EN IMAGES - L'accrochage d'une œuvre contemporaine emblématique : les trois "Bleu" de Joan Miró au musée de Grenoble
Les trois "Bleu" du peintre espagnol Joan Miró font partie d'une collection de 130 œuvres qui seront exposées du 20 avril au 21 juillet prochain au musée de Grenoble (Isère). L'opération pour les accrocher demande de la minutie. Un moment unique.
L'exposition "Un brasier de signes" commencera le 20 avril prochain au musée de Grenoble (Isère). Elle mettra à l'honneur environ 130 œuvres du peintre espagnol et barcelonais Joan Miró, majoritairement toutes en provenance du Centre Pompidou de Paris jusqu'au 21 juillet. Et parmi cette centaine d'œuvres, le public pourra contempler les emblématiques trois "Bleu", des toiles contemporaines qui ont été accrochées ce vendredi 12 avril dans le musée. Retour en images sur cette opération.
Première étape : la prise de mesure
"On doit prendre les mesures du tableau et ensuite les reporter sur le mur", explique Cyprien, chargé de réserve chez LP Art, une entreprise de transport et d'installation d'œuvre d'art dont une agence est à Lyon. Travailler sur une telle toile, ça fait quelque chose ajoute son collègue Benoit, employé de la ville de Grenoble. "Ça fait plaisir c'est sûr mais une œuvre est une œuvre. L'attention et la manipulation est la même quelque soit l'artiste". Ici, il a quand même fallu un escabeau : la toile mesure 2,70 mètres de haut sur 3,55 mètres de largeur.
Deuxième étape : poser les supports
Ensuite, les marteaux et la perceuse entrent en jeu. Il faut installer les supports sur le mur blanc de la salle d'exposition. Le temps pour Aurélie Verdier, conservatrice en cheffe aux collections modernes du Centre Pompidou, de resituer les trois "Bleu", peints à partir de 1961, dans leur contexte historique : "Ce sont trois peintures qui vont inaugurer le nouveau de lieu de vie de Joan Miró. En 1956, l'architecte Josep Lluís Sert lui construit un grand atelier à Palma de Majorque et au bout de quelques années, il peut donc se lancer dans des grands formats. D'une certaine manière Miró a toujours peint en dehors des formats comme si la peinture était en expansion mais concrètement parlant, c'est dans cet atelier qu'il peut peindre dans de grands formats".
Troisième étape : l'accrochage
Et vient le moment le plus captivant : l'accrochage. Cyprien et Benoit saisissent le tableau par les côtés et le hissent sur les supports. "Á partir du moment où les œuvres sont découvertes et accrocher, même si ce sont des tableaux que vous avez vu au Centre Pompidou, ça fait quelque chose", raconte Isabelle Varloteaux, responsable de la régie des collections au musée de Grenoble. "On les voit dans nos murs, avec la lumière grenobloise et l'émotion est au rendez-vous".
Étape finale : le constat des régisseurs
Enfin, les deux régisseurs, dont Isabelle Varloteaux, mais également Sellen Codjo du Centre Pompidou, passent au peigne fin le tableau, à l'affût de la moindre imperfection. "Quand le tableau est parti du Centre Pompidou, les équipes ont fait un constat pour s'assurer que tout était stable. À l'arrivée au musée de Grenoble, on voit si l'œuvre n'a pas souffert du voyage sur la base premier constat", explique-t-elle. "Le moindre centimètre carré est scruté. Sur une telle œuvre ça peut durer une demi-journée voire davantage". En cas de problème, l'assurance est prévenue.
Avec cette exposition autour de Joan Miro, le musée de Grenoble espère attirer la foule : sur les trois mois, 100.000 personnes environ sont attendues, la jauge habituelle pour des présentations d'une telle ampleur.
Ma France : Améliorer le logement des Français
Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.