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Patrimoine : la maison de la Coquille à Orléans est toujours en déshérence

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La justice vient de prononcer 2 décisions défavorables au propriétaire privé de la maison de la Coquille à Orléans, mais celui-ci a décidé de se pourvoir en cassation. La rénovation de ce joyau de la Renaissance est à l'arrêt depuis 10 ans, et le feuilleton judiciaire n'est donc pas fini.

La maison de la Coquille à Orléans, classée monument historique, date de 1549. La maison de la Coquille à Orléans, classée monument historique, date de 1549.
La maison de la Coquille à Orléans, classée monument historique, date de 1549. © Radio France - Christophe Dupuy

C'est l'un des joyaux du patrimoine orléanais, et il est toujours à l'abandon : la maison de la Coquille, emblématique de l'architecture de la Renaissance, datant du XVIe siècle, située rue de la Pierre Percée en centre-ville. Ce monument historique est reconnaissable à son coquillage sculpté au-dessus de la porte d'entrée - la maison était une étape des pèlerins de St Jacques de Compostelle. Un chantier de rénovation avait été lancé en 2007 pour transformer les lieux en restaurant et en logements, mais les travaux sont à l'arrêt depuis 10 ans, suite à un conflit entre le propriétaire privé d'un côté, et les entreprises et l'architecte en chef des monuments historiques de l'autre - le premier accusant notamment les seconds d'avoir sous-estimé les devis initiaux, puis de s'être rendus coupables de malfaçons et de désordres.

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Non-lieu et liquidation judiciaire

La justice vient de rendre deux décisions défavorables au propriétaire. D'abord a été prononcée la liquidation judiciaire de la SCI (société civile immobilière) Maison de la Coquille, décision du tribunal de grande instance le 22 juin 2018, confirmée le 24 janvier dernier par la Cour d'appel d'Orléans. Puis jeudi dernier (2 mai), la chambre d'instruction de cette même Cour d'appel a délivré un non-lieu sur l'information judiciaire qui avait été ouverte en octobre 2014 suite à la plainte déposée par le propriétaire pour "escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux, et détérioration d'un monument historique".

Deux défaites judiciaires coup sur coup qui ne découragent pas Ronald Llados, le propriétaire de la maison de la Coquille, qui a décidé de se pourvoir en cassation : "On ira jusqu'au bout. Sur ce non-lieu que vous m'apprenez, on ira en cassation et s'il le faut devant la cour européenne. Même chose pour la liquidation judiciaire, qu'on estime illégitime puisque la SCI n'a que 200 000 euros de dettes. On s'est engagé énormément, on a dépensé énormément d'argent, on a été jusqu'à se ruiner pour arriver là où on en est aujourd'hui, on veut pouvoir terminer notre chantier. Donc oui, on ira jusqu'au bout."

550 000 euros de dépenses publiques

Le pourvoi concernant la liquidation judiciaire est suspensif. Si la Cour de cassation confirme la décision, la justice pourra procéder à la vente de la maison, et la ville d'Orléans pourrait éventuellement exercer son droit de préemption. On n'en est évidemment pas là, l'arrêt de la Cour de cassation ne sera sans doute pas rendu avant l'an prochain. Ironie de l'histoire, c'est la ville qui en 2006 avait vendu l'édifice pour 250 000 euros ! En tout cas, près de 2 millions d'euros ont déjà été engloutis dans ce projet, dont 550 000 euros d'aides publiques (Etat, ville, métropole et Département) ; il faudrait encore 1,4 millions d'euros pour achever les travaux selon une estimation datant de 2011.

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