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Coût de l'énergie : la production agricole drômoise menacée d'effondrement

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Le Syndicat d'irrigation drômois et la Chambre d'agriculture alertent l'Etat : faire fonctionner les installations de pompages pour irriguer les cultures coûtera 30 millions d'euros l'année prochaine. La facture est multipliée par 10. Les agriculteurs ne pourront pas payer.

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Illustration © Radio France - Emmanuel Moreau

"La situation est vraiment catastrophique. On peut penser que parfois le monde agricole crie avant d'avoir mal. Là, on est dans une situation qui va au-delà d'un problème agricole" prévient Jean-Pierre Royannez, le président de la Chambre d'agriculture de la Drôme. Pour fournir de l'eau aux 2 500 agriculteurs irrigants drômois, la facture s'élèvera à 30 millions d'euros en 2023. Plus de dix fois la facture d'il y a deux ans.

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Le coût de fonctionnement des installations de pompage est déjà passé d'environ 2 millions 500 mille euros les années précédentes à 7 millions 500 mille en 2022. Le Syndicat d'irrigation drômois (SID) signe actuellement son contrat d'achat d'électricité pour l'année prochaine. Or, le prix de l'électricité atteint des niveaux records. "Si on ne signe pas, on ne met pas en route le réseau, et trop d'exploitations disparaissent. Si on signe, on ne peut pas financer, ni le SID, ni les agriculteurs" pose Bernard Vallon, le président du SID. 

C'est la fin de l'agriculture dans le département et du consommer local - les présidents du Syndicat d'irrigation drômois et de la Chambre d'agriculture de la Drôme

Impossible pour le SID d'absorber le surcoût, impossible également de le répercuter sur ses agriculteurs adhérents. "On était grosso modo à une facture de 500 euros par hectare pour les agriculteurs" détaille Jean-Pierre Royannez, "cette année, on passe à 700 euros. Selon les prix actuels, on monterait entre 2 400 et 2 500 euros par hectare. Ce n'est pas finançable. Le chiffre d'affaire d'un hectare irrigué n'arrive pas à ces montants-là". Autrement dit, une production ne suffirait même pas à financer son irrigation. 

Leur souhait : pas une aide de l'Etat, mais la mise en place d'un bouclier tarifaire

Le Syndicat intercommunal d'Irrigation Drômois gère une régie d'exploitation. "Nous ne sommes considérés ni totalement comme une collectivité, ni totalement comme une entreprise" souligne sa directrice. Autrement dit, la structure ne bénéficie pas de l'aide de l'Etat pour faire face. Le Syndicat réclame pouvoir bénéficier en urgence d'un bouclier tarifaire.

Une lettre ouverte a été adressée au ministre de l'Agriculture. Présente lors de la réunion qui s'est tenu ce jeudi dans les locaux du SID, la députée LR de la Drôme - la seule venue au rendez-vous, comme l'ont déploré les organisateurs - Emmanuelle Anthoine rappelle l'avoir déjà interpellé sur le sujet, et souhaiterait préparer une question au gouvernement à l'Assemblée Nationale. 

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