EN IMAGES - Comment préserver les animaux du froid à la réserve de la Haute-Touche dans l'Indre ?

Cet hiver, les températures ne sont pas souvent descendues sous les 0 degrés. Mais dans l'Indre, l'équipe de la réserve zoologique de la Haute-Touche surveille quand même de près le mercure. Tout est fait pour placer le bien-être animal au premier plan.

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Depuis le pont qui donne sur l'étang des oiseaux africains, on aperçoit dans l'eau une sorte de fontaine en acier : l'aérateur. "C'est simplement une pompe à eau qui va chercher l'eau et qui la projette en hauteur", explique Patrick Roux, éthologue et responsable animalier à la réserve. "Vous avez un jet d'eau qui va à 5-10 mètres de haut et qui, en retombant, empêche l'eau de geler sur un diamètre de 20 mètres minimum." Ainsi, les pélicans qui habitent l'étang sont sûrs d'avoir toujours de l'eau sous sa forme liquide. "Ce n'est absolument pas pour boire en fait, c'est parce que dans leur comportement, ils ont besoin de nager", ajoute Patrick Roux.

La question du climat se pose même avant l'arrivée d'une nouvelle espèce à la réserve, assure Patrick Roux. "Bien entendu. D'abord, on fait venir les espèces qui sont au mieux adaptées à notre climat. On sait que le climat n'est pas tout le temps exactement le même que ce qu'ils trouvent dans leur milieu d'origine. Donc on s'adapte déjà au départ." Dans le cas des pélicans, un aérateur est indispensable par exemple. "On ne va pas les enfermer en bâtiment pendant l'hiver, insiste Patrick Roux. C'est hors de question, on les garde en extérieur. Ce sont des pélicans qui sont adaptés à des températures froides. On va les retrouver sur des étangs ou des grands lacs d'Europe de l'Est. En revanche, quand ces étangs gèlent, les pélicans migrent, ils vont ailleurs. Ici, non on s'arrange pour que l'étang soit adapté à leur comportement."

18 degrés pour les lémuriens

Si les pélicans supportent la fraîcheur, certains animaux du parc prennent leurs quartiers d'hiver dans les bâtiments clos, comme les cigognes et les canards africains. "Les oiseaux africains sont un peu sensibles au froid et risquent de tomber malades, comme nous, détaille Patrick Roux. On les ressortira dans le grand enclos seulement lorsqu'il fera meilleur." Résultat : le travail des soigneurs évolue. Ils doivent pas exemple vérifier la température des enclos. "Vous imaginez bien que les lémuriens ont un bâtiment chauffé logiquement à 18 degrés et donc on va contrôler ça. Il y a un travail de surveillance qui est plus important." Les lémuriens et autres espèces frilleuses retrouveront l'extérieur pour la réouverture de la réserve le week-end de Pâques, le 30 mars 2024.