Châteauroux : la société propriétaire de la marque de cosmétique Pier Augé placée en liquidation judiciaire

Une entreprise historique de Châteauroux baisse le rideau. B. Cosmétique, société propriétaire de la marque Pier Augé, a été placée en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Châteauroux ce mercredi 8 novembre, deux mois seulement après son placement en redressement judiciaire. Le fabricant de produits cosmétiques, installé dans le Berry depuis 1967, n'a pas survécu à des crises successives, malgré sa reprise en 2020 par un couple de jeunes Charles Dupont et Diane de Comte.

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"Quand on a racheté cette entreprise, on a mis tout ce qu'on avait dedans, tout", réagit Charles Dupont, effondré après la liquidation judiciaire. "Quand on a repris la boîte, il y avait 13 collaborateurs, il n'y avait pas de stock et presque plus de clients. On a engagé pas mal de monde. On a fait vivre aussi pas mal de gens dans la région. On est passé de 13 à 35 collaborateurs. On a ouvert des bureaux à Paris, à Bruxelles, à Amsterdam donc on avait vraiment une volonté de se développer."

Covid plus guerre en Ukraine

Le dirigeant d'entreprise ne cherche pas à cacher sa responsabilité dans la fin de Pierre Augé, dit-il. "On a une responsabilité en tant que dirigeant. C'est certainement des mauvais choix qui ont été faits, peut-être des investissements qui n'ont pas eu les retours espérés. Mais à tout moment, notre volonté première, ça a été de faire croître cette entreprise et de faire croître la marque Pier Auger internationalement. On s'est s'associé avec un groupe chinois, un gros groupe qui nous a passé pas mal de commandes. D'ailleurs, avant liquidation, on avait encore pas mal de commandes. Le seul souci, c'est qu'eux n'ont pas voulu rallongé et qu'on se retrouve désormais dans cette situation."

"Un échec professionnel et personnel"

Charles Dupont ajoute que la conjoncture économique de ces trois dernières années a également été la goutte d'eau pour le fabricant de produits cosmétiques. "C'était vraiment très compliqué parce que déjà on s'est tapé les premiers mois de Covid avec l'arrêt total de l'ensemble du business pour nos clients. Donc forcément, ça a généré certaines dettes qu'on a accumulées, des dettes URSSAF sur ces mois-là qui ont été reportées. On a eu la crise en Ukraine qui a eu un effet important sur le coût de l'énergie, sur les coûts des produits chimiques et sur le coût du transport et de certaines matières premières qui viennent de l'étranger. Forcément, ça a un impact fort, donc ça réduit aussi notre marge. C'est évidemment un échec professionnel et aussi un échec personnel pour mon épouse et moi. On a vraiment mis toute notre vie dans cette entreprise." Charles Dupont ajoute qu'il a demandé à la trentaine de salariés qu'il restait de rentrer chez eux. La liquidation judiciaire doit entraîner leur mise au chômage.