour faire face à cette demande ? 

Les scieurs devront déjà investir en outils pour avoir plus de capacité de production. Mais pour cela, il faut aussi qu'ils puissent aller chercher la matière première en forêt. Cela dépend de la qualité des bois qu'on trouvera, mais aussi de la possibilité. Il y a par exemple en pays de Savoie des forêts qui sont difficiles d'accès, qui peuvent être accessibles grâce à de nouveaux outils comme le débardage par câble. Mais il faut développer ces outils encore trop peu utilisés dans nos deux départements.

"Cultiver la forêt, ce n'est pas un gros mot"

Et comment développer cette filière locale à plus long terme ? 

Eh bien, il faudrait plus cultiver la forêt. Cultiver, ce n'est pas un gros mot. D'ailleurs, ça ne représenterait qu'une toute petite partie de la forêt et la cultiver pas spécialement en mono-essence, en monoculture, mais en faisant des mixes d'essence. Aussi la gérer plus correctement pour pouvoir avoir à la récolte des bois de qualité, qu'on puisse utiliser en structure, en menuiserie, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Aujourd'hui, les scieurs nous font remonter qu'il y a de moins en moins de bois de qualité, et que bientôt, il n'y en aura plus trop. Donc, le débardage et cultiver la forêt sont deux solutions pour avoir du bois de qualité.

Cultiver la forêt... On est sur quel délai ? 

Si on parle de résineux, sapins et épicéas, il faut entre 40 et 70 ans avant qu'ils soient matures. 

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