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EN IMAGES - Les usines de Navarre à Évreux faisaient la fierté des ouvriers

À Évreux, les usines de Navarre, fermées depuis 2004, font partie du patrimoine industriel, social et historique de la ville. Le photographe Frédéric Grimaud propose jusqu'au 27 juillet 2019 une exposition "Les usines de Navarre, vestige d'une époque révolue".

Cette photo d'ouvrières au travail aux usines de Navarre a été transmise par un ancien salarié au photographe Frédéric Grimaud
Cette photo d'ouvrières au travail aux usines de Navarre a été transmise par un ancien salarié au photographe Frédéric Grimaud - Christian Bulliard

Dans le cadre de Nav'Arts 2 Rues, la fête du quartier de Navarre à Évreux,  Alain Lamy, de l'espace Nav'Arts,  a donné carte blanche à Frédéric Grimaud pour exposer dans la galerie du quartier. Depuis un peu plus de 10 ans, le photographe s'intéresse aux lieux abandonnés et c'est tout naturellement , alors qu'il  a passé une partie son enfance dans le quartier de Navarre, "enfant, c'était un peu mystérieux, on entendait des bruits" que les usines de Navarre sont devenues le temps d'un exposition son terrain de jeu. 

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Vue d'ensemble des usines de Navarre
Vue d'ensemble des usines de Navarre - Frédéric Grimaud

Dans son nouveau travail, l'artiste propose d'explorer "les traces, les ambiances", pour savoir comment se déroulaient les journées.  Pour mener à bien son projet, le photographe a rencontré d'anciens salariés des usines. 

Il devait certainement y avoir un Roger dans la fanfare de l'usine (Photo transmise par l'artiste)
Il devait certainement y avoir un Roger dans la fanfare de l'usine (Photo transmise par l'artiste)

Une usine qui faisait la fierté des salariés

Avec l'accord de la SADN, la société d'aménagement des usines de Navarre,  Frédéric Grimaud a pu se rendre sur le site, qui a employé au plus fort de de son histoire 1000 personnes. Il a également fouillé aux archives municipales. Il a aussi rencontré des salariés qui lui ont confié des photos.

Dans le bureau de Bertrand du Pouget, le patron des Usines de Navarre (photo transmise par Frédéric Grimaud)
Dans le bureau de Bertrand du Pouget, le patron des Usines de Navarre (photo transmise par Frédéric Grimaud)

Les usines, c'était très famille, et le patron avait le cœur sur la main" 

Insigne honneur, la ville d'Évreux a même donné à la place principale du quartier le nom de Bertrand du Pouget. Des témoignages comme celui-ci, Frédéric Grimaud en a recueilli plusieurs. "C'était leur usine" rapporte le photographe, "ils avaient dix minutes de fous rires par jour", en s'arrosant avec des lances à eau ou en crachant du feu avec de l'acétylène. On apprend même qu'un temps pour être embauché aux usines de Navarre à l'époque, il fallait l'accord du curé ! 

L'esprit famille des usines de Navarre lors d'un départ à la retraite
L'esprit famille des usines de Navarre lors d'un départ à la retraite - Daniel Bourdier
Aux usines de Navarre, il y avait les cadences à respecter, mais on savait aussi prendre le temps
Aux usines de Navarre, il y avait les cadences à respecter, mais on savait aussi prendre le temps - Daniel Bourdier

Le photographe s'est aussi appuyé sur le travail de l'inventaire du patrimoine de Rouen réalisé en 2005, un an après la fermeture des usines. "J'ai récupéré tout ça, j'ai fait du drone aussi" détaille Frédéric Grimaud pour qui le support photographique  est un prétexte pour présenter sa lecture personnelle des usines, avec, promet-il "plein de surprises dans son installation", notamment de la musique, des interviews, un montage vidéo ou l'utilisation d'objets qui ne veulent rien dire, des morceaux de métal ou de bois, récupérés çà et là. 

Frédéric Grimaud a eu l'autorisation de rentrer dans les usines de Navarre pour son projet
Frédéric Grimaud a eu l'autorisation de rentrer dans les usines de Navarre pour son projet - Frédéric Grimaud

Les usines de Navarre, un inventaire à la Prévert

Des cadenas, les lampes pigeon, des gonds de porte, des éléments de parapluie, c'est un véritable inventaire à la Prévert quand on recense toutes les productions issues des usines de Navarre. À leur création, c'était une quincaillerie, mais au cours des années, le site de 28 hectares a connu de nombreux destins. Par exemple, en 1860, on fabriquait des dés à coudre. 

Les dés à coudre de Navarre ont été produits dans la deuxième moitié du XIXe siècle (Photo transmise par l'artiste)
Les dés à coudre de Navarre ont été produits dans la deuxième moitié du XIXe siècle (Photo transmise par l'artiste)

À l'aube du XIXe siècle, les usines se convertissent dans la métallurgie avec la création d'une fonderie de laiton. Pendant la seconde guerre mondiale, les ouvriers fabriquaient même des coques d'obus. 

Les lampes de Navarre, avec l'abeille, symbole de l'usine ébroïcienne (Photo transmise par l'artiste)
Les lampes de Navarre, avec l'abeille, symbole de l'usine ébroïcienne (Photo transmise par l'artiste)

Le vernissage  a lieu ce samedi 18 mai à 17h00 à l'espace Nav'Arts, place Bertrand-du-Pouget à Évreux. Un livre sur les usines est également disponible.

L'exposition "Les usines de Navarre, vestige d'une époque révolue " de Frédéric Grimaud est à voir jusqu'au 17 juillet 2019. 

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