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À Strasbourg, Schroll demande plus de flexibilité à ses salariés pour surmonter la crise du coronavirus

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Face à la perte d'activité liée au confinement, l'entreprise strasbourgeoise de gestion des déchets Schroll envisage de demander à ses salariés plus de flexibilité dans leurs déplacements. Une mesure temporaire pour retrouver une dynamique mais qui n'est pas acceptée par les syndicats.

Au centre de tri Altem (groupe Schroll), au Port-du-Rhin à Strasbourg. Au centre de tri Altem (groupe Schroll), au Port-du-Rhin à Strasbourg.
Au centre de tri Altem (groupe Schroll), au Port-du-Rhin à Strasbourg. © Radio France - Clément Lacaton

Après avoir perdu la moitié de son activité pendant le confinement, Schroll veut rebondir. La solution de l'entreprise strasbourgeoise se tourne notamment vers plus de flexibilité dans les déplacements des salariés. Un accord de performance collective est actuellement en négociation avec les partenaires sociaux.

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Les syndicats craignent des abus

"Les besoins ne sont pas uniformes en fonction des départements dans lesquels on se trouve, déclare Hugues Bapst, directeur commercial à Schroll, par exemple dans le Haut-Rhin, on a une activité qui est dépendante de l'automobile, qui n'a pas redémarré du tout". Pour mieux s'adapter, l'entreprise voudrait envoyer ses salariés sur les sites les plus actifs

Se déplacer sur tous les sites, des horaires variables, un délai de prévenance de trois jours...  - Goran Mijajlovic, représentant syndical CFDT à Schroll

De leur côté, les syndicats s'y opposent. "Le salarié affecté à Strasbourg, il aura une heure et demie de route pour aller à Pfastatt, le trajet n'est pas pris en compte", déplore Goran Mijajlovic, représentant syndicale de la CFDT à Schroll. 

Le confinement : un puissant levier de négociation pour les entreprises

Si Schroll demande plus de flexibilité, d'autres entreprises pourraient aller plus loin. L'accord de performance collective, une fois validé par les syndicats, permet de baisser les salaires, de supprimer des primes ou d'augmenter la durée de travail des salariés. Des pertes d'acquis sociaux qui seraient plus facilement acceptées par les salariés dans la crainte d'un plan de sauvegarde d'emploi plus strict.  

Pour Pierre Dulmet, avocat en droit du travail à Strasbourg, le confinement est même un levier de négociation pour les entreprises : "Le Covid-19 peut devenir un prétexte pour les entreprises pour dire aux syndicats : Ecoutez, il vaut mieux que les salariés renoncent à leurs droits individuels plutôt que de partir sur des mesures plus dures en terme de suppression d'emploi". 

Des concessions qui ne portent pas toujours leurs fruits 

Baisser son salaire temporairement pour relancer son entreprise. Un pari risqué, et parfois même un échec. L'exemple avec l'entreprise Mahle-Behr, à Rouffach dans le Haut-Rhin. En 2013, cet équipementier automobile demandait un gel des salaires pendant trois ans et une baisse de 15 à 10 du nombre de jours de RTT pour retrouver sa compétitivité.

"Cela s'est soldé : on en est à notre troisième plan social. Il restera un peu moins de 500 personnes, alors qu'il y a 20 ans, on était pratiquement deux mille", rappelle Pascal Patou. Cet ancien représentant syndical de la CFTC, garde un goût amer de ces négociations pleines d'espoir à l'époque.

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