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Concert de l'ONL en Roumanie : retour émouvant dans son pays pour le premier violon

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Pour la première fois, l'ONL participe au très prestigieux festival Enescu, l'un des plus grands rendez-vous au monde pour les amateurs de musique classique. Un voyage chargé d'émotion pour son premier violon solo, de retour à Bucarest, 37 ans après avoir fui le régime de Ceausescu.

Premier violon solo de l'ONL, Fernand Iaciu enseigne aussi au conservatoire régional
Premier violon solo de l'ONL, Fernand Iaciu enseigne aussi au conservatoire régional - © Ugo Ponte / ONL

Chine, Gabon, Slovénie, Liban, l'Orchestre National de Lille a déjà joué dans 32 pays, mais jamais jusqu'ici en Roumanie. Pendant deux jours, il se produit au festival Enescu de Bucarest, qui a vu passer les plus grands noms de la musique classique. 

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Ce déplacement à l'étranger est aussi le premier aux côtés de l'ONL de son directeur musical arrivé en 2016, Alexandre Bloch. Surtout, il sera chargé d'émotion pour son premier violon solo, Fernand Iaciu : le musicien revient jouer dans la salle où il avait fait ses débuts, l'Athénée roumain, avant de fuir le régime de Ceausescu.

Quand je suis arrivé à Lille, j'avais une petite valise et un violon, c'est tout. Et surtout, à l'époque, aucune possibilité de rentrer. 

Né en Roumanie, Fernand Iaciu fait ses études au conservatoire de Bucarest, avant d'entrer à l'orchestre philarmonique, au début des années 1980.  "C'était la plus belle période du Président Ceausescu", commente-il à demi-mots, "alors j'ai fait le choix de partir." 

Il profite d'un concours de musique de chambre en Grande-Bretagne pour quitter définitivement le pays, laissant derrière lui ses parents, et notamment son père, corniste à l'orchestre de la radio de Bucarest. 

Arrivé à Lille en 1982, il est l'un des plus anciens musiciens de l'ONL

Il arrive à Lille au hasard d'un autre concours, en 1982,  pour entrer à l'Orchestre National de Lille. "C''était un jour de mai, il pleuvait. Quand je suis descendu à la gare, je me suis demandé où j'étais", se souvient-il en souriant. "Pourtant aujourd'hui, je me sens lillois, je suis lillois". 

A Lille, Fernand Iaciu construit une famille et une carrière. Premier violon, il joue, au fil des saisons, presque tous les concertos du répertoire soliste et part en tournée dans le monde entier. "Je me rappelle la Côte d'Ivoire, quand le public nous a demandé de rejouer le Choeur des Esclaves, dans la gigantesque basilique de Yamousssoukro, avec la chorale locale. C'était particulièrement émouvant. Je me souviens aussi du dernier concert du grand pianiste Emil Gilels, c'était avec nous, l'Orchestre de Lille. Mais je ne suis pas encore au bout, j'ai plein d'autres souvenirs à construire!"

Premier retour à l'Athénée avec l'ONL

Le premier violon sait qu'il s'apprête à vivre un autre moment marquant de sa carrière et de sa vie personnelle. Pour la première fois, il revient jouer dans la salle de ses débuts, aux côtés des musiciens de l'ONL : "Je sais qu'on est attendus, enfin, surtout moi! Je suis de retour avec mon orchestre de coeur, celui de Lille. Une parenthèse se referme, mais cette fois dans le bon sens. C'est le rêve." 

Fernand Iaciu interprétera notamment mercredi une oeuvre de George Enescu, compositeur roumain, qui a donné son nom au festival. Jeudi, il jouera une oeuvre d'Arthur Honegger, avec Marion, Cotillard comme récitante. L'ONL jouera aussi pour cette pièce aux côtés des choeurs et la maîtrise de la radio nationale roumaine, dirigée par l'un des amis de sa jeunesse. 37 ans après, la musique aura réuni ses deux pays.

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