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Côte-d'Or : est-ce difficile de se loger dans l'agglomération dijonnaise ?

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Est-il facile de se loger à Dijon et dans son agglomération ? Les cinq organismes HLM ont un peu plus de 11.000 demandes en attente sur les bras. Le marché de l'immobilier enregistre 20% de transactions en moins avec la hausse des taux d'intérêts et le secteur locatif s'en ressent.

La porte Guillaume, place Darcy à Dijon La porte Guillaume, place Darcy à Dijon
La porte Guillaume, place Darcy à Dijon © Radio France - Olivier Estran

"Je travaille à temps partiel chez MacDo, alors impossible pour moi de convaincre un propriétaire" avertit Thomas 26 ans que l'on rencontre en train de jeter un œil aux annonces immobilières exposées dans la vitrine d'une agence du centre-ville. "La plupart des studios sont proposés entre 400 et 500 euros. Et pour être crédible, on me demande de gagner trois fois plus, ce qui n'est pas le cas. Pour l'instant, je dois donc passer par des appartements en "Airbnb" qui me coutent plus cher mais demandent moins de garanties. J'espère décrocher un emploi à temps plein pour pouvoir démarcher vraiment les agences."

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"L'année dernière, on a enregistré 10% d'impayés supplémentaires"

Avec un peu plus de 256.000 habitants, la métropole dijonnaise concentre près de la moitié de la population de la Côte-d'Or (535.000 habitants) et continue à grossir selon les derniers chiffres de l'Insee.  Mais avec la hausse des taux d'intérêts, le marché des ventes de logements a reculé chez nous de 20% en 2023 selon l'Union nationale de la propriété immobilière. Par ricochet, il y a donc moins d'appartements sur le marché locatif, et des bailleurs de plus en plus exigeants.

"L'année dernière, on a enregistré 10% d'impayés supplémentaires" regrette Jean Perrin, le président en Côte-d'Or de cette chambre syndicale des propriétaires. "Nos locataires sont confrontés aussi à l'inflation. Ils ne vont pas renoncer à manger ou à se déplacer. Par contre, ils peuvent plus facilement "oublier" de payer leur loyer, car nous n'avons pas de recours immédiat. Le temps que les recours se mettent en place, il se passe plusieurs mois. J'invite donc mes adhérents à être prudents. Quand on loue à un étudiant, on a les parents derrière. Quand c'est quelqu'un d'indépendant, il faut une caution solidaire, et je reconnais que tout le monde ne peut pas l'avoir."

Vitrine d'une agence immobilière à Dijon (image d'illustration) Selon l'UNPI le nombre de transactions a reculé de 20% en 2023
Vitrine d'une agence immobilière à Dijon (image d'illustration) Selon l'UNPI le nombre de transactions a reculé de 20% en 2023 © Radio France - Olivier Estran

"Le prix moyen à Dijon, c'est douze euros le mètre carré"

L'inflation, la hausse des taux d'intérêts ont ils vraiment crispé le marché ? Catherine Vandriesse la présidente en Côte-d'Or de la Fédération nationale des agences immobilières (FNAIM) veut rester optimiste. "Je vous assure que cette hause des taux d'intérêts est un trompe-l'œil. On peut emprunter à 4%, les banques suivent sans problèmes les gens qui sont sérieux. Ce taux n'a rien d'exorbitant, c'étaient les taux à 1% qui n'étaient pas normaux, alors n'ayez pas peur, lancez-vous" exhorte-elle.  "Dijon est une ville encore accessible, selon nos études, les prix moyen du mètre carré est de 12 euros. On est loin des prix lyonnais ou parisiens " souligne la présidente locale de la FNAIM, qui regroupe 89 agences immobilières en Côte-d'Or.

"Le marché locatif à Dijon et son agglomération reste très porteur. Il faudrait construire 800 à 1.000 logements par an sur la métropole pour répondre à la demande actuelle" assure Catherine Vandriesse. Du côté du logement social, les cinq organismes HLM disent avoir 11.250 dossiers en attente sur toute l'agglomération. Une moitié correspond à des locataires qui veulent changer de logement, l'autre à des personnes qui espèrent un appartement.

Exemple d'une annonce locative dans une agence de Dijon
Exemple d'une annonce locative dans une agence de Dijon © Radio France - Olivier Estran

Une demande de logements qui se répercute les communes proches de l'agglomération

Cette pression se reporte par ricochet  en dehors de la métropole. Didier Pichard tient l'agence immobilière "Pic Vert" à Auxonne et il voit de plus en plus de travailleurs Dijonnais se tourner vers lui.

"Nous sommes à 30 minutes de Dijon par le train. Nous avons tous les services et plein de commerces et nous sommes bien moins chers. Moi je reçois de plus en plus de personnes qui cherchent à acheter sur Auxonne. Soit des primo-accédants qui ont un budget de 150.000 euros pour une première acquisition, soit des cadres qui vont mettre 400.000 euros pour une belle maison qui en vaudrait 700.000 à Dijon. Si on a pas peur de se retrousser un peu les manche et faire un peu de rénovation, j'ai vraiment de quoi les contenter. On a aussi de plus en plus d'investisseurs qui se tournent vers nous pour acheter des petits immeubles ou des biens immobiliers en ville pour les mettre en location. Auxonne bénéficie d'importants programmes d'aides à la rénovation. C'est très intéressant pour les promoteurs, et le rendement locatif sera ici 3 à 4 fois supérieur à Dijon" assure-t-il.

Didier Pichard, patron de l'agence "Pic Vert" à Auxonne
Didier Pichard, patron de l'agence "Pic Vert" à Auxonne © Radio France - Olivier Estran

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