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Carburants : 15% des stations-service touchées par des ruptures, un chiffre "sous-estimé" selon les magasins U

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  • France Bleu

Les automobilistes font toujours la chasse aux pompes à essence ce vendredi. 15% des stations sont concernées par au moins un manque de carburant, indiquait le gouvernement jeudi soir. Mais pour le président des magasins Système U, ce chiffre est sous estimé.

Une station-service Total fermée pour cause de pénurie de carburant, à Marseille. Une station-service Total fermée pour cause de pénurie de carburant, à Marseille.
Une station-service Total fermée pour cause de pénurie de carburant, à Marseille. © Maxppp - GEORGES ROBERT

Sous l'effet de la grève qui se poursuit dans plusieurs raffineries TotalEnergies du pays et de l'attrait pour la remise de 20 centimes d'euros par litre de carburant dans les stations Total, de nombreuses pompes à essence sont toujours à sec ce vendredi matin. 

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Sur le territoire, 15% des stations services sont touchées par la rupture d'au moins un carburant, a indiqué la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher jeudi soir sur BFMTV. Mais des disparités régionales importantes existent, et le Nord et l'Est du pays sont particulièrement touchés. "On parle d'une situation qui concerne 15% des stations-service", a précisé la ministre. Un chiffre confirmé par Olivia Grégoire, la ministre chargée des PME, ce vendredi sur franceinfo. 

Les approvisionnements diversifiés, une amélioration "dans les deux, trois jours"

"Nous sommes en train de renforcer les approvisionnements pétroliers depuis la Belgique et depuis Rouen, par bateau", a ajouté la ministre. "Par ailleurs, effectivement, nous avons libéré quelques stocks stratégiques pour plus rapidement venir en soutien des pétroliers", a-t-elle expliqué, ajoutant que l'amélioration de la situation "va prendre deux, trois jours a priori".

"Dès la semaine prochaine, ça ira mieux, le temps que le carburant arrive notamment du Benelux [Belgique, Pays-Bas et Luxembourg]", a affirmé la ministre Olivia Grégoire ce vendredi sur franceinfo.

Le gouvernement "sous-estime" le nombre de stations touchées, affirme le président de Système U 

Dominique Schelcher, le président des magasins U, s'est dit "surpris", ce vendredi sur franceinfo, par les chiffres données par le gouvernement. "Je suis un peu surpris par le chiffre de 15 % de stations en rupture. Pour moi, ce chiffre, à l'heure actuelle est sous-estimé", a-t-il dit. Il a précisé que ce chiffre de 15% lui paraît "faible par rapport à la réalité des remontée du terrain".

"La situation se complique presque d'heure en heure" - Dominique Schelcher, président de Système U

"La situation se complique presque d'heure en heure", s'est inquiété le président des magasins Système U. Selon lui, des difficultés sont encore à prévoir dans les jours qui viennent, notamment ce weekend. Ce vendredi, "il a été impossible de commander" du carburant "dans le Nord, l'Est et le Sud pour ce week-end", a souligné Dominique Schelcher. "Seule la façade Ouest disposera de stocks de carburants", a-t-il précisé.

La plupart des stations Total en rupture 

Contactée par l'AFP, la direction du groupe TotalEnergies a indiqué que "la situation est stable". TotalEnergies, qui gère près d'une station-service de France sur trois, se refuse à communiquer le nombre de stations à sec, mais sa carte en ligne montre que la plupart de ses 3.500 points de vente manquent d'un ou plusieurs carburants.

La grève dans les raffineries se poursuit 

"Chacun des sites nous a indiqué la reconduction de la grève", a indiqué à l'AFP Thierry Defresne, le secrétaire CGT du comité d'entreprise européen TotalEnergies SE. La raffinerie de Normandie, à l'arrêt, est toujours en grève, tout comme la "bio-raffinerie" de La Mède dans les Bouches-du-Rhône, et le dépôt de carburant de Flandres, près de Dunkerque, dans le Nord. "La base de chargement est bloquée" aussi à Grandpuits, en Seine-et-Marne, un site en cours de reconversion en "bio-raffinerie" qui entre occasionnellement dans le mouvement. Une grève touche également les deux raffineries françaises d'Esso-ExxonMobil, également pour les salaires.

Le gouvernement demande "des efforts" aux pétroliers sur les salaires 

Pour venir à bout des grèves dans les raffineries, le gouvernement a demandé aux géants pétroliers "des efforts" sur les salaires,; raison pour laquelle les employés du secteur sont en grève. "J'appelle les entreprises concernées, qui, pour la plupart, ont quand même de bons résultats, à considérer aussi les demandes d'augmentation de salaire", a déclaré Olivia Grégoire sur franceinfo. "Nous attendons des entreprises, des efforts à l'endroit des salariés", a-t-elle précisé. 

Le gouvernement est "en lien avec Total pour essayer de faciliter le dialogue social", a aussi indiqué le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, sur LCI ce vendredi. 

"C'est tendu"

"C'est tendu", confirme Francis Pousse, le président des stations-service et énergies nouvelles au sein du syndicat professionnel Mobiliance, qui représente 5.800 stations-service traditionnelles (hors grande distribution).  S'il souligne que depuis le début de septembre, "avant même la perturbation de l'outil industriel, les stations du pétrolier français étaient en tension", il ajoute qu'"une réorganisation de la logistique" est désormais nécessaire du fait du conflit, créant "un temps d'approvisionnement des stations beaucoup plus long".  "On n'est pas en pénurie, puisqu'on a des plans B", avec l'importation de produits qui a été "renforcée", tempère-t-il.

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