Passer au contenu
Publicité

Rencontres Cinémontagne de Grenoble : voilà les premiers films !

Par

Les 22e Rencontres du cinéma de montagne de Grenoble (du 3 au 7 novembre 2020) lèvent le voile sur une partie de la sélection. Au programme : alpinisme en jupons au pays des Incas, expédition sur les traces de l’Aéropostale, et funambulisme entre Arves et Valloire.

« Pourquoi ne pourrait-on pas le faire? Pourquoi ne serions-nous pas capables d’escalader les montagnes? » Lassées de devoir rester à la maison quand leurs maris partent guider les touristes sur les plus beaux sommets des Andes, cinq Boliviennes des hauts-plateaux décident de tenter l’ascension de la plus haute cime des Amériques. Quand les Français en escaladèrent la face Sud en 1954, l’Aconcagua était encore un « 7.000 ». Depuis, les géodésiens l’ont quelque peu raboté. Mais tout de même ! 6.962 mètres d’altitude, ce n’est pas rien. L’oxygène se raréfie, le froid est mordant, et le vent rend fou. Des alpinistes du monde entier viennent chaque année gravir le joyaux de l’Argentine. 

Publicité

"Je me sens libre"

C’est peu dire que nos Boliviennes détonnent au milieu de tous ces grimpeurs équipés de pantalons et vestes Gore-Tex. Dora, Cecilia, Liita, Lidia et Elena sont venues comme elles sont : avec leurs vêtements colorés de la culture Aymara, et coiffées du chapeau traditionnel bolivien. Ce sont des Cholitas - le titre du film. Pour l’ascension finale, elles consentent tout de même à enfiler un pantalon imperméable… mais sous leurs jupes. Et c’est sous les applaudissements des grimpeurs - et sous la neige - que l’équipe parvient à la Plaza de Mulas, le camp de base de l’Aconcagua perché à 4.260 mètres d’altitude. 

Les "cholitas" en route vers le sommet
Les "cholitas" en route vers le sommet - Jaime Murciego

Mais le chemin est encore long jusqu’à la cime. Les offrandes de feuilles de coca à la Pachamama (la Terre Mère) suffiront-elles à leur ouvrir les portes du sommet? Le rythme régulier et résolu de leurs pas en dit long sur leur détermination. Sur les pentes du géant des Andes, le pari est déjà gagné pour ces femmes que la vie a éloigné des montagnes - elles sont institutrice, cuisinière, femme au foyer… « Ici je ne pense pas à mes problèmes, dit l’une d’elles devant la caméra du réalisateur Jaime Murciego. Je me sens libre. » 

Base-jump sur les traces de l'Aéropostale

Sylvain Tesson accompagne le GMHM
Sylvain Tesson accompagne le GMHM - Pierre Petit

Deux mille kilomètres plus au Sud se dressent trois fières aiguilles. Ici aussi souffle le vent de la Liberté. Il souffle même très fort, au point parfois de faire vaciller les vaillants alpinistes du Groupe militaire de haute-montagne (GMHM). Ils sont venus ici, en Patagonie, pour tenter d’escalader puis de sauter en parachute depuis la crête du Fitz Roy dont le sommet principal (3.405 mètres) fut gravi pour la première fois en 1952 par deux Français, Guido Magnone et le Grenoblois Lionel Terray. 

La Patagonie, région où vivent les fantômes des aviateurs de l'aéropostale

Mais d’autres Français y laissèrent une trace. Mieux ! Leurs noms - Saint-Exupéry, Guillaumet et Mermoz. Trois aiguilles du massif ont été baptisées en hommage aux héros de l’Aéropostale qui, entre les deux guerres mondiales, ouvrirent des voies aériennes audacieuses. L’écrivain-voyageur Sylvain Tesson, jamais avare de bons mots, accompagne les hommes du GMHM dans leur tentative. Les images du film Les Ailes de Patagonie, tournées dans des conditions dantesques par le réalisateur Christophe Raylat et son équipe, sont sublimes.

Un fil tendu au-dessus des nuages

Elles aussi ont un petit air de Patagonie : les Aiguilles d’Arves (3.515 mètres), visibles d’à peu près partout dans les Alpes françaises. Trois flèches dressées vers le ciel et dont la traversée nécessite de sérieuses compétences alpines. Dans Arves en ciel, une bande de joyeux funambules décident de tendre une slackline entre deux aiguilles - la centrale et la méridionale - distantes de 500 mètres l’une de l’autre. 

"Arves en ciel", un film "sur le fil"
"Arves en ciel", un film "sur le fil" - Antoine Mesnage

"Dans le top 3 des plus belles lignes du monde", dixit Théo Samson, l’un des cracks de la discipline. Mais ici la réussite de l’entreprise tient à la résistance d’un fil de pêche tracté par un drone… 

Les premiers films annoncés 

Les Ailes de Patagonie, de Christophe Raylat - mardi 3 novembre 

Arves en ciel, d'Antoine Mesnage  -mercredi 4 novembre

Cholitas, de Jaime Murciego - vendredi 6 novembre 

Des projections dans une quinzaine de salles 

La Ville de Grenoble, organisatrice des Rencontres du cinéma de montagne - un festival dont France Bleu Isère est partenaire, a opté cette année pour un scénario "multi-salles" en raison des contraintes liées à la situation sanitaire. Les films et les plateaux invités seront projetés du 3 au 7 novembre simultanément dans une quinzaine de salles de l'agglomération grenobloise. Le programme complet sera annoncé le 14 octobre. Ouverture de la billetterie le 19 octobre.  

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

Publicité

undefined