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Sécurité : moins d'aides et plus d'obligations, les festivals bretons inquiets pour leur modèle économique

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Une nouvelle circulaire du ministère de l'Intérieur risque de faire exploser les coûts liés à la sécurité des festivals. La plupart des grands événements bretons ne savent pas encore à combien va se chiffrer la facture. Et dans le même temps, les aides liées à la sécurité diminuent.

La sécurité est renforcée à l'extérieur comme à l'intérieur des festivals cet été ce qui a un coût pour les organisateurs
La sécurité est renforcée à l'extérieur comme à l'intérieur des festivals cet été ce qui a un coût pour les organisateurs © Maxppp - Lionel Vadam

La saison des festivals commence par un flou peu artistique pour les organisateurs. Depuis la publication d'une nouvelle circulaire sur la sécurité des événements publics en mai, l'incertitude est grande sur le coût qu'ils vont devoir débourser pour assurer la sécurité du public.

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Différence de coûts selon le type d'événement

Beaucoup n'ont toujours pas la réponse à quelques jours de l'entrée en scène des artistes ! Les dépenses de sécurité - qui avaient déjà augmenté de 7% environ entre 2015 et 2016 - risquent de s'envoler. L'ancien ministre de la culture Jack Lang s'est indigné de cette circulaire après que le festival des Eurockéennes de Belfort ait annoncé l'augmentation de son budget sécurité de 800%.

Ça peut être la mort des festivals

Cette nouvelle circulaire prévoit des coûts sécuritaires différents en fonction du type d'événement, de son périmètre, de sa géographie. Le texte est soumis à interprétation. D'où les réunions qui s'enchaînent en préfecture pour fixer tout ça : "On espère que la préfecture va bien prendre en compte que nous sommes une association à but non lucratif pour que nous ayons un tarif aménagé, sinon ça peut être la mort des festivals" prévient Jérôme Tréhorel, le patron des Vieilles Charrues à Carhaix. Il peut légitimement s'inquiéter puisque son homologue de Belfort est dans la même situation.

Un festival a deux types de dépenses de sécurité : la convention qu'il passe avec les services de l'Etat (gendarmerie, police, hôpitaux, pompiers) et l'argent qu'il investit lui-même dans la sécurité (barrières, agents de sécurité, matériel de détection, etc..)  

Problème cette année : la plupart des conventions ne sont pas signées, ça veut dire qu'ils ne peuvent pas boucler leur budget. Aux Vieilles Charrues ces dernières années, le coût gendarmerie-pompiers-hôpital revenait à près de 100 000€. (55 000€ de coût de gendarmerie, 25 000€ pour les pompiers et 16 000€ avec l'hôpital). Et ce sont ces montants qui pourraient bien exploser, comme dans le cas des Eurockéennes. La facture de police devrait aussi augmenter de 20 000€ environ au Festival Interceltique de Lorient.  

A noter que la problématique n'est pas la même le cas du Festival de Cornouaille à Quimper. Là ce sont des forces de l'opération Sentinelle qui seront principalement mobilisées, à la charge de l'Etat, car le festival est entièrement urbain.

Le fonds d'aide a fondu

Les festivals sont également obligés d'investir toujours plus pour la sécurité et le cahier des charges qu'on leur impose est de plus en plus lourd. On est passé par exemple de 150 000 à 450 000€ au Festival Interceltique de Lorient. 

Mais les aides de l'Etat diminuent. Après les attentats du Bataclan, un fonds d'urgence avait été mis sur pied : 80 000€ pour les Vieilles Charrues l'an dernier, 60 000€ pour le Festival Interceltique. Mais l'état d'urgence a été levé et ce sera 30 000€ maximum cette année, et encore pas pour tout le monde à priori.  Et là encore les festivals ne savent toujours pas s'ils vont recevoir de l'argent et combien. C'est par exemple le cas du Festival du Bout du Monde de Crozon. 

Ce qui est sûr c'est que tous les festivals sont aujourd'hui dans l'incertitude et craignent de devoir répercuter ce(s) coût(s) sur les billets ce qui risque de fragiliser un peu plus leur modèle économique.

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