La salle de concert montpelliéraine "Secret Place" menacée de disparition

Au départ, le point presse organisé par la Secret Place ce jeudi midi aurait dû être le dernier avant sa fermeture. "Je devais vous annoncer qu'on arrêtait tout au 31 décembre", confie François Pinchon, le président de l'association TAF, qui gère la salle de concerts rock-underground de Saint-Jean-de-Védas. Il a finalement décidé de prolonger l'aventure après deux semaines d'échanges avec les élus de la métropole de Montpellier et la promesse d'une aide de 15.000 euros. 

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"C'est notre dernier combat. Soit ça marche, soit on ferme." - François Pinchon, président de la Secret Place.

La salle a souffert des annulations pendant les deux années de crise sanitaire. Les concerts tests qu'elle devait organiser en avril 2021 avaient aussi été reportés. Cinq des onze salariés avaient été licenciés. Elle fait maintenant face aux augmentations des prix de l'énergie : la facture d'électricité a été multipliée par cinq entre 2021 et 2022, celle de gaz a augmenté de 15%. "On va finir l'année 2022 avec 35.000 euros de déficit, c'est compliqué pour un indépendant", insiste François Pinchon. 

D'autant que l'inflation entraîne aussi une baisse de la fréquentation : "Les gens doivent acheter du pain, mettre de l'essence. Les spectacles ou les concerts, c'est ce qui saute en premier", regrette le président de l'association.

Un enjeu culturel

"On navigue vraiment à vue", explique-t-il. Aucun budget prévisionnel n'a encore été établi pour l'année 2023. La programmation, qui se fait normalement sur un ou deux ans, est réduite aux six prochains mois compte-tenu des incertitudes. Douze festivals et plusieurs concerts rock-underground sont quand même prévus. L'association tente de se diversifier en proposant des expositions d'affiches et objets musicaux. L'objectif sera, en 2023, de se rapprocher de l'équilibre financier.

La survie de la salle revêt aussi un enjeu culturel pour la Métropole. Elle accueille plus de 50 enfants toutes les semaines et une soixantaine de groupes résidents pour les répétitions. "Si on n'y arrive plus comme ça, je recrute des barmans, un DJ rock, et on devient un établissement de nuit, explique François Pinchon. Pas besoin de payer de techniciens, l'hôtel pour les musiciens, mais ce n'est plus un lieu culturel."

En pleine candidature pour la capitale européenne de la culture, "ce serait dommage qu'en 2028, il n'y ait plus rien", alertent les gérants de la Secret Place.