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Patrimoine minier : à Rimogne, Léon va voir revivre le puits Saint-Quentin

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Les travaux de sécurisation et d'aménagement du chevalement du puits minier de Rimogne ont débuté. À la rentrée, le monument devrait être accessible au grand public.

Léon Mérenne, ancien gardien du puits minier de Rimogne Léon Mérenne, ancien gardien du puits minier de Rimogne
Léon Mérenne, ancien gardien du puits minier de Rimogne - Alexandre Blanc

À Rimogne, le géant de métal ne passe pas inaperçu. Du haut de ses 28 mètres, le puits Saint-Quentin est le dernier chevalement minier encore debout dans les Ardennes, le dernier témoin de l'industrie ardoisière. Les travaux de réhabilitation du monument ont débuté.

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Un échafaudage recouvre le bâtiment. La toiture et le bardage vont être rénovés. La structure sera sécurisée. En septembre, les visiteurs devraient pouvoir grimper au premier niveau du chevalement.

Un monument emblématique

Rouillé, ouvert aux quatre vents, le chevalement à l'arrêt depuis 1971 n'était plus accessible. Un grillage empêche les curieux d'y grimper. Mais par sa taille imposante, le monument continue de s'inscrire dans le quotidien des Rimognats. Impossible de passer à côté.

Dans la maison la plus proche, l'ancienne scierie de la mine, vit Laura, son mari et leurs deux enfants : "Les deux grands-pères de mon mari ont travaillé dedans. L'un d'eux y est mort dans un accident", témoigne Laura. Aujourd'hui, au premier rayon de soleil, les arrières-petits-enfants passent des heures dans l'aire de jeux située juste au pied du chevalement. "On souhaite que ce soit réhabilité pour garder la mémoire de tout ça", explique la mère de famille.

Plus loin habite Philippe. Depuis son jardin, il a vue sur le puits et ça a compté quand il s'est installé. "Je suis originaire du Pas-de-Calais. Ça me rappelle ces paysages".

Les souvenirs d'un ancien ouvrier

Pour Léon Mérenne, 87 ans, les souvenirs qui remontent à la surface sont encore plus vifs. Léon a travaillé à l'ardoisière pendant 17 ans. Quand il y est rentré en tant que maçon en 1951, Léon avait 14 ans et les mineurs descendaient encore à l'échelle.

L'ouvrier a participé aux travaux pour l'installation des ascenseurs et du chevalement . Un samedi après-midi, alors qu'il pose des parpaings sur les parois du puits, Léon tombe de l'échafaudage et échappe à la mort : "j'ai fait une chute de 24 mètres", se souvient le retraité. De retour au travail, on lui confie les clés du chevalement. " J'arrivais à 4h30 le matin, j'allumais, je faisais des allers-retours à vide dans les ascenseurs pour vérifier qu'ils fonctionnaient bien et je faisais descendre les gars ".

En 1971, Léon a vécu la fin de l'exploitation. Depuis, il voit avec un pincement au cœur le bâtiment se dégrader. "Ça me faisait du mal de le voir dans un état comme ça", se désole-t-il. Les travaux réalisés actuellement sur le chevalement du puits Saint-Quentin devrait permettre à Léon et aux autres de pouvoir de nouveau accéder à la plateforme du chevalement.

Un chantier à 450 000 euros

Ce chantier à 450 000 euros a suscité une forte mobilisation. Retenu par la mission Patrimoine en 2021, le projet a bénéficié d'une partie des recettes générées par le jeu à gratter "Loto du Patrimoine". En décembre, la Fondation du Patrimoine et le mécène Primagaz remettaient un chèque de 230 000 euros.

L'Etat a apporté 133 000 euros de subvention, la Région Grand-Est 50 000. Le projet a reçu 28 000 euros de dons de particuliers. L'association des amis de la maison de l'ardoise a recueilli 10 000 euros en organisant des concerts, des soirées théâtre, en vendant la bière l'Ecaillon et des objets décoratifs. Il est toujours possible de participer à la souscription en ligne sur le site de la Fondation du Patrimoine.

Le maire de Rimogne, Yannick Rossato, imagine déjà la suite : remettre en service un ascenseur pour accéder aux galeries.

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