Notre-Dame de Paris, cinq ans après l'incendie : "Petit à petit, notre mémoire oublie les mauvais moments"

Les images sont encore dans toutes les têtes : Notre-Dame de Paris en feu, la flèche qui s'effondre, la toiture qui menace de faire de même. C'était il y a cinq ans, le 15 avril 2019. La reconstruction, toujours en cours, est bien avancée. Depuis février, une nouvelle flèche, réplique exacte de celle conçue par Viollet-le-Duc, pointe de nouveau dans le ciel de la capitale. La réouverture est prévue le 8 décembre prochain. Entre-temps, des centaines d'artisans et d'ouvriers se sont succédé sur le site pour lui redonner sa splendeur.

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Des vitraux restaurés, protégés en attendant la réouverture

Restauratrice, Emma Groult aura passé un an et demi au chevet des vitraux de la cathédrale qu'elle a trouvés, immédiatement après l'incendie, "en relatif bon état". Elle explique : "Ils avaient surtout subi un gros empoussièrement, mais on n'avait pas de casse, très peu de plomb fondu. Malgré la catastrophe, ils étaient relativement bien préservés". Il a tout de même fallu les démonter pour les transporter à l’atelier MurAnése, à Saint-Rémy-lès-Chevreuse. Là, ils ont pu être nettoyés et restaurés avant d'être réinstallés où ils étaient, sur les baies hautes du chœur.

De ce chantier hors du commun, Emma retient certes le délai contraint, mais aussi l'effervescence sur le site : "toutes les strates se font en même temps ! On n'est pas habitué à ce qu'il y ait des fouilles au sol, pendant qu'on travaille sur les vitraux au-dessus et alors qu'une charpente est en train d'être reconstruite sur nos têtes". Les vitraux désormais à leur place, ils ont été protégés en attendant la fin des autres opérations de reconstruction.

La restauration des peintures murales encore en cours

Marie Parant, elle, est encore à pied d'œuvre dans la cathédrale. Son travail de restauration des peintures murales des chapelles ne s'achèvera que cet été. Mais elle constate avec plaisir l'avancée des travaux : "Quand on est arrivé, l'édifice était comme un exosquelette, rempli d'échafaudages, on voyait à peine les murs. Maintenant, il n'y a quasiment plus d'échafaudages à l'intérieur. On se réapproprie le monument. Petit à petit, je pense que notre mémoire va oublier ces mauvais moments".